Manuel d'histoire commun franco-allemandManuel d'histoire commun franco-allemand
Un manuel d'histoire commun franco-allemand a été publié sous le titre Histoire/Geschichte lors de la rentrée scolaire 2006-2007 (Ier tome). Il s'agit d'une initiative visant à créer « une vision commune franco-allemande », en l'état actuel des connaissances relatives à l'histoire européenne depuis l'Antiquité. Une commission d'historiens et de responsables pédagogiques des deux pays chargée de superviser l'opération a remis un projet de plan à deux maisons d'édition, Ernst Klett Verlag (Stuttgart) et les éditions Nathan (Paris) qui ont été choisies après appel d'offres pour publier ce manuel. Le premier tome de ce manuel couvre la période de la reconstruction européenne après la Seconde Guerre mondiale. Elle est destinée aux élèves de terminale. Deux autres tomes couvrant l'Antiquité et le Moyen Âge, puis l'Europe de la Renaissance jusqu'aux guerres mondiales, seront ultérieurement disponibles dans les classes de première et de seconde. Il ne s'agit pas d'une histoire franco-allemande mais bien de présenter une relation commune d'une histoire commune, trop souvent réécrite à travers un prisme national dans chacun des pays. Cette relation commune pourrait servir de modèle à de futurs manuels d'histoire européens. Le manuel a pu cependant être critiqué, notamment par l'historien polonais Wojciech Roszkowski, qui rejette la focalisation de celui-ci sur le couple franco-allemand au détriment de l'histoire des autres pays européens, notamment d'Europe de l'Est. Ier tome : TerminalesCe premier volume comprend 5 chapitres :
IIe tome : PremièresLe manuel de première comprend 7 chapitres :
IIIe tome : Secondes (2009)Le manuel de seconde comprendra 6 chapitres :
Naissance du projetLe projet de manuel d’histoire commun franco-allemand a été présenté par le Parlement des jeunes à Berlin, le , à l’occasion du 40e anniversaire du traité de l'Élysée — qui a été, d’une certaine manière, l’acte de naissance du « couple franco-allemand ». Cette proposition a reçu un accueil favorable de la part du président de la République française et du chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Elle a ensuite été inscrite par le Premier ministre et par le chancelier parmi les thèmes traités au titre de la coopération décentralisée. Le Conseil des ministres franco-allemand — formule créée lors du 40e anniversaire du traité de l’Élysée — a donné une impulsion décisive au projet en mai 2004. Le 4e Conseil des ministres commun, le , a confirmé la décision de proposer un manuel commun d’histoire franco-allemand et a arrêté le contenu proposé par le conseil scientifique. Jean-Louis Nembrini, inspecteur général de l’Éducation nationale, a été chargé de copiloter avec Stephen Krawielicki, haut fonctionnaire du ministère allemand des Affaires étrangères, le conseil scientifique franco-allemand chargé de ce projet. Le , le ministre français de l'Éducation, François Fillon et Peter Müller, ministre-président de la Sarre et coordinateur des Länder allemands pour la coopération avec la France, se sont retrouvés à Berlin pour une rencontre inhabituelle avec les responsables de la conférence permanente des ministres allemands chargés de l'Éducation des Länder. Ces derniers sont les décideurs en matière d'éducation en Allemagne. RéceptionLa réception du manuel a été largement positive, bien que certains pays, notamment la Pologne, se soient élevés contre la lecture de l'histoire qui y était faite, l'historien et député Wojciech Roszkowski critiquant notamment la focalisation de l'histoire européenne autour du couple franco-allemand, au détriment des autres pays. D'autres pays ont entamé des discussions en vue de possiblement développer des projets comparables avec l'Allemagne (République tchèque, Pologne)[1]. Un séminaire autour du manuel, intitulé History of Europe. Teaching the Whole Story? (« L'histoire de l'Europe. Enseigner toute l'histoire ? »), organisé à l'initiative du député britannique Christopher Beazley, fut organisé le au sein du Parlement européen[2]. Le député eurosceptique polonais Wojciech Roszkowski, membre à l'époque de l'Union pour l'Europe des nations, présenta un rapport critique de deux volumes de l'ouvrage d'histoire franco-allemand, en soulignant qu'il contient des omissions importantes (dont l'invasion de la Pologne par l'URSS en 1939 ainsi que le rôle central du syndicat Solidarność dans les années 1980) et qu'une part trop importante du manuel est consacrée à l'histoire de la France et de l'Allemagne. Il considère notamment que l'histoire de l'Europe de l'Est y est traitée de façon insatisfaisante[3]. Selon lui :
Enfin, il critique une vision trop négative de l'Église catholique, en minimisant la persécution des deux pays contre elle, et une supposée stratégie visant à limiter les sentiments patriotiques des jeunes enfants[4]. Éditions
SourcesRéférences
Bibliographie
ComplémentsArticle connexe
Liens externes
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