Le parc national de Chelmós-Vouraïkós (en grec moderne : Εθνικο Παρκο Χελμού - Βουραϊκού) est un parc national de Grèce situé au nord du Péloponnèse. Créé en 2009, il renferme la plus grande concentration d'espèces végétales du Péloponnèse[1].
Géographie
L'emprise du parc national englobe différents sous-ensembles naturels :
le massif calcaire du Chelmós, dont le sommet principal culmine à 2 355 m d'altitude, est le troisième plus haut relief du Péloponnèse après le mont Cyllène et le Taletón dans le massif du Taygète.
les gorges du Vouraïkós(en), qui s'étendent sur environ 20 km de Diakoptó au nord à Kalávryta au sud, présentent une grande richesse floristique.
la cascade de Styx, située à 2 100 m d'altitude sur le flanc oriental du Chelmós, forme l'une des sources du fleuve Krathís(en) qui façonne un paysage de ravins avant de se jeter dans le golfe de Corinthe.
un ensemble de cavités, dont la principale est la grotte de Kastriá (ou « grotte des lacs(en) ») abritant 13 lacs souterrains[2], offre un habitat remarquable pour les chauves-souris et certains invertébrés.
le lac de Tsivlós, situé à 700 m d'altitude et formé en 1913 à la suite d'un éboulement de terrain, le lac artificiel Dóxa créé en 1998, ainsi que le petit lac alpin de Mavrolímni à 2 050 m d'altitude[2], constituent des zones humides de montagne rares dans le sud de la Grèce continentale.
la forêt de Kalávryta, à l'ouest du parc national, constitue l'une des trois réserves naturelles de la zone (avec les gorges du Vouraïkós et les hauts sommets du Chelmós).
En 2009, le géoparc de Chelmós-Vouraïkós a rejoint la liste des géoparcs mondiaux de l'Unesco. Ce vaste ensemble de 647 km2 est du ressort de l'Organisme de gestion de Chelmós-Vouraïkós, bien que les limites administratives du géoparc diffèrent quelque peu de l'emprise du parc national[5].
Parmi les mammifères, on retrouve notamment au sein du parc l'une des principales populations de Chacal doré (Canis aureus ssp. moreotica) du pays. La Loutre d'Europe (Lutra lutra) et le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale) sont deux espèces quasi menacées, tandis que le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), le Rhinolophe de Mehely (Rhinolophus mehelyi) et le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) sont des chauves-souris définies comme menacées par l'UICN[7].
Le parc national de Chelmós-Vouraïkós présente une richesse floristique importante avec 136 espèces endémiques de la Grèce, dont 33 sont endémiques du Péloponnèse et 6 ne sont observables que dans les limites du parc[10]. Parmi les espèces rares et endémiques particulièrement notables, on retrouve[11],[12],[13] :
Polygala subuniflora, une espèce particulièrement rare qui ne pousse que dans la partie supérieure des gorges du Krathís et autour de la cascade de Styx ;
Valeriana crinii ssp. crinii, une sous-espèce de valériane endémique des pentes septentrionales du massif du Chelmós.
Notes et références
↑(en) Arne Strid et Kit Tan, « Recent progress in plant taxonomy and floristic studies in Greece », Botanica Serbica, vol. 41, no 2, , p. 123-152 (ISSN1821-2158, lire en ligne), p. 128.
↑(en) Ο Φορέας Διαχείρισης Χελμού-Βουραϊκού / Organisme de gestion de Chelmós-Vouraïkós, « Chelmos-Vouraikos Geopark » (consulté le ).
↑Le nombre d'espèces recensées doit être appréhendé avec discernement et précaution car il varie souvent selon la source, la date du relevé, le périmètre considéré, la méthode ou bien encore les révisions taxonomiques. La base ornithologique mondiale (consultée le 3 janvier 2021) n'indique par exemple que 118 espèces d'oiseaux au sein du parc national.
↑ abcde et f(grk) Ο Φορέας Διαχείρισης Χελμού-Βουραϊκού / Organisme de gestion de Chelmós-Vouraïkós, « Πανίδα / Faune » (consulté le ).
↑(en) Arto Kurtto, Pertti Uotila et Alexander Sennikov, « Alchemilla in Mediterranean Europe as revealed by Atlas Florae Europaeae », Bocconea, vol. 23, , p. 223-235 (ISSN1120-4060, lire en ligne), p. 227.
↑(en) Vladimir Vladimirov, Feruzan Dane et Kit Tan, « New floristic records in the Balkans: 28* », Phytologia Balcanica, Sofia, vol. 21, no 3, , p. 267-399 (ISSN1310-7771, lire en ligne), p. 388.
↑(en) « Cicer graecum », sur www.iucnredlist.org (consulté le ).
↑(en) Efthalia Stathi, Konstantinos Kougioumoutzis, Eleni Abraham, Panayiotis Trigas, Ioannis Ganopoulos, Evangelia Avramidou et Eleni Tani, « Population genetic variability and distribution of the endangered Greek endemic Cicer graecum under climate change scenarios », AoB PLANTS, vol. 12, no 2, , p. 1-13 (ISSN2041-2851, lire en ligne).
↑(en) Dionysios Mermygkas, Kit Tan et Artemios Yannitsaros, « A new species of Iris (Iridaceae) from the
northern Peloponnese (Greece) », Phytologia Balcanica, Sofia, vol. 16, no 2, , p. 263-266 (ISSN1310-7771, lire en ligne).
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(grk) Dimitra Makri, Τα ελληνικά ενδημικά χλωριδικά στοιχεία του εθνικού πάρκου Χελμού - Βουραϊκού : βάση δεδομένων (χαρτογράφηση με χρήση Γεωγραφικών Συστημάτων Πληροφοριών και συσχετισμός με τους τύπους οικοτόπων της Οδηγίας 92/43/ΕΟΚ) [« La flore endémique grecque du parc national de Chelmós - Vouraïkós [...] »] (thèse de doctorat en biologie de l'Université de Patras), Patras, , 245 p. (lire en ligne).
(en) Spyros Sfenthourakis, Dimitris Skouras et Yiannis Anastasiou, « A comparison of terrestrial isopod communities among different habitat types on Mt. Chelmos (Peloponnisos, Greece) », Journal of Biological Research-Thessaloniki, vol. 18, , p. 198-204 (ISSN1790-045X, lire en ligne).
(en) M.L. Danilevsky, D. Gradinarov et O. Sivilov, « A new subspecies of Morimus verecundus (Faldermann, 1836) from Bulgaria and a new subspecies of Morimus asper (Sulzer, 1776) from Greece (Coleoptera, Cerambycidae) », Humanity space international almanac, vol. 5, no 2, , p. 187-191 (ISSN2226-0773, lire en ligne).