Prévision météorologiqueLa prévision météorologique est une application des connaissances en météorologie et des techniques modernes de prises de données et d’informatique pour prévoir l’état de l’atmosphère à un temps ultérieur. L’histoire de la prévision du temps remonte aux temps immémoriaux avec les oracles et devins mais la science moderne date vraiment de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Elle s’est cependant affirmée depuis la Seconde Guerre mondiale alors que les moyens techniques comme le radar et les communications modernes ont rendu l’accès aux données plus rapide et plus nombreuses. Les lois régissant le comportement de l’atmosphère sont dérivées de la mécanique des fluides. On peut grâce à des modèles mathématiques et des superordinateurs les résoudre. Malgré tout, même si la résolution de nos données a augmenté exponentiellement, la prévision reste autant un art qu’une science. En effet, l’état de l’atmosphère peut être compris dans la théorie du chaos et ne peut jamais être complètement défini ce qui laisse place au facteur humain dans la prévision. Histoire de la prévision météorologique
La vie et le travail de bien des gens dépendent de la météorologie. Les devins de l’âge de pierre et les prêtres de l’antiquité ont essayé de prédire le temps qu’il ferait pour pouvoir obtenir de bonnes récoltes, éviter les inondations, etc. Dès l'Antiquité, on compose en Chine un ouvrage sur la météorologie qui comprend également des prévisions, le Nei Jing Su Wen. En 650 av. J.-C., les babyloniens avaient déduit le temps qu’il ferait grâce à l’observation des types de nuages et autour de 340 av. J.-C., Aristote décrivait les patrons météorologiques. En 300 av. J.-C., le philosophe Théophraste publie même Les signes du temps, premier ouvrage de prévisions météorologiques en Europe. Les anciennes méthodes de prévision du temps étaient toutes basées sur l’expérience de patrons répétitifs d’évènements en un endroit. Par exemple, les marins arrivaient à prédire la venue d’une tempête à l’arrivée de nuages s’épaississant. Ceci donna lieu à une multitude de dictons tels : Si le soleil se couche tout rouge, il fera beau demain, certains confirmés par la science moderne et d’autre purement anecdotiques. Les explorateurs ont depuis longtemps noté dans leurs carnets le temps qu’il faisait et ces données auraient pu donner lieu à des prévisions mais c’est seulement avec la venue du télégraphe, en 1837, que ces informations ont pu être colligées rapidement afin de se faire une idée précise à un instant donnée de l’état de l’atmosphère. En analysant ces données sous forme de carte, les premiers météorologistes ont pu voir le déplacement temporel des systèmes et faire des extrapolations. Francis Beaufort et Robert Fitzroy sont parmi les premiers à faire de telles prévisions. Malgré le scepticisme de leurs contemporains, ces deux membres de la Royal Navy et de cercles influents, réussirent à imposer leur travail scientifique grâce aux résultats obtenus. En France, Hippolyte Marié-Davy est le premier à suivre la présence des dépressions en dessinant ses premières cartes synoptiques représentant les pressions ce qui lui permet de faire une première prévision le . À partir de décembre 1863, des prévisions météorologiques sont publiées quotidiennement dans le Bulletin quotidien de l’Observatoire Impérial de Paris[1]. La venue du XXe siècle a vu le développement des équations qui régissent l’atmosphère par différents scientifiques dont l’école norvégienne, avec Vilhelm Bjerknes à sa tête. Ce qui fut éventuellement traduit en programme informatique quand les ordinateurs sont devenus assez puissants dans les années 1970. Les radars sont utilisés en météorologie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale pour suivre les précipitations et les satellites depuis les années 1960[2]. Selon le site de Météo-France, « ces trente dernières années, la qualité des prévisions météorologiques de Météo-France a été améliorée, en moyenne, d'un jour tous les dix ans. Aujourd'hui [en 2016], les prévisions à cinq jours se révèlent aussi fiables que les prévisions à trois jours il y a vingt ans[3]. » Techniques de prévisionLes étapes d’une prévision météorologique[4] :
Acquisition des donnéesLes données sont acquises par un ensemble de systèmes qui donnent la pression, la température, l’humidité, la direction et vitesse du vent, les précipitations, les conditions nuageuses, etc., à la surface et en altitude[4]. Ces systèmes ont chacun leur fréquence de prise de donnée.
Analyse du prévisionniste et pronosticIl analyse l'ensemble des données de surface et d’altitude à partir de cartes météorologiques tracées par ordinateur sur une station de travail, comme SYNERGIE de Météo-France et AWIPS du National Weather Service, ou manuellement pour se faire une idée de la circulation atmosphérique actuelle, de la trajectoire passée des systèmes et de leur état de développement. Grâce à des techniques héritées de l’école norvégienne de météorologie, il analyse les fronts, les creux de surface et d’altitude, les advections du mouvement vertical, etc. pour déterminer la trajectoire future de ces systèmes. Ces techniques ont fait leur preuve, pour des périodes allant jusqu’à 48 heures et même plus pour certaines d’entre elles. Il obtient ainsi une idée qualitative de ce qui va se passer. Prévision numériqueDepuis le milieu du XXe siècle, le développement des ordinateurs a permis d'utiliser les équations qui régissent l'atmosphère afin de simuler l'évolution des systèmes météorologiques. Au début, il fallait les simplifier car les ordinateurs étaient peu performants. Avec le développement de la technologie, il a été possible de graduellement augmenter la complexité du calcul pour donner des solutions de plus en plus près de la réalité, sans encore être parfaites. La prévision numérique comprend :
Prévision finaleIl arrive souvent que différents modèles suggèrent différentes solutions. Cela est dû à la façon dont les équations de l’atmosphère sont intégrées dans un modèle, à sa résolution et à l’état de l’atmosphère qui est parfois très instable et susceptible de grands changements à partir de petites variations de l’analyse initiale (voir théorie du chaos). Le prévisionniste compare son scénario avec les résultats obtenus par le ou les modèles numériques. Il peut ainsi se faire une idée des forces et des faiblesses des solutions qu'ils proposent et choisir la meilleure. L’expérience des effets locaux et du comportement récent de l’atmosphère permet aux prévisionnistes d’affiner la prévision à court et moyen terme. Il peut également changer le début de la prévision en modifiant les conditions de départ, ou espérées à court terme, pour des endroits particuliers que le modèle n’a pas pu prévoir (prévision immédiate). Il utilise pour cela les images satellitaires, celles des radars météorologiques, ainsi que toute autre donnée récente. Présentation aux utilisateursUne fois arrivé à une solution, le prévisionniste doit mettre celle-ci sous forme utile pour l’usager. Ces derniers sont :
Chacun d’eux reçoit des produits sous la forme la plus utile pour leur opération. Ce sont traditionnellement des cartes ou des textes mais plus récemment, avec l’internet, des graphiques de tendances ou tout autre produit graphique. À l'attention du public, divers concepts ont été proposés par les médias pour présenter de façon rapide le temps qu'il fera d'une façon condensée, surtout depuis l'avènement des sites privés de météorologie et des chaînes d'information en continu. Un tel concept global et pseudo-objectif est appelé « chiffre météorologique ». Il a été élaboré par Hugo Poppe en Belgique, puis dans une variante par Harry Geurts (KNMI) aux Pays-Bas. Il s'agit d'une valeur comprise entre 1 et 10, calculée à partir de critères quantitatifs choisis arbitrairement, concernant des phénomènes observables dont la durée et l'intensité sont mesurables et prévisibles (à court terme) : nébulosité, brouillard, précipitations, vent, température, possibilité d'orage, etc[7]. Selon la pondération adoptée pour ces différents critères, la méthode permet de déterminer des chiffres météo adaptés à des activités humaines spécifiques : plages, sports d'hiver, cyclisme, etc. La valeur « 10 » indique des conditions météo très favorables à la pratique de l'activité visée et au contraire la valeur « 1 » indique une météo très peu propice à cette même activité[7]. Prévisions d'ensemblesComme l’atmosphère est chaotique, malgré l’amélioration des connaissances les équations qui la régissent et la plus grande résolution des données recueillies, il est parfois impossible d’arriver à une solution unique comme mentionné précédemment. Depuis plusieurs années, les différents services météorologiques nationaux d’importance ont commencé à produire des ensembles de prévisions. Il s’agit de faire rouler un ou plusieurs modèles avec des analyses légèrement différentes et de comparer statistiquement les solutions pour arriver à la plus probable. Les centres comme le Centre européen de prévision météorologique à moyen terme (CEPMMT), le centre national américain de prévision environnemental (NCEP), le Centre météorologique canadien (CMC) et Météo-France font ce genre de prévision. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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