Cartes des failles actives[1] et de la sismicité historique[2] en France métropolitaine élaborées par les scientifiques du Résif. Comme ces pays voisins de l'Europe de l'Ouest, l'Hexagone peut être défini comme une région continentale stable à fort héritage structural du socle. Cet héritage (faille héritée, épaisseur et composition de la croûte) joue un rôle primordial dans le rejeu de grandes failles héritées de phases tectoniques antérieures et qui contrôlent la sismicité actuelle.
En France, l'aléa sismique est évalué de faible à fort selon les régions considérées, le territoire français s'étendant sur des zones géologiques très disparates.
En métropole, l'Est du pays (Alsace, Jura, Alpes), le Sud-Est (Alpes-Maritimes, Provence) et les Pyrénées sont les plus concernés. Un risque plus diffus existe du Cotentin aux Charentes[3]. Les derniers gros séismes recensés en France métropolitaine datent ainsi de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec notamment celui de Provence en 1909, qui a fait des centaines de victimes et des dommages économiques estimés à 700 millions d'euros.
En Outre-mer, aux Antilles, l'aléa (la probabilité) de séisme est élevé, et les constructions sont vulnérables. Le risque de tsunami existe aussi. En 2010, l'OPECST a conclu qu'« aujourd'hui, la France n'est pas préparée à un tremblement de terre »[4]. Selon les experts interrogés par l'OPECST, un séisme comme celui survenu en Provence en 1909 ferait des centaines de victimes et des dommages économiques aussi importants qu'il y a un siècle, et un séisme comme celui de Fort-de-France en 1839 ferait aujourd'hui plus de 30 000 victimes.
Liste chronologique des séismes ressentis en France
XXe siècle (depuis 1962)
Principaux tremblements de terre ressentis en France (1962-1999)
C'est le plus important ressenti sur l'île et le littoral charentais au XXe siècle ; il a causé quelques dégâts matériels assez importants mais sans victime à déplorer. Il reste cependant "la référence" en matière de sismicité régionale quand surviennent d'autres séismes dans le département.
La construction d’une centrale géothermique en Suisse provoque un premier séisme jusqu’en Alsace sans faire de dégâts. Un mois après environ, un nouveau séisme de 3,1 sur l'échelle de Richter frappe la région de Bâle[14]. L'émotion dans la région a été forte depuis le Tremblement de terre de Bâle en 1356, centre du plus grand séisme historiquement connu au nord des Alpes, suivi d'un gigantesque incendie.
Intensité VI à VII[15], 1 mort, 6 blessés graves (notamment par défenestration), des centaines de blessés légers (entorses, malaises)[16]. Dégâts matériels modérés à important (effondrement d'un parking à Fort-de France, importantes fissures à l'hôpital de Trinité)[17].
Le plus puissant séisme aux Antilles depuis 1974[18]. Il survient à 15h exactement à environ 30 km du Nord de la Martinique[19] et est ressenti dans tout l'arc Antillais et même en Guyane[20]. Peu de répliques surviennent dont la plus forte vers minuit est ressentie par toute la population. Les dégâts relativement modérés à important s'expliquent par l'importante profondeur du séisme (140 km). Un séisme plus superficiel aurait sans doute provoqué un bilan humain et matériel beaucoup plus lourd[15].
Ressenti à la Martinique à 0 h 0 heure locale (GMT-4 h 0) précises, l'épicentre de ce séisme a été localisé à 72 km à l'est-sud-est de Sainte-Lucie et la profondeur est de 42 km[29].
Ressentie dans la région de Pau, Nay, Pontacq, Lourdes, Argelès-Gazost, Cauterets. Légers dégâts dans le Béarn. Plusieurs répliques dont la plus importante à 4 h 34 (heure locale) d'une magnitude de 3,6 selon le BCSF.
Au nord-ouest de Lourdes à 0 h 26, 5 km de profondeur.
Ressenti dans la région de Lourdes et ses alentours. Pas de dégât signalé. Une réplique de 3,4 a eu lieu quelques minutes après à 0 h 30 (heure locale)
Ressenti de Nice à Lyon, ainsi qu'à Turin, Marseille et Grenoble. Quelques dégâts mineurs signalés dans la vallée de l'Ubaye, cheminées fissurées et chutes de tuiles. Quelques répliques de faible amplitude plus à l'est[36].
Localisé à 117 km des côtes de La Désirade à une profondeur de 11 km[38].
Globalement bien ressenti en Guadeloupe avec une intensité de IV (localement IV selon les sites) sur l'échelle MSK. Également perçu à la Dominique et la Martinique (Intensité III)[39]
Épicentre situé à 86 km au sud est des côtes de Sainte-Anne.
D'une profondeur faible (7 km), il a été largement ressenti dans les îles de Sainte-Lucie, Saint-Vincent, de la Martinique et de la Barbade avec des intensités comprises entre II et V[42] aux alentours de 11 h 35 heure locale.
Ressenti avec des intensités de III à V en Guadeloupe. Aucun dégât signalé[43]. Ce séisme relativement fort mais profond (hypocentre à 118 km de la surface) a été ressenti sur tout le territoire guadeloupéen et jusqu'à la Martinique[44]
A 11 h 16 (heure locale). Épicentre situé 253 km à l'est sud-est de la Martinique (environ 100 km à l'est de la Barbade) et 24 km de profondeur.
Il a été précédé d'un séisme précurseur de magnitude 5,9 peu ressenti en Martinique et d'un important essaim de répliques. Aucun dégât. Bien ressenti en Martinique. Intensité III à IV, localement V. Intensité IV à VI à la Barbade.
Enregistré à 3 h 18 heure locale. Situé à 63 km à l'est-nord-est de la commune de Trinité en Martinique et à 41 km de profondeur.
Bien ressenti en Martinique avec une intensité de III à IV voire V à certains endroits. La plupart des gens ont été tirés de leur sommeil par un grondement et de fortes mais brèves secousses de quelques secondes. Également ressenti jusqu'en Guadeloupe.
Enregistré à 15 h 54 heure locale. Situé à environ 69 km à l'est-nord-est de Trinité en Martinique et 32 km de profondeur [50].
Ressenti assez fortement en Martinique avec une intensité moyenne de IV-V, localement VI[51] ce qui en fait le séisme le plus significatif depuis celui du . Selon la plupart des témoignages, le séisme a été ressenti en deux temps. Une première secousse brève d'environ 5 secondes puis une deuxième qui a duré environ 10 secondes. Les secousses ont provoqué des dégâts légers et la panique au sein de la population. Également ressenti en Guadeloupe (Intensité III) et jusqu'à la Barbade.
Épicentre situé entre 50 et 60 km au large de Mayotte, à environ 10 km de profondeur.
Il s'agit du séisme le plus important jamais enregistré dans la région. Ce séisme s'inscrit dans une période d'activité sismique en essaim débutée le . Des centaines de séismes se sont produits, dont cinq séismes de magnitude supérieure à 4,5[54].
Enregistré à 8 h 32 heure locale. Situé à environ 72 km à l'est-nord-est de Trinité en Martinique à 10 km de profondeur[57].
Fortement ressenti en Martinique où il a réveillé de nombreuses personnes et semé la panique. Intensité moyenne de IV-V, localement 5. Il a provoqué des fissures sur certains bâtiments publics dont 7 établissements scolaires[58], quelques dégâts matériels légers et un éboulement vers la commune de Fond Saint-Denis[59]. Il a été largement ressenti en Guadeloupe avec des intensités de III voir localement IV (notamment à Marie-Galante[60] qui est située plus près de l'épicentre que le reste de l'archipel guadeloupéen). Perçu jusqu'à la Barbade avec une intensité de II.
Enregistré à 11 h 52, heure locale. Épicentre au Teil[63], à 9 km de Montélimar et 22 km d'Aubenas. Profondeur : 2 km[64].
Quatre blessés dénombrés, dont un grave[65]. Également ressenti jusqu'à Lyon, Grenoble, Marseille, Avignon, Nîmes, Montpellier, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne et Mâcon.
Enregistré à 00 h 51 heure locale, à 64 km au nord-est de la Désirade, à une profondeur de 18 km
Pas de dégâts signalés, ressenti dans l'ensemble de la Guadeloupe (intensité IV-V) et notamment à la Désirade (intensité V, voir VI localement)[70],[71]. Également ressenti en Martinique et globalement dans l'ensemble des Petites Antilles avec des intensités moindres.
Enregistré à 18 h 38 heure locale, à 4 km au sud-sud-est de Courçon, et 29 km à l'est de la Rochelle, les communes les plus touchées étant La Laigne et Cram-Chaban.
Ressenti dans la majeure partie des anciennes régions Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes et parfois en Bretagne et en Aquitaine. Des dégâts signalés sur les bâtiments entre la Rochelle et Niort, un blessé léger[81]. Deux répliques de magnitude 4,6-5,1 et 3,4-4,0 sont ressenties le 17 juin[82],[83].
↑(en) Jean-François Ritz et al., « New perspectives in studying active faults in metropolitan France: the “Active faults France” (FACT/ATS) research axis from the Resif-Epos consortium », Comptes Rendus. Géoscience, t. 353, no S1, , p. 381-412 (DOI10.5802/crgeos.98).
↑Hervé Jomard et al, « The SISFRANCE database of historical seismicity. State of the art and perspectives », Comptes Rendus. Géoscience, vol. 353, no S1, , p. 257-280 (DOI10.5802/crgeos.91).
Jean Ribes, Haut et Moyen Vallespir au fil du temps, Tome 3, 1° Séismes et inondations 2° Le Cataclysme de 1940, Perpignan, 1982
Tremblements de terre, Histoire et Archéologiqe, Sophia Antipolis,
Colloque Antibes 1983
Claude Michel et Guy Jacquet, Éléments pour la réhabilitation du bâti ancien en zone sismique, direction régionale de l’Équipement Provence-Alpes-Côte d’Azur,
Pose les problèmes de structure et de résistance des matériaux, mais il reste au maître d’œuvre chargé d’une réhabilitation à faire preuve d’imagination pour dégager des solutions techniques qui ne soient pas pénalisantes pour l’édifice afin de ne pas falsifier son architecture tout en tenant compte de son mode de construction initiale
Jérôme Lambert et Agnès Levret-Albaret, Mille ans de séismes en France, catalogue d'épicentres, paramètres et références, Éditions Ouest (Presses académiques), Édité par le BRGM, EDF et l'IPSN, , 80 p.
Annie Souriau et Matthieu Sylvander (sismologues à l'Observatoire Midi-Pyrénées), Les séismes dans les Pyrénées, Éditions Loubatières, , 148 p.
Grégory Quenet, Les tremblements de terre en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. La naissance d'un risque, Champ Vallon, 2005
Jérôme Lambert, Les séismes en France, principaux épicentres depuis mille ans, Orléans, Éditions du BRGM,
Jérôme Lambert, Les Tremblements de terre en France, Éditions BRGM, 196 p.
René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), Paris, éditions Les Encyclopédies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN2-911200-00-4)
Notices Bouclier bleu, p. 436-437; Parasismique, p.997; Protection du patrimoine culturel contre les catastrophes, p. 1086-1087; Tremblement de terre, p. 1207 à 1209 ; Chapitre IV Risques naturels - risques provoqués : 4-Les risques sismiques, p.114 à 117
Sismicité par le Laboratoire de détection et géophysique du Commissariat à l'énergie atomique. Il s'agit de la structure officielle d'alerte sismique du gouvernement français.
(mul) Renass : "fédération des réseaux régionaux de surveillance sismique placés sous la responsabilité des observatoires des Sciences de l'Univers et de laboratoires CNRS-universités ".