Désireux de suivre la carrière de l’enseignement, il souhaite se présenter, sous la Restauration, au concours d’agrégation, mais, s’étant allié à une famille protestante, il ne peut se faire inscrire. Le banquier Alexandre Aguado le prend comme médecin et, dès lors, sa clientèle devient nombreuse et lucrative. Nommé médecin de l’hôpital Saint-Antoine en 1825, de la Charité en 1832, il devient ensuite médecin consultant du roi Louis-Philippe.
En 1835, il décrit les manifestations dermatologiques de la sclérose tubéreuse dans un atlas dermatologique[3].
En 1837, il décrit le farcin, ou morve cutanée, une maladie mortelle des chevaux transmissible à d’autres espèces, notamment à l’homme. En 1841, il publie un traité en trois volumes sur les maladies des reins. En 1843, il succède à Morel de Vindé comme membre de l’Académie des sciences, puis il fonde la Société de biologie et devient, sous l’Empire, président du Comité central d’hygiène publique et de l’Association générale des médecins de France.
En 1850, Rayer publie un mémoire[4] où, relatant des travaux faits en collaboration avec Casimir Davaine (1812-1882), il donne la première description clinique détaillée du charbon.
Le , le docteur Rayer, qui était, depuis 1852, médecin ordinaire de Napoléon III, est nommé par décret à une chaire de médecine comparée, créée exprès pour lui à la Faculté de médecine de Paris. Cet acte arbitraire choque vivement les professeurs et les élèves de l’école. Surpris de voir un étranger imposé par le chef de l’État, ils montrent leur mécontentement. Loin de tenir compte de leur opinion, Napoléon III renchérit en nommant Rayer doyen de l’école. Les élèves protestent en sifflant le professeur qui, dans l’incapacité de poursuivre ses cours, finit par donner sa démission le . Rayer est promu, le même mois, grand officier de la Légion d'honneur.
Rayer encouragea la vocation scientifique de Claude Bernard, de Casimir Davaine et de nombreux chercheurs qui allaient s’illustrer par leurs travaux biologiques et pathologiques dans la seconde moitié du XIXe siècle[5].
De la morve et du farcin chez l’homme, Paris, Baillière, 1837.
Traité des maladies des reins, 3 vol., 1839.
Atlas du traité des maladies des reins comprenant l’anatomie pathologique des reins, de la vessie, de la prostate, des uretères, de l’urètre, etc, 1841.
↑Pierre Rayer, Histoire de l’épidémie de suette miliaire qui a régné en 1821 dans les départements de l’Oise et de Seine-et-Oise, éd. Baillière, Paris, 1822.
↑(en) Francesco Brigo, Simona Lattanzi, Eugen Trinka et Raffaele Nardone, « First descriptions of tuberous sclerosis by Désiré-Magloire Bourneville (1840–1909) », Neuropathology, vol. 38, no 6, , p. 577–582 (ISSN1440-1789, DOI10.1111/neup.12515, lire en ligne, consulté le )
↑Rayer, « Inoculation du sang de rate », Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de biologie, II, 1850 [1851], p. 141-144.
↑Jean Théodoridès, Un grand médecin et biologiste, Casimir-Joseph Davaine (1812-1882), éd. Pergamon Press, 1968, p. 28.