Pierre PerraultPierre Perrault
Pierre Perrault est un cinéaste, essayiste, écrivain, poète, dramaturge et animateur de radio. Né le à Montréal et décédé le dans la même ville, il est considéré comme l’un des pionniers du cinéma direct. Perrault est connu par son film intitulé Pour la suite du monde, projeté au Festival de Cannes en 1963. Cette projection a permis une certaine visibilité de la culture québécoise au monde entier. BiographieEnfance et éducationPierre Perrault, fils d’un marchand de bois, naît à Montréal le . Jeune homme rebelle, il est « allergique à l’autorité », ce qui le fait expulser du Collège de Montréal, où il a entamé ses études classiques. Il est ensuite reçu au collège André-Grasset, qui accueille l'élite montréalaise, mais il n'y terminera pas ses études. Son diplôme lui est remis en 1947 au collège Sainte-Marie, aujourd’hui Université du Québec à Montréal (UQAM). C’est là qu'il fonde avec son frère Jacques un journal étudiant, les Cahiers d’Arlequin, auquel participent les confrères de classe de Jacques, Hubert Aquin et Louis-Georges Carrier, ainsi que Marcel Dubé. C’est dans ce journal que Perrault publie en 1947 sa première pièce de théâtre Pierres en vrac. En 1948, il s'inscrit en droit à l’Université de Montréal. Durant les années qui suivent, il participera à la publication du journal étudiant Quartier Latin, dont il sera d'ailleurs rédacteur en chef en 1949-1950. Il sera aussi membre de l’équipe de hockey de la faculté de droit. Par la suite, il étudiera l’histoire du droit à l’Université de Paris, puis le droit international à l’Université de Toronto avant de commencer sa carrière d’avocat en 1954. Début de carrièreLa carrière d'avocat de Pierre Perrault ne dure que deux ans, de 1954 à 1956. En 1955, il commence à travailler comme scénariste pour Radio-Canada. D’ à , il écrit alors des textes pour une émission radiophonique hebdomadaire intitulée Au bord de la rivière réalisé par Jacques Bertrand. Peu de temps après la dernière émission, Pierre Perrault abandonne sa carrière d’avocat. À partir d’, il écrit pour une émission radiophonique quotidienne intitulée Les chants des hommes, consacrée à la chanson populaire, qui prendra fin en . À l’été 1956, Pierre Perrault part sur les routes de Charlevoix en compagnie de Yolande Simard, son épouse et collaboratrice qui lui a fait découvrir son pays natal[1] situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Avec Jacques Douai, il entreprend d'enregistrer la musique locale et d'interviewer les habitants de la région. Pendant ce périple, les voyageurs rencontrent plusieurs personnages particuliers ayant de nombreuses anecdotes à raconter. Ces enregistrements vont se retrouver à plusieurs reprises dans les œuvres radiophoniques et cinématographiques de Pierre Perrault. Entre autres, les enregistrements du comté de Charlevoix ont inspiré la série radiophonique hebdomadaire intitulée Au pays de Neufve-France, diffusée en 1956-1957, ainsi que la série télévisée, ayant le même titre présentée sur les ondes de Radio-Canada, en partenariat avec Crawley Films[2], jusqu’en 1960. La télésérie est composée de treize films de trente minutes : La Traverse d’hiver à l’île-aux-coudres, Attiuk, Jean-Richard, Tête-à-la-baleine, l’Anse Tabatière, Ka-ke-ki-ku, Anse-aux-Basques, En revenant de Saint-Hilarion, Diamants du Canada, Les Goélettes, Rivière du Gouffre, La Pitoune et Toutes isles. Cette série a été une étape importante, dans le cheminement qui mènera Pierre Perrault à réaliser la trilogie de L’Isle-aux-Coudres[3]. CinémaAprès cette expérience dans le comté de Charlevoix, Perrault s’intéresse davantage au cinéma et à la proximité des gens du peuple et de leurs pratiques quotidiennes. Il propose donc à l’Office national du film, au début des années 1960, de faire un film sur la chasse au marsouin (béluga). C’est à ce moment qu’il fait la rencontre de Michel Brault, qui lui propose de réaliser ce film dans le style du cinéma direct. Ce sera le documentaire Pour la suite du monde (1963), coréalisé par les deux hommes. Le film documente la chasse aux marsouins telle qu'elle était pratiquée dans les temps anciens à l’île aux Coudres, dans Charlevoix, en aval de Québec. Les habitants se remettront à cette activité pour les fins de la docu-fiction. Pour la suite du monde fut le premier long-métrage canadien à être projeté au Festival de Cannes. Le film a reçu deux prix au Palmarès du film canadien ainsi que le prix du Film de l’année en 1964. Dans la même année, Perrault retourne travailler pour la radio avant d’accepter le poste de directeur de l’Office national du film, en 1965. Pendant qu'il occupe ce poste, il réalise les autres films qui composent la série de L'Isle-aux-Coudres, soit le court-métrage intitulé Le Beau Plaisir, en 1967, puis deux longs-métrages, Le Règne du jour (1967) et Les Voiture d’eau (1968). Il réalise ensuite des œuvres davantage impliquées politiquement, comme Un pays sans bon sens, en 1970, premier essai du cinéaste dans lequel il met de côté le style de cinéma direct. Cependant, le retour de cette forme de documentaire ne se fera pas attendre dans l’œuvre de Perrault avec L’Acadie, l’Acadie ?!? (1971), réalisé avec Michel Brault. Toujours engagé politiquement, il réalise des documentaires en Abititi afin de montrer le « déclin de l’agriculture dans la région » et de présenter les habitants de cet endroit. Puis, Pierre Perrault et sa caméra se dirigent vers Québec. Par trois films, le cinéaste tente de retracer la découverte de la province du Québec. Les Voiles bas et en travers (1983), La Grande allure 1 (1985) et La Grande allure 2 (1985) sont tous filmés dans la forme du documentaire. Dans les années 1990, le cinéaste se déplace vers le Nord-du-Québec, où il réalise L’Oumigmag ou l’Objectif documentaire (1993) dans lequel Perrault, pour la première fois, ne présente « aucun humain et n’enregistre aucun dialogue ». Après être revenu à la radio, Pierre Perrault se détache de l’ONF en 1996 avant de décéder en 1999 à Montréal. LittéraireÀ travers toute son œuvre cinématographique, Perrault développe aussi un côté littéraire. Ses écrits sont principalement des adaptations en texte publié de ses émissions radiophoniques et de ses œuvres cinématographiques. Il a publié plusieurs recueils de poésie, tels que Portulan (1961) et Ballades du temps précieux (1963) qui furent ses deux premiers recueils. Plus tard, un autre recueil intitulé En désespoir de cause : poèmes de circonstances atténuantes (1971) dans lequel les poèmes s’inspirent des films de la série de L’Île-aux-Coudres. Pierre Perrault à aussi partagé des livres en prose dont certains ont gagné des prix. Tel que son dernier livre, Le Mal du nord (1991), fut gagnant du prix littéraire du gouverneur général du Canada. Il publie plusieurs œuvres dans les années 1990, avant son décès en 1999 à Montréal. ThéâtrePierre Perrault a écrit quelques textes dramatiques. Deux d'entre eux ont été créés à l'école des Beaux-Arts dans le cadre du Centre d'essai, soit J'habite une ville (1962) et Les Frères Colin (1963) mise en scène par Natan Karczmar. Puis, Pierre Perrault a écrit la pièce de théâtre en trois actes intitulée Au cœur de la rose. La pièce a été présentée pour la première fois à la télévision sur la chaîne de Radio-Canada en 1958 dans le cadre de l’émission En première. Sa version théâtrale a été créée pour la première fois le à la Boulangerie des Apprentis-sorciers, dans une mise en scène de Jean-Guy Sabourin. La première publication de l'œuvre a été réalisée par les Apprentis-sorciers en 1964 avant d’être légèrement modifiée et publiée une nouvelle fois par les éditions Beauchemin dans le courant de l'année suivante. Dans la même année (1964), l'œuvre dramatique de Pierre Perrault lui mérite le prix littéraire du Gouverneur général du Canada dans la catégorie poésie et théâtre. En 1974, la pièce fait un retour sur les planches dans les grandes villes du Québec. Elle est alors produite par le Théâtre populaire du Québec. Au printemps de la même année, à Paris est présentée une rétrospective des films du cinéaste et sur la scène du musée des Arts et Traditions populaire, la première version d’Au cœur de la rose est jouée pour le public français par le Théâtre de la Grande République. En 2002, le metteur en scène du Théâtre UBU, Denis Marleau, avec la collaboration du Théâtre du Rideau Vert choisi de ramener la pièce la scène du même théâtre à Montréal. Elle est à l’affiche à partir du jusqu’au pour la programmation 2001-2002. Puis, la pièce est jouée du 14 au au Centre national des Arts, à Ottawa, dans la même mise en scène et par les mêmes collaborateurs. FilmographieEn tant que scénaristeRadio
Cinéma
Télévision
En tant que réalisateur
Comme directeur de la production
Œuvres littérairePoésie
Théâtre
Divers
Honneurs![]() Cinéma
Littérature
Pour son œuvre
Nom d'un prix en son honneurLe prix Pierre-et-Yolande-Perrault présenté par les Rendez-vous Québec Cinéma récompense le meilleur premier ou deuxième long métrage documentaire. Ce prix a été créé en 2001 et il est accompagnée d'une bourse de 15 000 $ remise par Hydro-Québec[4].
Références
Voir aussiBibliographie
Son œuvre
Liens externes
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