Renaud de Courtenay, fils de Miles de Courtenay et de son épouse Ermengarde de Nevers, est le cinquième seigneur de Courtenay. Ses dates de naissance et de mort sont estimées : ° entre 1105 et 1120, † vers 1160.
Duchesne cite deux lettres de Thibaut Comte de Blois à Suger l'informant que Raginaldus de Cortiniaco a pris de l'argent des marchands du roi, demandant son aide pour venger l'outrage, et offre son aide au cas où une armée est envoyée contre Renaud[3]. Ces lettres ne sont pas datées ; Lecoy de la Marche les date de 1149, probablement à cause de l'absence du roi pendant laquelle Suger est responsable du royaume[4].
Mariages et descendance
Il épouse en premières noces Helvise de Donjon de Corbeil (née entre 1120 et 1125 - † après 1155 ?), fille de Ferry [II] de Donjon († après 1174 ?) et de sa (première ?) femme[n 1], et sœur du comte de Nevers[n 2][5],[6]. Ils ont quatre enfants :
Adeline de Courtenay (° [1142/1148?]-† après 1190), qui épouse Avalon (° [1140/1145?]-† [1200]) seigneur de Seignelay, fils de Daimbert seigneur de Seignelay & de sa femme Alpazia[1] ;
Guillaume de Courtenay (° [1140/45]-† après [1167/68], peut-être avant 1170)[1] ;
Renaud de Courtenay († 1194) ; il a pour fils Robert de Courtenay, ancêtre des earls (comtes) du Devon et qui possède des terres à Sutton" dans le Berkshire[1].
Il épouse en secondes noces, vers 1150 à 1155, Hawise d'Avranches (° après 1132[n 3] - † 1er août 1209), fille de Robert d'Avranches et de sa femme Mathilde Avenill. Le Fundationis et Fundatorum Historia de l'abbaye de Forde note que domina Alicia uxor domini Randolphi Avenell filia sua… unicam filiam… Matildam (trad. "dame Alicia, fille d'Avenell… seule fille de Matilde") a eu filiam unam…Hawisiam, necnon duas alias, postea factas moniales (trad. "une fille Hawisiam, ainsi que deux autres, devenues plus tard religieuses") par son mari Roberto de Abrincis et que celle-ci a épousé Reginaldo de Courtenay comme sa seconde femme (uxor eius secunda)[8]. Ils ont trois enfants :
Robert de Courtenay (° [1150/55]-† [1207/1209]) ; pour lui aussi sa descendance se retrouve en Angleterre[1] ;
Aigeline de Courtenay († après 1219) qui se retrouve en Angleterre, ayant épousé Gilbert Basset († [1205/1206]), fils de Thomas Basset de Headington (Oxfordshire) et de sa femme Alice de Dunstanville[1] :
Elle est nommée « Helvise » dans Europäische Stammtafeln, sans indication de source primaire. les Scripta de Feodis[note a] (plus près de la période concernée, voir plus bas) donne « Hawise ».
Bouchet écrit : « on apprend de quelques chartes que [Renaud] épousa la sœur de Guy du Donjon », mais il ne cite pas les chartes d'où il tire cette information ; cependant il écrit plus loin qu'elle « vivoit l'an 1148 et 1155 », ce qui laisse présumer qu'au moins deux de ces chartes en question datent de ces deux années. Cité dans medlands, « Paris region - Corbeil & Rochefort ».
Les Scripta de Feodis (traduction « inventaire/écritures des fiefs ») liste les possessions de domini Guidonis et Petri de Donjone fratrum beati Guillermi Bituricensis quondam archiepiscopi. L'ensemble indique cinq frères et sœur : [Hawise] femme de Renaud de Courtenay (née vers 1120 - 1125) ; Guy de Donjon ; Pierre de Donjon (né vers 1145/1150) ; Guillaumearchevêque de Bourges ; et Gérard Berruier. D'après les dates, ces cinq personnes n'ont pas pu avoir les mêmes parents. Il est présumé que « Hawise » est née d'un premier mariage de son père ; Guy et Pierre d'un second mariage dudit père ; et qu'après la mort du père, sa veuve s'est remariée avec le père de Gérard Berruier. Quant à Guillaume archevêque de Bourges, les sources secondaires le citent souvent comme « Guillaume de Donjon » quoique ce nom n'est pas utilisé dans sa Vita ; mais il semble qu'il ait appartenu à la famille Berruier : dans son ouvrage (première moitié du XVIIe siècle) sur les évêques d'Orléans, La Saussaye nomme Geraldus Berruyerius, frater beati Gulielmi Bituricensis archiepiscopi comme le père de Philippe Berruier qui était évêque d'Orléans de 1221 à 1236 (citant comme source une Historia Ecclesiæ Bituricensis qui n'a pas été identifiée).
[note a] : Pour une présentation des Scripta de Feodis, voir notamment [Baldwin 2011] John W. Baldwin, « Les chevaliers dans les cartulaires monastiques de la région parisienne », dans Martin Aurell et Catalina Girbea (éd.), Chevalerie et christianisme aux XIIe et XIIIe siècles (Actes du colloque de Poitiers, 5-6 novembre 2010), Rennes, Presses universitaires de Rennes, , sur books.openedition.org (ISBN9782753568426, lire en ligne), p. 51-65 (et en particulier le paragr. 11).
↑L'écrivain des Continuations d'Aimon de Fleury nomme “Willermum, Ioscelinum et Rainaldum” comme les enfants de Milonem de Cortinaco et de sa femme la sorore comitis Nivernensis, ajoutant que Rainaudus était le père de uxorem Petri fratris domini regis et uxorem Avalonis de Seleniaco. Voir Renaud de Courtenay, sur medlands, « Champagne nobility - Sens & Joigny », note 175.
↑Hawise a dû naître après 1132 au plus tôt car son père est encore marié à sa première femme en 1129-1130. Voir Renaud de Courtenay, sur medlands, « Champagne nobility - Sens & Joigny ».
↑Duchesne, Historia Francorum Scriptores, tome IV, EpistolaCXIV et CXVI, p. 530. Cité dans Renaud de Courtenay, sur medlands, « Champagne nobility - Sens & Joigny », note 148.
↑[Lecoy de La Marche 1867] Albert Lecoy de La Marche, Œuvres complètes de Suger, recueillies, annotées et publiées d'après les manuscrits, pour la Société de l'Histoire de France, Paris, Vve Jules Renouard, , XXIII-486 p., sur gallica (lire en ligne), p. 302-303. Cité dans Renaud de Courtenay, sur medlands, « Champagne nobility - Sens & Joigny », note 149.
↑[MacLagan 1993] Michael MacLagan (préf. Otto de Habsbourg-Lorraine, ill. Jiri Louda), Les Dynasties d'Europe, éd. Bordas, (réimpr. 1995), 308 p. (ISBN2-04-027115-5), p. 125, tableau 64.