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Les Panthères roses est une association fondée à Paris active entre 2003 et 2013. Elle réunit des activistes féministes, anticapitalistes et antiracistes s'identifiant comme « gouines, trans et pédés »[1],[2] ayant recours à différentes formes d'actions (action publique, rédaction de tribunes, réalisation vidéo) pour intervenir dans le débat public.
Origines
La première apparition publique des Panthères roses a lieu à la manifestation contre la guerre d'Irak du 14 décembre 2002 à Paris[3],[4]. La réunion publique inaugurale se tient en février 2003. Le collectif se constitue ensuite en association le 17 juin 2003[5].
Les activistes à l'origine du groupe se rencontrent aux UEEH (Universités d'été euroméditerranéennes des homosexualités), à l'Inter-LGBT et DEGEL (Debout étudiants gays et lesbiennes) en 2001[6]. La plupart avait précédemment créé GLOSS (Groupuscule de Lopettes Organiquement Sexuelles et Subversives)[7].
Le groupe se fonde sur le constat d'un manque d'articulation entre les luttes sociales et les combats féministes et LGBT[8],[9]. La nécessité de constituer un « réseau de pédégouines énervées par l'ordre moral, le patriarcat, le sexisme, le racisme, le tout-sécuritaire, les régressions sociales »[10] se pose après le 21 avril 2002, qui voit l'extrême droite accéder au second tour des élections présidentielles pour la première fois[11].
Le nom fait référence au Black Panthers Party[12]. L'association française en reprend notamment le principe d'auto-organisation et de reconnaissance de la parole des personnes concernées. L'une de ses particularités est de se situer aux articulations des luttes sociales, féministes et LGBT[13]. Le groupe se mobilise ainsi contre le capitalisme et contre des systèmes d'oppression discriminants comme le sexisme et le racisme. Ses positionnements sont redéfinis en fonction de l’actualité politique[14].
Les Panthères roses se situent dans la lignée de luttes féministes et LGBT : MLF (Mouvement de Libération des femmes), le GLH (Groupe de Libération Homosexuel), le FHAR (Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire), Act Up-Paris ou encore les Lesbian Avengers aux États Unis[15],[16].
Positionnements
Les combats sont ancrés dans la convergence des luttes. L'association pointe les systèmes politiques à l’origine d'inégalités (capitalisme, ordre moral, hétéronormativité, racisme et impérialisme). Elle exige des changements concrets en terme d'acquis sociaux quel que soit le lieu de naissance, la religion, la couleur de peau, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’état de santé.
Féminisme radical
L'association combat la notion d'« ordre naturel » fondée sur une distinction entre les sexes[17]. Elle l'identifie comme une construction sociale justifiant la domination des femmes par les hommes et la stigmatisation des LGBT[18],[19].
Pour l'égalité des droits
Les revendications d'ouverture du mariage, de l'adoption et de la PMA aux couples de même sexe sont portées notamment au sein du Collectif égalité des droits constitué en 2004[20]. Cette plateforme inter-associative, couplée à la mobilisation (actions, débats, manifestations…) est destinée à influer sur le positionnement des partis de gauche au gouvernement sur l'égalité des droits dans le couple, la parentalité, le séjour, le changement d’état civil[21],[22]. Un second collectif sera créé en 2009[23].
Pour les droits des femmes
Les Panthères roses revendiquent l'égalité salariale entre les hommes et les femmes et un accès effectif à l’IVG. Elles luttent contre les violences faites aux femmes. Elles rendent visibles le sexisme dans la littérature enfantine et les jouets[24],[25].
Pour les droits des trans
Les Panthères roses sont en faveur d'une facilitation du changement d’état-civil sans obligation de chirurgie de réassignation sexuelle[26]. Elles exigent la suppression de toute mention relative au sexe sur les papiers d’identité et autres documents administratifs. Dans le cadre d'un travail inter-associatif, elles œuvrent en 2010 contre la Psychiatrisation des transidentités au sein du DSM-V[27],[28].
Pour le droit des prostituées
Les Panthères roses reconnaissent le droit des travailleurs du sexe à s’organiser. Elles les soutiennent contre des lois jugées répressives comme la loi pour la sécurité intérieure qui instaure un nouveau délit pour racolage passif[29].
Antiracisme et internationalisme
Les Panthères roses militent contre les systèmes de racisation à l'œuvre dans la société française et l'héritage colonialiste. Elles dénoncent plus particulièrement la montée d'un homonationalisme[30].
Pour les droits des étrangers
Le collectif s’associe aux mobilisations contre les réformes dites sécuritaires réduisant les conditions d'entrée et de séjour en France[14]. Elles demandent l’accès aux soins et une couverture sociale à 100 %. À la suite de l'annonce d'un ministère de l'immigration et de l'identité par Nicolas Sarkozy en 2007, elles organisent une campagne « Mon identité n'est pas nationale »[31],[32].
Contre l'islamophobie
Dans le contexte de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises votée en 2004, les Panthères roses dénoncent l'instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et islamophobes[8]. Elles prennent position pour le droit des femmes à porter le hijab[33], entrant en opposition avec d'autres personnalités et organisations dont le Collectif national pour les droits des femmes (CNDF)[34], et co-organisent une marche féministe indépendante le 8 mars 2009 qui revendique un féminisme inclusif[35].
Les Panthères roses rejoignent les luttes sociales engagées contre les politiques libérales. Elles militent pour le développement des solidarités collectives (assurance maladie, accès aux soins, chômage, retraites, logement...) et la redistribution des richesses[37]. Elles participent notamment au Forum Social Européen de Paris - Saint-Denis en 2003[38] et à la mobilisation contre le Traité établissant une Constitution pour l'Europe en 2005[39]. Elles dénoncent les politiques d'austérité, la financiarisation de l'économie et les crises économiques qu'elles engendrent[40].
Organisation
Les Panthères roses revendiquent de travailler en non-mixité ou « mixité choisie. » Celle-ci est d'abord définie en « mixité pédé et gouines » puis à partir de 2006 « gouines, trans et pédés »[41]. Alors qu’une minorité numérique de lesbiennes participent à la création du groupe, une forte conviction collective permet de développer leur visibilité, notamment pour des prises de parole publiques et l’animation des cortèges en manifestation. L'écriture inclusive et la féminisation du langage à l'écrit comme à l'oral sont employées systématiquement.
A l'image d'Act Up-Paris, le collectif se réunit à un rythme hebdomadaire en « Assemblées Publiques des Panthères roses » (ou APuPa). Elles ont d'abord lieu au local SUD PTT (23 rue de la Mare dans le 20e arrondissement de Paris), à la Maison des Associations du 19e arrondissement à partir du 1er août 2006[42], puis à la Maison des Associations du 10e arrondissement[43].
Ces réunions sont le lieu de prises de décisions collectives et de discussion des projets préparés en commission. Les commissions éphémères préparent des actions spécifiques : slogans, tracts, communiqués de presse, prises de parole. Le groupe fonctionne dans une volonté d'horizontalité, régulant les prises de paroles pendant les réunions. Le consensus est le procédé préalable à toutes les prises de décisions[44].
La cotisation mensuelle des membres à prix libre, les appels à dons, l'organisation de « cantines solidaires » ainsi que la production et la vente de badges, de sacs et t-shirts constituent les ressources financières[45].
Formes d'actions et d'apparitions
Les Panthères roses ont fortement contribué au développement des Pink Bloc dans les manifestations unitaires de gauche[46]. Le rose de leurs banderoles et pancartes relève d'une visibilité tactique mais aussi de la réappropriation politique d'une couleur associée au féminin, considérée comme négligeable ou apolitique[47].
Action directe non violente
Les Panthères roses réagissent à l'actualité politique par différents type d'actions : interpellation des politiciens[48], manifestation, rassemblement, interpellation d'institutions[49], publication et distribution de textes (tracts, communiqués, prospectus...), théâtre invisible sur la voie publique, collage et pochoir. Le collectif s'inscrit entre autres dans l'agenda annuel de la Fête du travail le 1er mai[50], de la Journée internationale des femmes le 8 mars, de la Marche des fiertés de Paris (où il s'oppose à deux reprises à la participation du char de l'UMP GayLib[51]), de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes le 25 novembre, mais aussi de l'Existrans, de l'International Day Against Homophobia (Idaho) le 17 mai et de la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre.
Humour et politique
Les Panthères roses revendiquent un activisme joyeux. Leurs modes d’actions se veulent provocateurs et percutants. Ils expriment l’indignation, la colère et l’irrévérence[52]. Les slogans empruntent parfois au sarcasme (« Si tu as faim, mange un financier ») ou à la pop culture (« Prouve que tu existes »)[53]. Reposant sur des jeux de mots, les slogans retournent souvent les stigmates de la perversion ou de l’infertilité sociale, familiale et économique (« Jouir plutôt que reproduire », « Merci de bien vouloir retirer votre sexe de mon état civil », « Je suis gouine et je m'en bats les couilles », « Du travail pour toutEs ou plus de travail du tout »)[54],[55]. Ils pointent les systèmes politiques à l’origine des oppressions comme le racisme (« Déloger le racisme pas les immigrés ») ou la nature comme ordre symbolique aliénant (« La nature c’est pas ma culture »)[56],[57]. Certaines associations comme l'AVFT ont exprimé leur indignation face à ces slogans jugés antiféministes[58].
Les Panthères roses, « C'est quoi les Panthères roses ? » Ainsi soient Elles, journal de La Lune, association de femmes homosexuelles de Strasbourg, août 2003
Les Panthères roses, « L'hétérosexualité n'est pas l'orientation sexuelle majoritaire, c'est un système politique », Rouge (hebdomadaire de la ligue communistes révolutionnaire), 26 juin 2003[65]
Les Panthères roses, « Ni hommes, ni femmes, gouines et pédés, féministes radicales », 22 juin 2005, Journal d'Alternative Libertaire[66]
Les Panthères roses, « Trouble dans les féminismes : la parité, et après ?, Gouines, trans et pédés à l’offensive », Mouvements, 2007/2 (n° 50)[67]
Vidéos
Activisme médiatique
Les Panthères roses ont essayé de diffuser les images de leurs actions et d'investir Internet et les réseaux sociaux pour faire circuler leurs réflexions et actions[68].
Gouines, pédés et féministes s’invitent à la messe de Notre-Dame de Paris (2005, 1’26’’)
Le Clip des Panthères roses (2006, 8’49’’)
Campagne égalité des droits (2009, 1’32”)
Vidéotrottoir dans le Marais à Paris (prévention) (2009, 1’29’’)
OSDS (2009, 3’53’’ et 2’36’’)
Identité nationale : la nausée (2010, 1’51”)
Christine Boutin et l'homophobie interpellées (2010, 1’32’’)
Le Conte de Noël des Panthères roses (2012, 1’11’’)
Gouines & pédés : Refuser l'égalité des droits, c'est être homophobe !, coréalisé avec Les DurEs à Queer (2012, 3’25’’)
Gouines & pédés à l’offensive : Assignation à la subversation et hierarchie des sexualités, coréalisé avec Les DurEs à Queer (2012, 4’16’’)
Gouines & pédés à l’offensive : Il n’y a pas à débattre des droits d’une minorité, coréalisé avec Les DurEs à Queer (2012, 2’03’’)
Barjot... Stop ! Égalité des droits maintenant ! (2012, 0'23’’)
Dhuicq... Stop ! Égalité des droits maintenant ! (2012, 0'23’’)
Boutin... Stop ! Égalité des droits maintenant ! (2012, 0’20’’)
Jospin... Stop ! Égalité des droits maintenant ! (2012, 0’19’’)
Pas d’égalité sans PMA (2013, 0’36’’)
Jour de célébration et de joie, Jour de vigilance et de colère (2013, 2’51’’)
Les Panthères roses citées dans divers films, émissions et vidéos
Des Panthères à Cracovie de Sophie Sensier et Barbara Schuch (2005)[69],[70]
A l'occasion du dixième anniversaire de la Nuit Gay de Canal+, une mise en perspective des avancées des droits et de la visibilité LGBT (50', VF ). Réalisé par Lionel Bernard (co-auteur Alain Burosse). Diffusé le 21 octobre 2005.
↑Natacha Chetcuti, Se dire lesbienne : Vie de couple, sexualité, représentation de soi, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », , 336 p. (ISBN978-2-228-90972-3)
↑Marc Endeweld, « La visibilité est un enjeu considérable » », Politis, no 970, , p. 27
↑ a et bPascale Berthault, « Des féminismes face aux discriminations : les Panthères Roses », dans Féminismes II : 2005 : des femmes et du politique, Éditions de la Bibliothèque publique d’information, coll. « Paroles en réseau », , 44–47 p. (ISBN978-2-84246-210-9, lire en ligne)
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↑Jean-Yves Le Talec, « 10. Les folles sérieuses », dans Folles de France, La Découverte, coll. « TAP / Genre & sexualité », , 270–308 p. (ISBN978-2-7071-5257-2, lire en ligne), p. 299
↑Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel, « Encore féministes au XXIe siècle », dans Ne nous libérez pas, on s'en charge : Une histoire des féminismes de 1789 à nos jours, La Découverte, coll. « Sciences humaines », , 44–47 p. (ISBN9782348055614, lire en ligne)
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↑Françoise Gaspard, « Trouble dans les féminismes : la parité, et après ?, Les Panthères roses. Gouines, trans, pédés à l’offensive », Mouvements, vol. 50, (lire en ligne)