Ecartelé [1],[2],[3] : - aux 1 et 4, d'azur à 4 chaînes d'argent, posées en sautoir, mouvantes d'un annelet d'argent en abîme, et aboutissantes dans les angles du quartier (qui est d'Alberti de Calenaia[2]) ; - aux 2 et 3, d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (qui est d'Albert au comté de Nice[2]) ; - sur le tout, d'or au pal de gueules, chargé de trois chevrons d'argent (alias brochants) (qui est de Neuchâtel).
Elevée au rang ducal en 1619, elle compte parmi ses membres un connétable de France, deux maréchaux de France, un mémorialiste, des gouverneurs, des prélats, un député et trois généraux.
Histoire
L'origine de la maison d'Albert est difficile à démêler et elle est l'objet de controverses[2].
Elle paraît, par son blason, d'or au lion couronné de gueules, se rattacher à une famille Albert, de noblesse chevaleresque du comté de Nice, qui portait au Moyen Âge ces mêmes armoiries, et qui parait s'être éteinte au cours du siècle suivant[2].
La plupart des généalogistes ont rattaché la maison d'Albert à une famille Alberti, éteinte en 1837, qui appartenait à la noblesse florentine[2]. En 1397 un décret d'exil chassa de Florence la famille Alberti. Un document de 1409 constate qu'à cette dernière date un de ses membres, Thomas, était fixé à Avignon. D'autre part quand, le connétable de Luynes fut reçu chevalier des ordres du roi, il prouva sa noblesse depuis un Thomas Alberti qui fut nommé le aux fonctions, du reste assez modestes, de viguier royal de la petite ville de Pont-Saint-Esprit, près d'Avignon. D'après les généalogistes de la maison d'Albert de Luynes, ces deux Thomas Alberti n'auraient fait qu'un seul et même personnage dont cette famille serait issue[2].
André Steyert dans l'Armorial du Lyonnais, Forez et Beaujolais écrit : « aucun acte ne prouve cette filiation et qu'il y manque un degré pour qu'elle soit vraisemblable. En dehors de ces deux actes (celui de 1397 et celui de 1415), il n'est plus question de Thomas Alberti en France. Il est à croire qu'il rentra à Florence lorsque l'édit d'exil contre sa famille fut rapporté en 1428. »[2].
La filiation prouvée de la famille d'Albert de Luynes remonte à Thomas Albert, nommé viguier de Pont-Saint-Esprit en 1415, viguier royal de Bagnols-sur-Cèze en 1420, qui acquit en 1434 la seigneurie de Boussargues. Il fut pourvu en 1447 de la charge de bailli d'épée du Vivarais et du Valentinois et mourut le [2]. Ces preuves classent cette famille dans la noblesse dite d'ancienne extraction.
Titres
Subsistants
duc de Luynes en 1619 par érection de la terre de Maillé près de Tours, sous le nom de Luynes[4], porté par l’aîné de la famille.
duc de Luxembourg en 1620 éteint en 1697, passé dans la maison de Montmorency[4]
duc de Chaulnes et de Picquigny en 1621, éteint en 1698, nouvelle érection en 1744 et éteint à nouveau en 1792[5],[2],[4], relevé depuis comme titre de courtoisie. Par contrat privé du 18 juin 1732, la branche des duc de Luynes et de Chevreuse et la branche d'Ailly des ducs de Chaulnes déclarent qu'en cas d'extinction de l'une ou l'autre branche, le fils aîné de la branche subsistante hériterait des duchés de Luynes et de Chevreuse et le fils cadet du duché de Chaulnes[6]. Ces conditions étant incompatibles avec les lois existantes, une dérogation fut soumise à l'approbation du Roi. Des lettres patentes de mars 1733, enregistrées au Parlement les 25 et 27 avril 1733, approuvent simplement les termes du contrat et prévoient que le duché et la pairie de Luynes, le duché de Chevreuse et le comté de Montfort (domaine des Luynes) et le duché et la pairie de Chaulnes, la baronnie de Picquigny avec les seigneuries de Vignacourt et de Flixecourt (alors domaine des Chaulnes), doivent être concernés comme le précise le contrat[6].
En 1869, Paul d'Albert de Luynes (d'une branche non issue des ducs de Chaulnes) relève le titre de duc de de Chaulnes[7], se référant aux lettres patentes de mars 1733. Depuis, des branches subsistantes de la famille d'Albert de Luynes portent le titre de duc de Chaulnes.
Les auteurs du Dictionnaire de la noblesse française (1975) écrivent « Le titre de duc de Chaulnes et de Picquigny fut relevé en 1869 par Paul d’Albert de Luynes en vertu des lettres patentes de Louis XV de mars 1733, mais il n’y eut pas de confirmation et ce titre n’est donc pas régulier. »[4].
Philippe du Puy de Clinchamps (Charondas) dans À quel titre? indique que le titre de duc de Chaulnes et de Picquigny est « emprunté par une branche cadette »[8].
Régis Valette dans son Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle (2007) ne fait figurer que les titres de duc de Luynes (1619) et duc de Chevreuse (1668) pour la famille d'Albert de Luynes[9].
Henri Louis d'Albert d'Ailly (1620-1653), 2e duc de Chaulnes, lieutenant-général des armées du Roi, commandant en Picardie, lieutenant-général en haute et basse Auvergne ;
x Anne de Rodulf, fille d'Honoré de Rodulf, seigneur de Limans
│
├──> François d'Albert (mort jeune)
│
├──> Charles (1578-1621), 1erduc de Luynes
│ x Marie de Rohan-Guéméné (1600-1679)
│ │
│ └──> Louis Charles (1620-1690), 2e duc de Luynes
│ x (1) Louise Marie Séguier (1624-1651), marquise d'O
│ │ │
│ │ └──> Charles Honoré (1646-1712), duc de Chevreuse (1663), 3e duc de Luynes
│ │ x Jeanne Marie Colbert (†1732)
│ │ │
│ │ ├──> Charles Jean Baptiste (1667-1672)
│ │ │
│ │ ├──> Honoré Charles (1669-1704), duc de Chevreuse (1688)
│ │ │ x Marie Anne Jeanne de Courcillon (†1718)
│ │ │ │
│ │ │ ├──> Charles Philippe (1695-1758), duc de Chevreuse (1704), 4e duc de Luynes
│ │ │ │ x (1710) Louise Léontine de Bourbon (†1721), princesse de Neufchâtel
│ │ │ │ │
│ │ │ │ └──> Marie Charles Louis (1717-1771), 5e duc de Luynes
│ │ │ │ │
│ │ │ │ └──> ducs de Luynes et de Chevreuse jusqu'à aujourd'hui
│ │ │ │
│ │ │ └──> Paul(1703-1788), archevêque de Sens
│ │ │
│ │ └──> Louis Auguste (1676-1744), 4e duc de Chaulnes
│ │ x Marie Anne Romaine de Beaumanoir de Lavardin
│ │ │
│ │ ├──> Louis Marie (1705-1724), vidame d'Amiens
│ │ │
│ │ ├──> Charles François (1707-1731), 5e duc de Chaulnes
│ │ │ x Marie Sophie de Courcillon (†1756)
│ │ │
│ │ ├──> Michel Ferdinand (1714-1769), 6e duc de Chaulnes
│ │ │ x Anne Josèphe Bonnier de La Mosson
│ │ │ │
│ │ │ └──> Marie Joseph Louis (1741-1792)), 7e duc de Chaulnes
│ │ │ x Marie Paule Angélique d'Albert de Luynes
│ │ │
│ │ ├──> Marie-Thérèse (1709-ap. 1732)
│ │ │ x Louis de Rougé (1706-1732), marquis de Plessis-Bellière
│ │ │
│ │ └──> Marie Françoise (1710-1765)
│ │
│ x (2) Anne de Rohan (1644-1684)
│ │
│ ├──> Jeanne-Baptiste (1670-1736), comtesse de Verrue
│ │
│ ├──> Louis Joseph (1672-1758), comte d'Albert, prince de Grimberghe
│ │ x Honorine Charlotte de Berghes de Montigny
│ │ │
│ │ └──> Thérèse Pélagie (†1736)
│ │
│ └──> Charles Hercule (1674-1734), chevalier de Luynes
│
├──> Honoré (1581-1649), 1erduc de Chaulnes
│ x (1620) Claire Charlotte Eugénie d'Ailly (†1681)
│ │
│ ├──> Henri Louis (1620-1653), 2e duc de Chaulnes
│ │
│ ├──> Charles d'Albert (1625-1698), 3e duc de Chaulnes
│ │
│ └──> Armand (1635-1656)
│
├──> Léon (1582-1630), duc de Piney
│ x Marie Charlotte de Luxembourg, duchesse de Piney
│ │
│ └──> Henri Léon (1630-1697), duc de Piney
│
├──> Marie (†1686)
│ x Claude de Grimoard de Beauvoir du Roure
│
├──> Antoinnette (†1644)
│ x 1605 Barthélemy, seigneur du Vernet
│ x 1628 Henri-Robert de la Marck, seigneur du Bouillon, fils de Charles-Robert (1541-1622), comte de Maulévrier
│
├──> Louise (†1619)
│ x Antoine de Villeneuve (1574-1682, à 108 ans), seigneur de Mons, baron de Baux
│
└──> Anne, religieuse ursuline
D'azur à 4 chaînes d'argent, posées en sautoir, mouvantes d'un annelet d'argent en abîme, et aboutissantes dans les angles du quartier ; sur le tout, d'or au lion couronné et lampassé de gueules[13].
Maison d'Albert de Luynes (armes anciennes, XVIIe siècle[14])
Ecartelé :
aux 1 et 4, d'or au lion couronné et lampassé de gueules (qui est d'Albert au comté de Nice[2]) ;
aux 2 et 3, de gueules à neuf mâcles d'or (qui est de Rohan)[1],[2],[3].
ou :
Ecartelé :
aux 1 et 4, d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (qui est d'Albert au comté de Nice[2]) ;
aux 2 et 3, de gueules à neuf mâcles d'or (qui est de Rohan)[1],[2],[3].
Maison d'Albert de Luynes (armes modernes, à partir du XVIIIe siècle[11])
Ecartelé :
aux 1 et 4, d'azur à 4 chaînes d'argent, posées en sautoir, mouvantes d'un annelet d'argent en abîme, et aboutissantes dans les angles du quartier (qui est d'Alberti de Calenaia[2]) ;
aux 2 et 3, d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (qui est d'Albert au comté de Nice[2]) ;
sur le tout, d'or au pal de gueules, chargé de trois chevrons d'argent (alias brochants[3]) (qui est de Neuchâtel)[1],[2],[3].
Ecartelé : aux 1 et 4, d'or au lion de gueules (qui est d'Albert au comté de Nice[2]) ; aux 2 et 3, de gueules à neuf mâcles d'or (qui est de Rohan)[15],[2],[3].
ou :
Écartelé : I et IV, d'or, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (d'Albert) ; II et III, d'azur à deux loups rampant d'argent affrontés (de Ségur) ; sur-le-tout, de gueules à une masse d'armes d'or garnie de sable et posée en pal, au chef d'argent chargé d'un gonfanon de gueules (de Sarrats)[1].
Écartelé : I et IV, d'or, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (d'Albert) ; II et III, d'azur à deux loups rampant d'argent affrontés (de Ségur) ; sur-le-tout, de gueules à une masse d'armes d'or garnie de sable et posée en pal, au chef d'argent chargé d'un gonfanon de gueules (de Sarrats) ; à la bordure engrêlée et écartelée d'azur et d'or[1].
Puis :
Écartelé : aux I et IV, d'or au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (qui est d'Albert) ; aux II et III, de gueules au chef échiqueté d'azur et d'argent (qui est d'Ailly ancien)[16].
Écartelé : I et IV, d'or, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'azur (d'Albert) ; II et III, d'azur à deux loups rampant d'argent affrontés (de Ségur) ; sur-le-tout, de gueules à une masse d'armes d'or garnie de sable et posée en pal, au chef d'argent chargé d'un gonfanon de gueules (de Sarrats) ; à la bordure écartelée de gueules et d'or[1].
Puis :
D'argent au lion de gueules à la queue fourchue passée en sautoir, armé, lampassé et couronné d'or[1].
De gueules, à deux branches d'alisier d'argent, passées en double sautoir, au chef échiqueté d'azur et d'argent (qui est d'Ailly moderne) ; sur le tout, d'or au lion de gueules (qui est d'Albert)[17] alias pendant du chef[1].
Écartelé : aux 1 et 4, d'Albert; aux 2 et 3, contre-écartelé : a) et d) de Bourbon-Soissons, b) et c) de Montmorency, sur le tout des quartiers 2 et 3, de Neufchâtel[1].
Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, t.Ier. A-Att., t. 10, Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 90-93, « Albert de Luynes, de Chevreuse, de Chaulnes (d') ».
Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 1, page 138.
Pierre Paul Dubuisson, Armorial des principales maisons et familles du royaume, de Paris et de l'Île de France, Milan, Edizioni Orsini de Marco, (réimpr. 2007) (ISBN978-88-7531-088-2).
Régis Valette, Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle.
Hubert Cuny & Nicole Dreneau, Le Gotha français, 1989, Paris, Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 286 p., p. 152-155 (ISBN2 262 00546 X).