Philippe Pelletier, né le à Paris 17e[1], est un enseignant-chercheur, géographelibertaire français spécialiste du Japon, où il a résidé et travaillé pendant huit ans, ainsi que d’Elisée Reclus et de la géographie de l’environnement.
Biographie
Il est docteur en géographie depuis 1983, après une thèse intitulée Un paysage traditionnel confronté à la haute-croissance : impacts et recherche d'équilibre dans le Bassin de Nara (Japon) soutenue à l'Université de Saint-Étienne[2].
Il enseigne ensuite à l'université Lumière Lyon 2, ainsi qu'à l'Institut d'études politiques de Lyon. Il fut membre du Centre de recherches sur le Japon contemporain (à l'EHESS de Paris) avant d'intégrer l'Institut d'Asie orientale (à Lyon) dont il a démissionné en 2002 en refusant un financement par une fondation liée à l'extrême droite japonaise. Il est membre de l'UMR 5600 Environnement, Ville, Société. En 1994, il a dirigé l'élaboration du tome 5 de la Géographie universelle avec le RECLUS.
Il se lance dans le militantisme en 1976 lors de la grève contre la réforme du second cycle en participant au Mouvement d'action syndicale (MAS) syndicat étudiant proche de la CFDT et du PSU. En 1981, il crée à Saint-Étienne la radio associative, Radio Dio. Il s'engage dans le groupe Nestor-Makhno de la Fédération anarchiste à Saint-Étienne. De 1990 à 1993, il s’investit dans le collectif libertaire « Les mauvais jours finiront ». Il est mandaté au secrétariat des relations internationales de la Fédération anarchiste de 1992 à 1994[1].
En 2023, il reçoit le Grand Prix de la société de Géographie pour l’ensemble de son œuvre et en particulier pour son ouvrage Écologie et géographie. Une histoire tumultueuse (XIXe – XXe siècle) (CNRS Editions, 2022)[4].
Travaux
Selon sa fiche de présentation sur un ouvrage récent, ses travaux portent sur "la géographie du Japon[5], la géopolitique, l’histoire intellectuelle des rapports entre écologie et géographie, l’anthropocène et la géographie d’Élisée Reclus"[6].
Il a obtenu le Prix Shibusawa-Claudel (1998) et le Grand Prix de l’Académie de Marine 1999 pour son ouvrage La Japonésie (1997).
Philippe Pelletier est un critique de l'écologie au travers de nombreuses contributions, dans des livres, des revues ou des colloques[7] ainsi que dans Le Monde libertaire[réf. souhaitée]. Il s'interroge sur les origines du mouvement écologiste, les questions environnementales, telles que l'évolution du climat, ou sur le concept de productivisme qui masque, selon lui, le fait que la société capitaliste ne produit pas pour produire mais pour vendre[réf. souhaitée].
Dans son essai, Le puritanisme vert. Aux origines de l’écologisme, (2021), il s'efforce de montrer les liens entre l’écologisme et le religieux à travers le puritanisme protestant, inscrivant ses réflexions dans la continuití des travaux de Max Weber développés dans L'Éthique protestante et l'Esprit du capitalisme[8].
Réception critique
Dans un commentaire sur Effondrement et capitalisme vert: la collapsologie en question, le sociologue Roland Pfefferkorn indique à propos de l'auteur « ses arguments font souvent mouche. Mais il tape à côté quand il nie la question climatique et brocarde Greta Thunberg en la qualifiant de « passionaria du climat » »[9].
Pour Hugo Mazzero, chargé d'enseignement en Géographie, le propos de l'ouvrage Le puritanisme vert. Aux origines de l’écologisme paru en 2021 est cohérent dans son ensemble, l’auteur mobilisant « des références et des sources variées, cependant les exemples et les arguments développés sont inégalement convaincants. »[8] Philippe Pelletier propose, selon lui, « une critique forte et argumentée des dimensions moins glorieuses de certains courants écologistes qui ont entretenu des liens intimes avec l’eugénisme, le racisme, les totalitarismes ou encore le malthusianisme radical et l’anti-immigration »[8]. Au total, l'essai est « riche en exemples et en idées stimulantes tout en développant une lecture originale de l’histoire de l’écologisme. »[8]. Il reproche néanmoins à l’essai « d’alimenter l’ambiguïté entre écologisme et écologie ». Selon Mazzero, Philippe Pelletier critique les travaux du GIEC et des scientifiques du climat sans apporter d'éléments appuyant ses mises en cause, qui de ce fait, relèvent d’« une forme de climato-scepticisme »[8].
L'insularité dans la Mer Intérieure japonaise, Cret de Bordeaux, 1995. (ISBN978-2905081209)
Le Japon, A.Colin, Collection Prépas. Série Géographie, 1997. (ISBN978-2200016500)
La Japonésie : Géopolitique et géographie historique de la surinsularité au Japon, CNRS Éditions, Collection Espaces et milieux, 1998. (ISBN2271055210)
Japon. Crise d’une autre modernité, Belin, Collection Asie plurielle, 2003. (ISBN2701134196)
Le Japon, Le Cavalier Bleu, Collection Idées reçues, 2004. (ISBN2846700915)
Le Japon, une puissance en question, La Documentation Française, Collection La Documentation photographique, 2004.
↑Philippe Pelletier, « Noir et vert » (pages d'introduction du livre), sur cairn.info, (consulté en ), p. 6
↑« L'écologie et la pensée anarchiste », (conférence audio de 22 minutes suivie de questions du public ; durée totale 1:54:32), sur youtube.com, Université Populaire de Bordeaux, (consulté le )
↑Roland Pfefferkorn et al, « Sciences », « Trimestrielles », Raison présente, 2021/1 (N° 217), p. 103-142., , p. 103-142 (lire en ligne)
↑Anahita Grisoni, « Philippe Pelletier, 2015, Climat et capitalisme vert, Éditions Nada, 150 pages », Développement durable et territoires. Économie, géographie, politique, droit, sociologie, no Vol. 7, n°1, (ISSN1772-9971, lire en ligne, consulté le )