Né dans une famille d’agriculteurs de la Beauce, Louis-Joseph Soulas suit, dès l’âge de douze ans, les cours de l’école de dessin de la manufacture des Gobelins. En 1919, il entre à l’école Estienne pour y apprendre la gravure sur bois avec Léon Jouenne (1873-1961) et Robert Bonfils, Henry de Waroquier et Mathurin Méheut en 1921, et il en ressort en 1922. L'illustration, en 1923, du Gardien du feu d’Anatole Le Braz, en collaboration avec Mathurin Méheut, qui fut également son professeur, marque le début de sa carrière[2].
En , il épouse Simone Domergues avec laquelle il aura, de 1934 à 1948, six enfants[2].
Dès 1934, ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées, tant en France qu’à l’étranger (Luxembourg, Boston, Honolulu, Philadelphie, San Francisco, Londres, Helsinki…), ainsi qu’à la chalcographie du Louvre, à Paris. Mobilisé en 1939 il est fait prisonnier et envoyé en Poméranie, dès son retour il expose ses souvenirs de prisonnier et fait des gravures d'Orléans détruite[2].
De notoriété internationale, et considéré par les critiques comme l’un des meilleurs burinistes de sa génération, son œuvre se compose principalement d’illustrations d’ouvrages et de nombreuses planches dans lesquelles il chante sa Beauce natale[2].
La mort viendra le frapper brutalement, sur un quai de la gare d’Austerlitz, alors qu’il s’apprête à rentrer à Orléans.
Il est inhumé à Coinces dans le Loiret[2].
Dominique, de Eugène Fromentin, Paris, Librairie Delagrave, 1929
Saint-Jean du ciel, de Roger Secrétain, Saint-Pryvé Saint-Mesmin, éd. La Cartaudière, 1943
Écrits
Ceux de la Terre, chez l'auteur et Caffin, libraire à Paris, 1928, 25 cuivres gravés à l'eau-forte, portraits de paysans beaucerons , in-4 en feuillets, 140 exemplaires numérotés.
Domme en Périgord, chez l'auteur, 1929, 14 gravures sur cuivre, préface de Géraud Lavergne (1884-1965) archiviste-paléographe, tiré à 50 exemplaires plus 10 hors commerce.
La Gerbe noire, texte (poèmes), et illustrations de Louis-Joseph Soulas, Paris, 1935, 85 ex numérotés plus 15 hors commerce, 1 bois en couverture et 14 burins dans le texte in-4 en feuillets.
Quinze gravures des ruines d'Orléans, recueil, 1947, 15 gravures au burin et un bois en page de titre, in folio en feuillets, 30 exemplaires numérotés et quelques exemplaires hors commerce, tirages d'estampes des 15 gravures
Les Bêtes de la nuit, contes fantasmagoriques, chez l'auteur, 1951, 21 bois gravés, in-8 en feuillets, 150 exemplaires numérotés plus 20 hors commerce
Réception critique
« Que dire de Louis-Joseph Soulas poète, sinon qu'il possédait un indéniable don verbal? Si pour s'exprimer, il n'avait disposé que de mots, L.-J. Soulas aurait pu mériter la réputation d'un poète mineur, comme en témoignent les textes de La Gerbe Noire, ceux aussi des Bêtes de la Nuit qui leur sont contemporains. Ce sont, pour l'un et pour l'autre, des récits très élaborés, portés par un extrême polissage, à un point tel de perfection qu'ils apparaissent comme des chefs-d'oeuvre de simplicité. Ils sont nés, quoique conçus dans des tonalités différentes, d'une même inspiration : ce sont toujours les souvenirs d'enfance, l'amour du paysage et les mœurs beauceronnes qui en nourrissent la substance. »
Prix, distinctions et décorations
Prix
1933 : grand prix du ministère des Affaires étrangères
1934 : grand prix de la gravure à l’Exposition internationale de Varsovie