Il s'agit d'un droit supérieur au droit seigneurial, qui comprend les treizain et des droits de justice, notamment de justice de sang. Il est détenu souverainement par le comte, et délégué à ses viguiers, ou à certains seigneurs (comme le seigneur de Beuil). C'est l'équivalent pour la Provence du droit de haute justice.
« Ulpianus, libro secundo de officio quaestoris. Imperium aut merum aut mixtum est. Merum est imperium habere gladii potestatem ad animadvertendum facinorosos homines, quod etiam potestas appellatur. Mixtum est imperium cui etiam jurisdictio inest, quod in danda bonorum possessione consistit. Jurisdictio est etiam judicis dandi licentia. »
— Digeste, II, 1, 3, trad. en français par Blandine Barret-Kriegel
« Ulpien, livre II, sur l'office du questeur. L'imperium est soit simple soit mixte. L'imperium simple consiste à posséder la puissance du glaive afin de réprimer les criminels, ce que l'on appelle la puissance tout court. L'imperium mixte est l'imperium de celui à qui appartient la juridiction qui consiste à remettre en possession des biens. La juridiction est par la même la faculté de rendre les jugements. »
[Berger 1953] (en) Adolf Berger, Encyclopedic dictionary of Roman law [« Dictionnaire encyclopédique de droit romain »], Philadelphie, American Philosophical Society, coll. « Transactions of the American Philosophical Society, New Series » (no 43, 2), (réimpr. , , et ), 1re éd., 1 vol., p. 333-809, 30 cm (ISBN0-87169-435-2, OCLC420957510, SUDOC01126778X, lire en ligne), s.v.Imperium merum, p. 494, col. 1 (lire en ligne).
[Busquet 1930] Raoul Busquet, « L'histoire d'une consultation du XIIIe siècle sur le merum imperium et l'origine des cas royaux en Provence », dans Raoul Busquet, Études sur l'ancienne Provence : institutions et points d'histoire, Marseille et Paris, A. Ged et H. Champion, , 1re éd., 340 p., in-8o (25 cm) (OCLC459000071, BNF31893256, SUDOC066177057), p. 51-68.
[Giordanengo 1975] Gérard Giordanengo, « Vocabulaire romanisant et réalité féodale en Provence », Provence historique, t. XXV, fasc. 100, , p. I (« Articles »), art. 7, p. 255-273 (résumé, lire en ligne, consulté le ).
[Ripart 2006] Laurent Ripart, « Les bayles de Provence : genèse d'une institution princière », dans Guido Castelnuovo et Olivier Mattéoni (dir.), « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains à la fin du Moyen Âge (actes de la table ronde de Chambéry, organisée par l'université de Chambéry – Savoie, et tenue les et ), Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale » (no 88), , 1re éd., 1 vol., 337, 16 × 24 cm (ISBN2-85944-560-9, EAN9782859445607, OCLC421677315, BNF40924947, SUDOC110707850, présentation en ligne, lire en ligne), I (« La fonction châtelaine : profil institutionnel, vocation militaire et organisation territoriale »), chap. I-2, p. 59-91 (lire en ligne).
[Verdon 2001] Laure Verdon, « La seigneurie en Provence au XIIIe siècle : le cas d'Entraunes et St-Martin d'Entraunes d'après l'enquête de », Rives nord-méditerranéennes, 2e série, no 7 : « Aspects du pouvoir seigneurial de la Catalogne à l'Italie (IXe – XIVe siècles) », , p. 57-79 (DOI10.4000/rives.70, lire en ligne, consulté le ).
[Verdon 2010a] Laure Verdon, « La paix du prince : droit savant et pratiques féodales dans la construction de l'État en Provence (-) », Revue historique, no 654, , p. I (« Déclinaisons du politique »), art. I-2, p. 291-336 (DOI10.3917/rhis.102.0291, résumé, lire en ligne, consulté le ).