Présomption d'innocence en droit françaisLa présomption d'innocence en droit français est un principe juridique de droit pénal qui est affirmé dans plusieurs dispositions législatives. Textes législatifsIl est affirmé par l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du (auquel fait référence le préambule de la constitution actuelle et a donc une valeur constitutionnelle) :
Il est décliné dans l'article préliminaire du code de procédure pénale (CPP) :
(introduit par la loi française du 15 juin 2000 sur la présomption d'innocence). Le CPP prévoit également, dans son article 304, le rappel de ce principe aux jurés d'assises, lors de leur prestation de serment :
De même, l'article 9-1 du code civil, créé en 1993, pose le principe de la présomption d'innocence :
Il peut prescrire toute mesure telle que la diffusion d'un communiqué. Dans l'article 177-1 du code de procédure pénale, il est précisé que le juge d'instruction peut ordonner la publication intégrale ou partielle de sa décision de non-lieu, même par voie électronique. Elle est faite soit à la demande du ministère public, soit d'office. En matière de presse, la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 introduit la possibilité pour une personne d'insérer un droit de réponse dans un journal l'ayant présenté comme coupable. Conséquences pratiquesQu'elle ait lieu à l'audience ou lors d'une procédure séparée, l'application de la présomption d'innocence suppose une instruction, au cours de laquelle on examine les faits à charge et à décharge et l'on confronte les preuves réunies par les deux parties. Cette instruction peut s'achever par une ordonnance de non-lieu si les faits ne peuvent pas être clairement établis. La publicité donnée à l'accusation sans contrepartie dans les organes de presse imprimés ou audiovisuels est alors considérée comme une diffamation sauf publication d'une information concernant le non-lieu. En France, cette publication est prévue par la loi du ; le juge d'instruction ou la chambre d'accusation sont à même d'en préciser les termes. En France, l'article 9-1 du code civil[1] décrit la présomption d'innocence assortie de la possible réparation de ses atteintes :
L'atteinte aux droits de la défense comme l'atteinte à la présomption d'innocence sont sanctionnées par la loi.
Il faut donc apporter la preuve de l'élément légal (texte sur lequel on fonde les poursuites) ainsi que la preuve de l'élément matériel. La loi prévoit des présomptions. Le Conseil Constitutionnel a validé le l'utilisation de présomptions à titre exceptionnel mais elles ne peuvent pas être des présomptions irréfragables. Il faut également assurer le respect des droits de la défense pour permettre à la personne soupçonnée de se défendre pour des faits qui induisent raisonnablement la vraisemblance de l'imputabilité (exemples : l'article 225-6 du Code Pénal ou l'article 121-3 du Code de la route). La preuve de l'élément moral va être différente selon qu'il s'agit d'une infraction intentionnelle ou pas. Il faut prouver la négligence ou l'imprudence, il existe des éléments intentionnels qui n'existent pas[pas clair] (exemple : pour la publicité mensongère). La charge de la preuve des causes de non-imputabilité pèse sur la personne poursuivie. Le juge ne peut pas refuser l'examen médical. En dehors du droit pénal
Présomption d'innocence des mortsLa présomption d'innocence est ce que l'on appelle un « droit subjectif ». Il est consacré à l'article 9-1 du code civil, qui dispose que « chacun a droit au respect de la présomption d'innocence ». Or, ce droit, qui fait partie du patrimoine juridique de toute personne, disparaît avec la mort. Il ne se transmet pas aux héritiers (un arrêt de la cour d'appel de Paris, rendu le , publié à la RTD civ. 1994, p. 74, le rappelle). Seul l'intéressé pouvant faire valoir le respect de la présomption de son innocence, et par extension, la présomption d'innocence tout court, la présomption d'innocence ne s'applique donc pas aux morts. On pourrait prendre comme exemple le cas de l'accusé dans l'affaire des disparus de Mourmelon, Pierre Chanal, qui s'est suicidé le premier jour de son procès d'assises. L'accusé est mort présumé innocent, son suicide ayant éteint l'action publique à son encontre avant que la culpabilité n'ait été établie. Mais ses héritiers, par exemple, ne pourraient pas valablement saisir un juge pour faire respecter son droit au respect de la présomption d'innocence ; leur demande serait irrecevable. Chacun est donc en droit de le présenter comme coupable. Le droit ne soulève en fait pas la question de la présomption d'innocence pour un justiciable décédé, le décès du suspect entraînant l'extinction de l'action publique (article 6 du code de procédure pénale). Néanmoins, les défunts bénéficient, sous certaines conditions, d'une protection quant aux injures et aux diffamations portées contre leur mémoire ; cette protection est assurée par l'article 34 de la loi du [3]. PsychiatrieEn France, une personne peut également être privée de sa liberté sur simple avis médical. Il n'y a alors pas inculpation. Ainsi, l'article L3213-1 du code de la santé publique permet au « représentant de l'État dans le département de prononcer par arrêté, au vu d'un certificat médical circonstancié ne pouvant émaner d'un psychiatre exerçant dans l'établissement d'accueil, l'admission en soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l'ordre public. » La loi n'impose aucune accusation formelle, comme un dépôt de plainte. Seul le certificat médical fait foi. Toutefois, conformément à l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, à l'article préliminaire du Code de procédure pénale et à l'article 9-1 du code civil, une personnes en soins sans consentement, comme tout citoyen égal devant la loi, continue de bénéficier de la présomption d'innocence. Un psychiatre ne peut accuser son patient d'avoir commis une infraction pour justifier son internement: la constatation et la condamnation d'une infraction n'appartiennent qu'à l'autorité judiciaire seule, et non au pouvoir exécutif ou à un médecin privé. Un psychiatre peut constater dans son certificat ce qu'il a vu, ce qu'il a entendu mais il ne peut présenter comme vrai ce qui lui a été rapporté, en particulier si ce qui est rapporté est une infraction. Si les faits rapportés ne faisaient finalement pas l'objet de poursuites, le psychiatre pourrait à son tour faire l'objet de poursuite de la part de son patient pour dénonciation calomnieuse au titre de l'article 226-10 du Code pénal. Les soins psychiatriques sans consentement n'ont pas pour fonction d'être une justice parallèle, dans laquelle le psychiatre est juge et bourreau, et le patient un accusé sans droit et sans présomption d'innocence. Références
Voir aussiArticle connexeLiens externes
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