En géologie, les minéraux lourds sont des minéraux dont la densité est supérieure à 2,89 g/cm3. À strictement parler, cette expression est un abus de langage, sous-entendant celle de « minéraux denses », mais son usage est général (en anglais, on parle de “heavy minerals”). Ce terme est principalement utilisé en référence à la fraction dense d'une roche sédimentairesiliciclastique.
Une « suite de minéraux lourds », (en anglais une heavy mineral suite) est l'ensemble des minéraux lourds dans une roche ; elle est quantifiée en pourcentage pondéral.
Les minéraux lourds sont des constituants volumétriquement mineurs dans les roches détritique. Les suites de minéraux lourds sont constituées par les minéraux des roches mères ayant survécu à la destruction. Ils constituent en moyenne 0,1% de la roche et dépassent rarement 1,0%. Les minéraux lourds sont maintenant étudiés dans les analyses de minéraux lourds où ils constituent un témoin des lithologies des roches mères et des systèmes de drainages de sédiments. Ils sont également utiles pour évaluer l'histoire diagénétique ainsi que l'altération pré-érosionnelle[2].
Comme les minéraux lourds sont une composante mineure de la plupart des roches sédimentaires (de l'ordre du pour cent[3]), ils doivent être séparés avant de pouvoir être étudiés. Pour procéder à cette séparation, on utilise généralement une partition en densité. Selon les volumes à traiter et la qualité de séparation souhaitée, peuvent être utilisés :
la séparation magnétique, à entrainement rotatif pour des quantités importantes (100 g à 1 kg) ou bien linéaire[4], pour une séparation précise mais sur plus petites quantités)[5] ;
Au sein d'un sédiment détritique, les minéraux lourds peuvent naturellement se retrouver concentrés localement par rapport à leur fraction globale dans la masse sédimentaire, et séparés les uns des autres, sous forme de placers.
↑(en) Andrew C Morton et Claire R Hallsworth, « Processes controlling the composition of heavy mineral assemblages in sandstones », Sedimentary Geology, vol. 124, no 1, , p. 3–29 (ISSN0037-0738, DOI10.1016/S0037-0738(98)00118-3, lire en ligne, consulté le )
↑Boggs, S., 2009. Petrology of sedimentary rocks, Second Edition.
↑appareil traditionnellement dénommé « séparateur magnétique isodynamique de Frantz ».