Le Mbolé est un genre musical urbain né à Yaoundé au début des années 2000. Il est devenu populaire au Cameroun à partir de 2016.
Histoire
Débuts (2000-2010)
Le Mbolé nait au quartier Nkoldongo[2] à Yaoundé au début des années 2000 dans les animations dans différentes types de cérémonies, notamment les veillées funèbres[3],[4],[5]. Le Mbolé est un rythme proche du Bikutsi[6]. C'est une musique d'animation jouée essentiellement en live. Dans ses débuts, le Mbolé se fait sans instrument. L'animation Mbolé consiste essentiellement en un groupe de chanteurs qui tapent dans les mains et dans les ustensiles marmites et seaux pour chanter leur quotidien ou faire de l'animation[7],[8]. Bertrand Loïc, Aristide Mpacko, Phil Massinga sont considérés comme les fondateurs du Mbolé[9]. Le nom Mbolé a été choisi par Bertrand Loïc et est inspiré d'une de ces compositions d'animation populaires.
Plus tard, le Mbolé va intégrer les percussions et d'autres instruments dont le piano et le djembé, principal instrument du Mbolé, ce qui va contribuer à de révolutionner le genre musical[10],[11].
À partir de Nkolndongo, le rythme Mbolé s'est exporté rapidement dans plusieurs autres quartiers populaires de la ville de Yaoundé à l'instar de Mvog-Ada, Etam-Bafia, Essos et Anguissa[12]. Le Mbolé se développe dans les quartiers pauvres et défavorisés et on lui colle rapidement l'étiquette de "musique de voyou, de bandits, d'agresseurs"[13]. La première chanson Mbolé est le titre Ekondock de DJ Lexus, sorti en 2010[14]. DJ Lexus le Monstre est un arrangeur et beatmaker, est l'un des précurseurs du Mbolé. Il est le premier à avoir emmener le Mbolé dans un studio d'enregistrement. Il compose le premier beat Mbolé, plus précisément celui du single Dans mon Kwatta de Petit Malo et est donc considéré par beaucoup comme l'un des « pères du Mbolé »[15]. Il a tenu la main aux premières stars du Mbolé parmi lesquelles Petit Malo, Petit Bozard et Crazy Mix[16]. DJ Lexus le Monstre
Popularisation (à partir de 2016)
C'est en 2016 à travers la chanson Dans mon Kwatta de Petit Malo, première chanson Mbolé enregistré dans un studio, que le genre musical va se populariser et s'imposer sur la scène camerounaise. Plusieurs autres hits vont suivre notamment Détecteur de Gué de Petit Bozard avec Petit Virus, Tchapeu Tchapeu de Happy d'Efoulan, Le pied de Yagami de Mystère Pogol du groupe Médécins de Médéline, Yamo et Les gos Kamer de Petit Malo[17],[18].
En 2022, le film documentaire Le Mbolé du Kwatta réalisé par Yannick Mindja sort[19]. Le film raconte l'histoire du rythme musical Mbolé à travers des interviews des précurseurs du mouvement et des jeunes artistes Mbolé qui ont contribué à populariser le genre musical[20]. En octobre 2022 le film a remporté l'écran du meilleur film documentaire long-métrage Afrique Centrale à la 26e édition du festival cinématographique Ecrans Noirs[21].
Yannick Myndja, Le Mbole du Kwatta, long-métrage documentaire (2 heures)[27],[28].
Bibliographie
(en) Christian Pagbe Musah, « MUSICAL ACTIVISM IN THE STRUGGLE TO END THE ANGLOPHONE SECESSIONIST CRISIS IN CAMEROON », European Journal of Social Sciences Studies, vol. 6, no 4, (DOI10.46827/ejsss.v6i4.1063, lire en ligne, consulté le )
↑«A local musical rhythm called
Mbole from the sub quarters (ghettos) of Mvog Ada and Nkoldongo that is fast gaining grounds in the milieu of pop culture in Cameroon», (en) Christian Pagbe Musah, « MUSICAL ACTIVISM IN THE STRUGGLE TO END THE ANGLOPHONE SECESSIONIST CRISIS IN CAMEROON », European Journal of Social Sciences Studies, vol. 6, no 4, (DOI10.46827/ejsss.v6i4.1063, lire en ligne, consulté le ), p.6