La maison de La Tour d'Auvergne, anciennement « de La Tour », est une famille noble française d'extraction éteinte, originaire de La Tour (qui ne s'appelait pas d'Auvergne avant le XIVe siècle) dont elle possédait la seigneurie et où elle avait sa résidence jusque vers les années 1280, époque où elle s'établit au château de Saint-Saturnin, près de Clermont-Ferrand.
La branche principale de cette famille s'est toujours appelée La Tour, parfois La Tour d'Olliergues à cause de son fief principal. Ce n'est qu'après le mariage en 1389 de Bertrand IV de La Tour, fils de Guy, seigneur d'Oliergues, et de Marie de Roger de Beaufort, avec Marie d'Auvergne, qui l'a mise en possession du comté d'Auvergne, que La Tour d'Auvergne est devenu le patronyme de la branche de Turenne.
Bertrand Ier, seigneur de La Tour marié à Judith de Mercœur (les deux † en 1208) (fille de Béraud de Mercœur († 1183), et de Judith, fille de Guillaume VIII d'Auvergne)
Bertrand II († 1296), marié (en 1275 ?) à Béatrix d'Auvergne-Meymont, dame de Meymont (à Oliergues, cf. St-Gervais et Tours) et d'Ol(l)iergues (née vers 1258-† 1296 ?) :
La généalogie de ladite Béatrice d'Auvergne s'établit possiblement ainsi :
Marguerite de Meymont, femme d'Héracle de Montboissier ; Pierre ; Étienne, seigneur de Meymont, qui vendit ledit Meymont en à Guigues IV de Forez : mais Meymont revint ensuite à Agnon VII de Meymont d'Oliergues ci-dessous, probablement par sa mère Béatrix de Baffie-Forez ;
et Agnon VId'Auvergne de Meymont: peut-être marié vers 1231, Agnon VI meurt, comme sa femme vers 1252. Cette dernière était Béatrix de Baffie, petite-fille maternelle de Guigues IIIde Forez, sœur de Philippie et d'Eléonore de Baffie qui épousa le comteRobert V, d'où :
autre Marguerite de Meymont ;
et Agnon/Agne VII, sire de Meymont et d'Olliergues, croisé en 1270 († avant 1276), époux de sa cousine Alix de Courcelles du Breuil (Courcelles ou d'Escourcelles, un château disparu près du Breuil ; fille de Robert II de Courcelles du Breuil et de Philippie de Baffie, cette dernière étant supposée la petite-fille maternelle de Guigues III de Forez, et la sœur de Béatrix et d'Eléonore de Baffie ci-dessus) : Parents de notre Béatrix/Béatrice d'Auvergne-Meymont.
(Bertrand II de La Tour et Béatrice d'Auvergne, dame de Meymont et d'Oliergues, enfantent) : - Bernard III († 1325), seigneur de la Tour, marié en 1295 à Béatrix, fille d'Henri IIde Rodez, dont :
Branche cadette des La Tour (d'Oliergues puis d'Auvergne), vicomtes de Turenne
La branche cadette des vicomtes de Turenne commence avec le mariage en 1444 d'Anne de Rog(i)er de Beaufort (arrière-petite-fille de Guillaume II Roger, petite-fille de Nicolas Rog(i)er de Beaufort, et petite-nièce de Guillaume III Roger), vicomtesse héritière de Turenne[3], avec son cousin germain An(n)et ou Agne(t) IV de La Tour d'Oliergues (1425-1489), seigneur d'Olliergues, fils de Marguerite Rogier de Beaufort et de Bertrand II de La Tour d'Ol(l)iergues, ce dernier étant lui-même l'arrière-petit-fils[4] de Bertrand Ier et Marguerite Aycelin ci-dessus.
Antoine de La Tour d'Oliergues († 1527), fils d'Annet IV et d'Anne Rog(i)er de Beaufort de Turenne (et frère de Gilles, abbé du Vigeois, et d'Antoine-Raimond de La Tour, auteur de la branche de Murat), épouse en 1494 Antoinette de Pons-Bergerac (qui descendait des anciens vicomtes de Turenne, antérieurs aux Rogier de Beaufort), et enfante :
François Ier (ou II) de La Tour d'Oliergues (1497-1532), vicomte de Turenne (frère aîné de Gilles de La Tour, seigneur de Limeuil), x 2° 1518 sa cousine éloignée Anne de La Tour d'Auvergne-Montgascon, fille de Godefroid II de La Tour d'Auvergne-Montgascon, petite-fille de Godefroid Ier, et arrière-petite-fille de Bertrand V (VII) de La Tour († 1461), comte d'Auvergne (ci-dessus). Le nom de cette branche devient alors de La Tour d'Auvergne (de Turenne) (et non plus d'Oliergues, bien moins prestigieux que d'Auvergne).
Le fils de François et d'Anne d'Auvergne-Montgascon est le vicomte François II (ou III) de Turenne (1525-1557), mari en 1545 d'Éléonore, fille aînée d'Anne de Montmorency : Parents du maréchal-duc de Bouillon Henri, qui suit :
Corbet James d'Auvergne[10] (Jersey, 1765-Îles Anglo-Normandes, , demi-frère cadet de Philip, post-capitain anglais en 1811, marié en 1823 à Marie Victoire Adélaïde de Rohan (1779-1836), supposée fille naturelle de Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan-Guémené, archevêque de Bordeaux et de Cambrai, et de Charlotte Stuart : ce serait le deuxième mariage de Marie Victoire Adélaïde,... après le premier qu'elle contracta avec un noble polonais, Paweł Antoni Ludwik Nikorowicz (1751-1810) — d'où leur fils Paul Anthony Louis Bertrand de Nikorowicz (1806-1852) — et ... avant le troisième, avec un officier français : Jean de Pauw, dont aucune postérité.
La famille de La Tour, seigneur de Varan et de La Fayette, qui a pris le nom de La Tour de Varan, prétendait être issue de Berlion Ier, second fils d'Alber Ier seigneur de La Tour-d'Auvergne[11] (qui ne figure pas dans la généalogie simplifiée plus haut).
Cette branche étant antérieure au mariage en 1389 de Bernard IV de La Tour, seigneur de la Tour en Auvergne, avec Marie d'Auvergne, elle n'a jamais porté le nom de La Tour d'Auvergne. Néanmoins sur les documents d'état civil de Marie-Antoinette-Joséphine, l'une des filles du dernier châtelain Nicolas, le nom de "La Tour d'Auvergne de Varan" est utilisé pour la désigner, même si cette branche a toujours utilisé "La Tour de Varan" ou "La Tour-Varan". Elle s'est éteinte à la mort à Saint-Étienne en 1864 de Jean-Antoine de La Tour de Varan[12],[13].
Rameau de La Tour de Murat, puis de la Tour d'Auvergne d'Apchier
C'est un rameau de la branche de Turenne, connue successivement sous les noms de La Tour d'Oliergues, seigneurs d'Olliergues, puis de La Tour de Murat : en succession de la terre de Murat et de Quaires, acquise en 1282 par Bertrand II de La Tour [14] — et aussi après l'union en 1572 de Jean de La Tour, seigneur d'Olliergues et de Cabanon avec Marguerite de Murat, dame d'Allagnat et de Murat-le-Quaire ? — puis de La Tour d'Auvergne d'Apchier après le mariage en 1663 de Jean de La Tour d'Auvergne, seigneur de Murat et de Gibertès (mort en 1676) avec Marie de Châteauneuf d'Apchier, dame d'Apch(i)er et de Margeride. Nicolas-Jules de La Tour d'Auvergne (1720-1790), lieutenant-général des armées du roi, comte d'Apchier, de Montsuc, baron de Thoras, marquis de Margeride.
Le dernier représentant de cette famille fut Maurice-César de La Tour d'Auvergne d'Apchier (1809-1896), prince de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, comte d'Apchier, marquis de La Margeride : son épouse est Aurélie de La Tour d'Auvergne qui racheta une partie du Mont des Oliviers ; Maurice-César est mort sans descendance le à Clermont-Ferrand. Dans son testament, il légua son nom, ses titres, ses armes, ainsi qu'une partie de ses biens personnels au Baron de Veyrac (1858-1922), son plus proche cousin[15].
Jacques-Léopold de La Tour d'Auvergne (1746-1802), duc de Bouillon, d'Albret, de Château-Thierry, vicomte de Turenne, fils du précédent, mort sans postérité, dernier de cette branche.
Postérité
Cette famille illustre, qu'il ne faut pas confondre avec celle des comtes d'Auvergne dont elle avait cependant hérité le titre, est éteinte dans toutes ses branches depuis le début du XIXe siècle.
Son nom a été usurpé par plusieurs familles qui le portent actuellement.
↑Christophe Justel, Histoire généalogique de la maison d'Auvergne, justifiée par chartes, titres et histoires anciennes et autres preuves authentiques, chez Vve de M. Du Puy, Paris, 1645, p. 190-192(lire en ligne)
↑Le père d'Anet IV, Bertrand II de La Tour d'Oliergues, était le frère cadet d'Agnet III, et le fils d'Anet II et Béatrice de Chalencon-Polignac. Annet II était le fils de Catherine de Narbonne-Talairan — arrière-petite-fille d'Amalric de Narbonne-Lara et Philippa d'Anduze — et d'Annet Ier, lui-même fils de Bertrand Ier de La Tour d'Oliergues et Marguerite Aycelin. (source : La Chesnaye des Bois, référencé ci-dessus).
↑Renier Chalon, Le dernier duc de Bouillon (1815), Bruxelles, Emm. Devroye, (lire en ligne)
↑« Une branche anglaise de la Maison d'Auvergne », Revue d'Auvergne, t. 1, , p. 242-244 (lire en ligne)
↑(en) Bernard Burke, Ulster King of Arms, « The story of Philip d'Auvergne, esq. », dans Vicissitudes of families, Londres, Longman, Green, Longman, and Roberts, (lire en ligne), p. 89-106
↑(en) « Biographical memoir of Philip d'Auvergne, duke of Bouillon, commodore in his Majesty's service, &c., &c », dans The Naval chronicle for 1805 : containing a general and biographical history of the royal navy of the United kingdom with a variety of original papers on nautical subjects, vol. 13 (janvier-juin), Londres, I. Gold, (lire en ligne), p. 56, 169-191
↑(en) John Marshall, « Corbet James d'Auvergne », dans Royal Navy Biography, vol. supplément Part II, Londres, Longman, Rees, Orme, Brown and Green, (lire en ligne), p. 414-415
Hippolyte de Barrau, Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps anciens et modernes, t. I, Rodez, Imprimerie de N. Ratery, (lire en ligne), p. 358-359.