Pfingstknechte
Le défilé des Pfingstknechte est une très ancienne coutume alsacienne, aujourd'hui presque éteinte. Le cortège regroupait à l'origine les valets de ferme, puis avec la disparition de cette profession les jeunes garçons du village. Le jour de la Pentecôte, les Pfingsknechte (terme alsacien qui signifie valets de la Pentecôte) défilaient dans les rues des villages et s'arrêtaient à chaque maison pour quémander de la nourriture en vue d'un grand festin pour célébrer le retour des longs jours ensoleillés et la générosité de la nature. Diversité de la coutumeLa dénomination du personnage principal varie selon les contrées d'Alsace mais reste liée à la Pentecôte (d'Pfingst en alsacien). C'est une figure masquée tantôt lourde, tantôt chétive :
Les Pfingstknechte d'AlteckendorfJusqu'au début des années 1930 se rassemblaient de bon matin, le lundi de Pentecôte, les jeunes garçons d'Alteckendorf dans le but de défiler dans les rues pour quêter de porte en porte des offrandes de nourriture. L'un d'entre eux, le Pfingstenklotz était déguisé en militaire obèse et maniait un sabre en bois. Son costume tout rapiécié de vieux morceaux de tissu était bourré de paille et son visage noirci de suie. Un chapeau haut de forme lui servait de couvre-chef. Un autre garçon arborait un arbre de Mai décoré de fleurs et de bandelettes de tissu. Un troisième, portait un bâton sculpté de spirales où était noué par une grande étoffe un magistral bouquet de fleurs. Ce bouquet avait pour nom le Gosse. Les autres garçons du cortège portaient des corbeilles remplies de paille et d'autres des tiges en fer. Paroles du porteur du Gosse
Traduction en français : Voici que viennent les pauvres valets de la Pentecôte, ils veulent avoir leurs dons de la Pentecôte, ils regardent leurs tiges, où pendent les longues saucisses, l'une est trop grande, l'autre trop petite, donnez m'en plutôt deux qu'une, deux douzaine d'œufs, trois livres de lard coupé du flanc de la truie, trois mesures de vin, ainsi nous serons tous joyeux et satisfaits. Paroles du porteur de l'arbre de Mai
Traduction : Et celui qui ne s'acquitte pas de son don de la Pentecôte, il n'est point l'ami de l'Empereur. Paroles du Pfingstenklotz
Traduction : Et quand nous tuerons le vieux bouc, vous recevrez un morceau de son postérieur. Les Pfingstknechte d'ImbsheimJusque vers 1890, se déroulait à Imbsheim (commune de Bouxwiller) un cortège de quatre groupes. Chaque groupe représentait les gardiens des quatre espèces d'animaux domestiques élevés dans le village ; chevaux, bœufs, vaches et chèvres. Chaque groupe était conduit par un Pfingstknettel (Gourdin de Pentecôte). Il était masqué et portait un chapeau à huit cornes décoré de fleurs. Il était aussi revêtu d'une chemise blanche rembourrée de paille et couverte de verdure. Le premier des Pfingsknettel montait un cheval, le deuxième un bœuf, le troisième une vache et le quatrième accompagnait une chèvre. De plus chaque Pfingsknettel détenait dans une main une tabatière et dans l'autre une grande cuillère en bois pour défendre son précieux tabac. Chaque Pfingsknettel était assisté par quatre maîtres en uniforme militaire avec un sabre et de plusieurs valets dont un porteur de Maie (arbre de mai). Le cortège défilait dans les rues d'Imbsheim et récoltait des cadeaux en récitant une imprécation en alsacien :
Bibliographie
AnnexesLiens internesLiens externesCette coutume perdure encore dans le Pays de Hanau à Uhrwiller[1]. Notes et références
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