Maria Raquel Viegas Soeiro de Brito, née en à Elvas, est une géographe portugaise. Première femme docteure en géographie au Portugal, elle participe à plusieurs expéditions géographiques dont celle lors de l'éruption du volcan Capelinhos qu'elle est la première scientifique à gravir. Dans un contexte de renouveau de la géographie du Portugal, elle participe à de nombreuses publications comme l'Atlas du Portugal. Son travail scientifique est récompensé de nombreux prix.
Elle fait des études de géographie à la Faculté des lettres de l'Université de Lisbonne(pt), dont elle sort diplômée en 1948[1]. Elle obtient une bourse de l'Instituto de Alta Cultura(pt) et embarque vers l'île de São Miguel dans les Açores, où elle reste durant 3 mois[3],[4],[5]. Puis c'est le gouvernement français qui lui offre la possibilité de venir étudier à l'université de Clermont-Ferrand, auprès de géographes tels que Max Derruau et Philippe Arbos[1]. Ils lui proposent de faire un doctorat sur l'île de São Miguel, proposition qu'elle décline afin de le réaliser à l'université de Lisbonne[1]. Elle soutient « A Ilha de São Miguel. Estudo geográfico (L'île de São Miguel. Étude géographique) » en 1955, devenant la première femme docteure en géographie au Portugal et la onzième femme à soutenir un doctorat dans son pays[1],[3]. En 1959, elle devient maîtresse de conférence et en 1966 professeure[1].
C'est durant ses études qu'elle rencontre les géographes Orlando Ribeiro et Mariano Feio(pt) avec qui elle travaille ensuite.
De 1955 à 1973, elle fait partie de plusieurs missions scientifiques dans les territoires portugais d'outre-mer, alors des colonies[1]. C'est notamment le cas de la Mission de géographie en Inde et de la Mission de géographie physique et humaine d'Outre-mer[3],[6].
Au cours de ses travaux de recherche sur le terrain, en plus de dresser les cartes et réaliser des graphiques, elle photographie et filme son terrain, matériel utilisé ensuite dans des conférences et pour illustrer ses livres et articles[1],[10].
Parmi les campagnes qu'elle a menées au Portugal, l'étude et le tournage de l'éruption du volcan Capelinhos en 1957 se démarque. Elle est la première scientifique à le gravir[11],[12],[13].
De 1970 à 1973, influencée par les travaux de Ruy Cinatti(pt), elle part au Timor[1]. Elle étudie non seulement le relief de l'île, mais aussi les facteurs humains tels que l'occupation des terres ou la répartition de la population[1],[14].
Hommages
En 2021, le réalisateur Gonçalo Tocha(pt) lui rend hommage lors d'un cycle d'expositions et de projections d'images prises lors de l'éruption du Capelinhos[15],[16].
Elle fait partie des scientifiques mentionnées par Ciência Viva(pt) en 2016, dans la première édition du livre et de l'exposition « Mulheres na Ciência (Femmes dans la science) »[17].
Distinctions
Commandeur de l'Ordre du Maréchal Pessoa au Brésil en 1964[6]
Elle est l'autrice de plusieurs livres dans le domaine de la géographie physique et humaine[8] :
(pt) Raquel Soeiro de Brito, A ilha de São Miguel: estudo geográfico [« L'île de São Miguel : étude géographique »], Lisbonne, Instituto de Alta Cultura, Centro de Estudos Geográficos, , 214 p.
(pt) Raquel Soeiro de Brito, Imagens de Macau [« Un regard sur Macao »], Lisbonne, Agência Geral do Ultramar,
(pt) Raquel Soeiro de Brito, Estudos em Homenagem a Mariano Feio [« Études en hommage à Mariano Feio »], Livraria Minho, (ISBN9789729617409)
Raquel Soeiro de Brito, História de Portugal, Círculo de Leitores, (lire en ligne)
Raquel Soeiro de Brito, Atlas de Portugal, Instituto Geográfico Português, (ISBN972-8867-14-X)
(pt) Raquel Soeiro de Brito, Agricultores e pescadores portugueses na cidade do Rio de Janeiro estudo comparativo [« Paysans et pêcheurs portugais de la ville de Rio de Janeiro : étude comparative »], Junta de Investigações do Ultramar, , 95 p.
(pt) Raquel Soeiro de Brito, Goa, e as prac̦as do Norte [« Goa et les places nord »], Junta de Investigàc̦ões do Ultramar, , 196 p.
(pt) Raquel Soeiro de Brito et Maria de Lourdes Poeira, Didáctica da Geografia [« Didactique de la géographie »], Universidade Aberta, , 283 p. (ISBN9726740622)
(pt) Raquel Soeiro de Brito, Palheiros de Mira : formação e declínio de um aglomerado de pescadores [« Palheiros de Mira : formation et déclin d'un village de pêcheurs »], Instituto Nacional de Investigação Científica, , 109 p.
↑ a et b(pt) « Honorários », Academia de Marinha (consulté le )
↑Maria do Carmo Piçarra, « Uma filmografia colonial de Timor Português », Anuário Antropológico, Universidade de Brasília, , p. 133-155 (DOI10.4000/aa.1952, lire en ligne)