Louis Lepic
Louis Lepic, 1er comte Lepic et de l'Empire, dit l'Ajax de la Garde né à Montpellier le et mort dans sa maison, dite château Lepic [1], à Andrésy, le , est un général français de la Révolution et de l’Empire. OrigineNeuvième enfant d’une famille de treize, il s’engage dès l’âge de seize ans dans les dragons. Il entre au service en 1781 comme simple dragon, dans le régiment de Lescure, devenu 2e régiment de chasseurs à cheval. Il bénéficie de la Révolution avec son admission dans la Garde constitutionnelle du Roi. Après la journée du 10 août 1792, il passe maréchal des logis aux dragons de la République. Au bout de six semaines il est lieutenant-colonel. La VendéeChef d’escadron dès , il se bat contre les Vendéens de 1793 à 1796 et y reçoit un nombre considérable de blessures. Il sert pendant trois ans à l'armée de l'Ouest (Vendée) en qualité de lieutenant-colonel et s'y fit remarquer par sa bravoure et par son humanité envers les Vendéens. À cette occasion il sauve la petite Loubette Duvau de Chavagne âgée de 4 ans, trouvée au pied d'un arbre près d'une femme morte, qu'il met en pension à Nantes et qu'il fait élever jusqu’à sa majorité. Sous la Restauration, il l'aide à retrouver sa famille ; l’enfant perdue se révéla alors l’héritière d’une immense fortune[2]. Carrière militaireDe l'Italie à AusterlitzPassé à l’armée d'Italie en 1796 il se distingue à plusieurs reprises par son courage et est plusieurs fois blessé : se signala particulièrement à la bataille de Vérone et à Marengo, où il reçoit sept coups de sabre sur la tête, un à l'épaule et un coup de feu au bras. Il est nommé colonel du 15e régiment de chasseurs à cheval après Marengo. Peu après il entre avec le grade de major dans les grenadiers à cheval de la garde consulaire et fait avec ce corps les campagnes de la Grande Armée. Nommé colonel major des grenadiers à cheval de la Garde impériale après Austerlitz, il participe aux campagnes de Prusse et de Pologne. Bataille d'EylauLa bataille commence le et les Français en infériorité numérique sont malmenés. Louis Lepic se tient avec la Garde impériale dans le cimetière d'Eylau, près de l'Empereur, lorsqu'une contre-attaque russe visant le cimetière se rapproche. Sur le champ de bataille, le soldat Billon le voit ainsi :
Chargés de contenir les grenadiers russes qui s'avancent, Lepic et ses grenadiers à cheval chargent, tombent sur l'infanterie russe et la débandent, puis s'emparent d'une batterie d'artillerie. Cependant la neige qui tombe avec abondance ne permet plus de s'orienter. Les grenadiers à cheval perdus dans la tourmente se retrouvent cernés au milieu des lignes russes. Un officier ennemi se détache et prie Lepic de se rendre. Celui-ci répond au parlementaire en montrant ses grenadiers : « regardez ces figures, et dites-moi si elles ont l'air de vouloir se rendre ». Néanmoins Lepic, connaissant le danger de sa position, s'adresse en ces termes à ses grenadiers : « amis, il faut vaincre ou mourir aujourd'hui, nous avons trois lignes d'infanterie à renverser. Beaucoup d'entre nous y resteront sans doute ; mais dût-il n'en retourner qu'un seul pour porter la nouvelle, l'honneur du corps et celui de notre étendard seront saufs ». Les grenadiers répondent : « la charge ! La charge ! Et nous passerons ! » Lepic organise alors l'unité en colonne serrée par pelotons et ordonne la charge. Les grenadiers culbutent successivement les trois lignes russes, perdant six hommes dont un officier ; Lepic reçoit dans la mêlée deux coups de baïonnette et un coup de crosse sur les genoux qui l'empêchent pendant quelque temps de monter à cheval sans aide. Le corps qu'il vient de traverser se trouve alors aux prises avec les Français ; ceux-ci voyant arriver sur eux une cavalerie qui débouche du centre des colonnes russes, la croient ennemie, l'accueillent à coups de fusil et tuent deux grenadiers et quelques chevaux. Cependant Lepic parvient à se faire reconnaître et le feu cesse. L'Empereur, qui depuis plusieurs heures ne sait pas ce que sont devenus les grenadiers à cheval de la Garde, témoigne toute sa satisfaction et nomme le colonel général de brigade le , en lui conservant ses fonctions de major et y ajoutant une dotation de 30 000 francs[3]. S'ensuit cet échange entre les deux hommes, Napoléon le saluant par le nouveau grade qu'il vient de lui conférer : « Je vous croyais pris, général, et j'en avais une peine très vive. » Ce à quoi répond Lepic : « Sire, vous n'apprendrez jamais que ma mort ! » Lepic est fait baron de l’Empire par lettres patentes du , donataire en Westphalie à hauteur de 40 000 francs par décret impérial du et en Galicie par autre décret du . Il participe à toutes les autres campagnes en Espagne, en Russie et en France. Campagnes ultérieures de l'EmpireLepic combat à Wagram, passe en Espagne en 1810, et y remplit les fonctions de capitaine général sous les ordres de Joseph Bonaparte. Le , Wellington se retrouve dans une position délicate à la bataille de Fuentes de Oñoro. Masséna a besoin de Bessières et de l'ensemble de son corps d'armée pour pouvoir battre les troupes anglo-portugaises, mais Bessières n'apporte que des renforts symboliques : quelques escadrons de dragons et les grenadiers à cheval, 800 hommes en tout, sous le commandement du général Lepic. Malgré cela, Masséna réussit à exploiter une faiblesse dans la ligne de Wellington, et ce dernier est sur le point d'être battu. Masséna charge son aide de camp, Nicolas Oudinot, de trouver Lepic et la cavalerie de la Garde, avec ordre de charger immédiatement. Mais Oudinot est bientôt de retour auprès du maréchal, en disant que Lepic reconnaissait seulement Bessières en tant que chef et qu'il ne chargerait pas sans son ordre. Bessières ne pouvant être trouvé, la bataille baisse en intensité et permet à l'armée de Wellington d'échapper à la destruction. Il est possible que Bessières n'ait pas voulu que toute la gloire retombe sur Masséna. En 1812, il fait la campagne de Russie dans la Garde impériale et obtient le le grade de général de division. Pendant la campagne de Russie, il affronte les cosaques de Platov. Le général Lepic fait encore les campagnes de Saxe et de France en 1813 et en 1814 à la tête du 2e régiment des gardes d'honneur, qu'il organise à Metz en 1813. La Restauration le fait commandant de la 21e division militaire. La chute de Napoléon ne lui nuit pas puisque Louis XVIII le fait comte par ordonnance royale et lettres patentes du . En 1815, il est rappelé pendant les Cent-Jours et participe à la bataille de Waterloo. Il est admis à la retraite sous la Seconde Restauration. Il meurt le à Andrésy. Son nom est inscrit sur le côté est de l’arc de triomphe de l'Étoile à Paris. DescendanceLe général comte Louis Lepic a eu cinq fils :
La branche issue du baron Joachim Hippolyte Lepic, maréchal de camp, frère cadet de Louis, subsiste par voie masculine. DistinctionsEn 1809, il est promu commandeur de la Légion d'honneur [5].
Notes et références
Bibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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