Pierre Puyenbroeck, né à Louvain le , est le fils de François Puyenbroeck (1768-1809), batelier, et de Marie Bredael (1778), cabaretière. Son père le destine au métier de batelier[1].
Il se marie à deux reprises : avec Constance Mees (morte en 1835), dont il a un fils Edmond (né en 1829), comptable, puis, en 1840 avec Anne Marie Van Assche (morte en 1877)[2],[3].
Formation
Veuve, en 1809, la mère de Pierre Puyenbroeck accepte que son fils développe ses capacités artistiques et suive des cours à l'Académie de dessin, où il obtient un premier prix en 1819. Les années suivantes, soutenu financièrement par sa mère, il poursuit ses études en sculpture à l'Académie royale de peinture, de sculpture et d'architecture de Bruxelles[4]. Domicilié Quai aux Chaux à Bruxelles, il expose un buste en plâtre au Salon de Bruxelles de 1824[5] et obtient, un an plus tard, la médaille d'honneur en sculpture de l'Académie le [6]. Simultanément à ses études, il doit également entreprendre un petit commerce afin de subsister matériellement à une époque où les arts sont peu subventionnés par l'État en Belgique. Après la Révolution de 1830, il ouvre de nouveau son atelier[4].
Pierre Puyenbroeck étudie sous le professorat de Gilles-Lambert Godecharle. Il participe au Salon de Bruxelles de 1830, en exposant sa statue L'Été[7].
Carrière
Dès 1832, année ou il obtient un accessit au concours du Salon de Gand, la ville de Bruxelles fait appel à Pierre Puyenbroeck afin de le charger de la restauration des ouvrages de sculpture du parc royal détériorés par les combats de la Révolution de 1830. Il réalise à cet effet deux statues hautes de six pieds de France intitulées Toilette de Vénus et Le Printemps qui sont livrées au début de l'année suivante[8]. Il participe également au Salon de Bruxelles de 1839 et présente un buste intitulé Modestie, acquis par le ministre d'État Jacques Coghen[9]. En 1833, lorsque Guillaume Geefs d'établit à Bruxelles, il s'adjoint le concours de Pierre Puyenbroeck pour diriger son atelier lorsque de nombreux travaux l'accaparent[4].
En 1838, aux côtés de Mathieu-Ignace Van Brée, Jean-Baptiste Madou, Jean Désiré de Fiennes et d'autres artistes, il fonde l'Institut de la réunion des Beaux-Arts destiné à enseigner les arts, les langues et connaissances requises pour suivre une formation d'artiste[10]. En 1840, Pierre Puyenbroeck s'établit dans un vaste atelier à Schaerbeek, et où sa réputation s'accroît car il excelle dans la finesse de la reproduction des détails de ses œuvres[11].
Progressivement, à partir de 1840 sa carrière évolue et se spécialise également dans la représentation de sujets religieux, où il se fait un nom grâce à son habileté grandissante à manier le marbre[12]. Au Salon de Bruxelles de 1842, il expose un Moïse et une Sainte Famille[13]. En 1844, il emménage dans un atelier plus vaste au faubourg de Schaerbeek[13]. Puis, en 1842, il expose un marbre Papillon et Amour au Salon de Bruxelles[1]. En 1849, les autorités de la ville de Louvain organisent un concours afin de créer dix-huit statues destinées aux niches du rez-de-chaussée de la façade principale de l'hôtel de ville de Louvain. Les projets de cinq candidats, parmi lesquels Pierre Puyenbroeck, sont retenus. Ce dernier réalise donc, de 1852 à 1854, six représentations statuaires de Petrus Divaeus, Juste Lipse, Mathieu de Layens, Jean de Westphalie, le bourgmestre Jean Van de Ven et Zeger Bernard van Espen[14].
En 1852, dans le cadre de la restauration des Halles aux draps d'Ypres, le conseil communal de la ville charge Pierre Puyenbroeck de créer plusieurs statues : Le Lion héraldique, Notre-Dame de la Halle, de même que douze statues représentant les ducs et duchesses de Bourgogne. Ces ouvrages sont livrés à partir de 1854 et inaugurés le de la même année[15]. En 1861, les statues en pierre blanche de Saint Augustin et de Saint Jean Népomucène, dues au ciseau de Puyenbroeck, sont érigées sur les extrémités de l'attique à balustrade de la cathédrale Saint-Jacques-sur-Coudenberg à Bruxelles[16],[N 1]. En 1862, son marbre Cupidon chassant aux roses est présenté à Exposition universelle de Londres[17].
↑Ces deux statues ont disparu, leur démantèlement a eu lieu entre le début des années 1950 et la fin des années 1960, après la chute d'une partie de la statue de Saint Augustin, tandis que l'autre statue aurait été retirée afin de préserver l'ensemble de la composition.
↑Rédaction, « Nécrologie », Journal de Bruxelles, no 84, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cGermain Sarrut et B Saint Edme, Biographie des hommes du jour : Pierre Puyebroeck, vol. VI, t. 1, Paris, Dépôt général, , 539 p. (lire en ligne), p. 156.
↑Société royale de Bruxelles, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, dessin et gravure, exécutés par des artistes vivans, et exposés au salon de 1824, Bruxelles, P.J De Mat, , 80 p. (lire en ligne), p. 60.
↑Rédaction, « Distribution des prix », Journal de la Belgique, no 284, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(en) Terry Cavanagh, « Pierre Puyenbroeck », sur pssauk.org/public-sculpture-of-britain/biography, (consulté le ).
↑ a et bRédaction, « Bruxelles », L'Indépendance belge, no 56, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑ abcd et eRédaction, « Salon de Bruxelles », Le Belge, no 242, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Rédaction, « Bruxelles », Le Belge, no 294, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRédaction, « Bruxelles », Journal de la Belgique, no 249, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRédaction, « Atelier de sculpture », Journal de Bruxelles, no 173, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cRédaction, « Beaux-arts », Journal de Bruxelles, no 78, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bGérard Edouard Van Even, Notice historique et archéologique sur l'hôtel de ville de Louvain, Bruxelles, C.J. Fonteyn, , 23 p. (lire en ligne), p. 20-22.
↑Alphonse Van den Peereboom, Ypriana : Les halles d'Ypres, t. 1, Bruges, Aimé De Zuttere, , 402 p., p. 320-326.