La conjecture de Hanna Neumann, démontrée en 2012, établit que si L est l'intersection de deux sous-groupes non triviaux de type fini H et K d'un groupe libre, alors rang(L) – 1 ≤ (rang(K) – 1)(rang(H) – 1).
Un groupe à n générateurs et 1 relateur, de la forme 〈 x1, … , xn | r 〉, est de rang n dès que r n'est pas un élément « primitif » (c'est-à-dire complétable en une base libre) du groupe libre F{x1, … , xn}[5],[6].
Problème du rang
Ce problème est de déterminer, pour une classe donnée de groupes de présentation finie, s'il existe un algorithme qui, étant donnée une présentation finie d'un groupe de cette classe, calcule le rang de ce groupe. C'est l'un des problèmes algorithmiques les plus difficiles en théorie des groupes et on sait relativement peu de choses sur ce sujet. Parmi les résultats connus, on peut mentionner :
Le problème du rang est algorithmiquement indécidable pour la classe de tous les groupes de présentation finie puisque, d'après un résultat classique d'Adian et Rabin, il n'existe pas d'algorithme déterminant si un groupe de présentation finie donnée est trivial ou pas, si bien que même la question de déterminer si le rang est nul ou pas est indécidable pour ces groupes[7],[8].
Il est aussi décidable pour les groupes nilpotents de type fini, parce que le sous-groupe de Frattini d'un groupe nilpotent G contient le sous-groupe dérivé de G, si bien que si de plus G est de type fini alors il a même rang que son abélianisé[9].
Pour les groupes de type fini virtuellement[12] abéliens le problème est ouvert, de même que pour les groupes virtuellement libres et les groupes de 3-variétés.
Généralisations et notions liées
Le rang d'un groupe G a été défini ci-dessus comme le plus petit cardinal d'un ensemble X tel qu'il existe un morphisme surjectif du groupe libre FXsur G. Il existe une notion duale de « corang » d'un groupe de type fini G : c'est le plus grand cardinal d'un X tel qu'il existe un morphisme surjectif de G sur FX. Contrairement au rang, le corang d'un groupe de présentation finie est toujours calculable[13], à l'aide de l'algorithme de Makanin[14] et Razborov[15] de résolution d'un système d'équations dans un groupe libre. La notion de corang est liée à celle de cut number pour les 3-variétés[16].
Pour tout nombre premier p, le p-rang[17]d'un groupe est le rang maximum d'un sous-groupe p-abélien élémentaire(en) – c'est-à-dire de la forme Fp(X) – et le p-rang sectionnel est le rang maximum d'un sous-quotientp-abélien élémentaire.
↑(en) W. W. Boone, « Decision problems about algebraic and logical systems as a whole and recursively enumerable degrees of unsolvability », dans Contributions to Math. Logic (Colloquium, Hannover, 1966), North-Holland, , p. 13-33
↑(en) Charles F. Miller III, Algorithms and Classification in Combinatorial Group Theory, Springer, coll. « Math. Sci. Res. Inst. Publ. » (no 23), (ISBN978-0-387-97685-3, lire en ligne), « Decision problems for groups – survey and reflections », p. 1-59
↑(en) John Lennox et Derek J. S. Robinson, The Theory of Infinite Soluble Groups, OUP, coll. « Oxford Mathematical Monographs », , 342 p. (ISBN978-0-19-850728-4)
↑(en) G. Baumslag, C. F. Miller III et H. Short, « Unsolvable problems about small cancellation and word hyperbolic groups », Bull. London Math. Soc., vol. 26, , p. 97-101 (lire en ligne)
↑(en) Ilya Kapovich et Richard Weidmann, « Kleinian groups and the rank problem », Geometry & Topology, vol. 9, , p. 375-402 (lire en ligne)
↑Étant donnée une propriété P, on dit qu'un groupe est virtuellement P s'il possède un sous-groupe d'indice fini ayant cette propriété.
↑(en) John R. Stallings, « Problems about free quotients of groups », dans Geometric group theory, de Gruyter, coll. « Ohio State Univ. Math. Res. Inst. Publ. » (no 3), (ISBN978-3-11-014743-8), p. 165-182.
↑(en) G. S. Makanin, « Equations in a free group (Russian) », Izvestiya Akademii Nauk SSSR, Ser. Mat., vol. 46, no 6, , p. 1199-1273.
↑(en) A. A. Razborov, « Systems of equations in a free group (Russian) », Izvestiya Akademii Nauk SSSR, Ser. Mat., vol. 48, no 4, , p. 779-832.
↑(en) Shelly L. Harvey, « On the cut number of a 3-manifold », Geometry & Topology, vol. 6, , p. 409-424 (lire en ligne).