Le rock and roll des années 1950 est issu de diverses sources dont le rhythm and blues africain, le blues, le gospel, le country, le bluegrass, le western swing, et la musique pop Tin Pan Alley. Il comprend également quelques éléments de musique latino-américaine. Les rythmes des Caraïbes comme la calypso sont notés dans la surf music ; et quelques morceaux de rock and roll se basent sur le cha-cha-cha ou le mambo[18].
Le rock latino (dont le terme n'est pas encore crédité à cette période) émerge aux États-Unis[19] à la fin des années 1950[20]. En 1958, une chanson intitulée La bamba, du musicien de rock chicano Ritchie Valens est publiée[21]. Cette même année, le groupe de rock instrumental The Champs sortent Tequila, un morceau qui incorpore des éléments latino (composés par le chicano Danny Flores).
Dans les années 1960, des musiciens et groupes de rock comme Thee Midniters, Question Mark and the Mysterians[22], Sam the Sham and the Pharaohs[23] ou Sir Douglas Quintet[24] commencent à adopter des rythmes latino à leurs compositions. À cela s'ajoute le pic du rock chicano en Californie[19]
En 1969, après la sortie du premier album de Santana, le rock latino commence à apparaitre aux États-Unis et à l'international[30]. Ils décrivent le style musical du groupe comme un mélange de rythmes latino-américains et des Caraïbes, de soul, jazz, funk, blues, psychedelia et rhythm and blues basé sur du rock[31],[5].
D'autres groupes émergent dans le style comme Malo, Ocho, Mandrill, El Chicano, Eddie Palmieri's Harlem River Drive, War, Sapo et Azteca au début des années 1970 popularisant le genre depuis 1970-1971[32]. Le genre arrive aussi en Europe, avec le groupe espagnol Barrabás[33], le groupe néerlandais Massada et le groupe britannico-africain Osibisa[34].
Entretemps, le reggae jouit du succès international. Cette musique rythmique originaire de Jamaïque séduit dans les années 1960, évoluant du ska, rocksteady et du bluebeat[35]. Depuis ses origines, avec celles du rock mélangé à des rythmes de folk jamaïcains, les éléments de musique latine influencent cette scène[36]. Néanmoins, le reggae et le ska ne feront jamais partie de la scène rock latino[37]. D'un autre côté, le disco inspirera le rock latino pendant les années 1970[38].
Évolution (depuis 1980)
Après l'éclosion du punk à la fin des années 1970, le genre s'inspire d'autres styles musicaux. Certains groupes de punk et new wave britanniques comme The Clash incorporent des éléments dits « latins » dans Sandinista! (1980)[39]. D'autres groupes comme Bow Wow Wow, Gang of Four, The Slits ou Special AKA ont fait de même.
En Espagne, Los Coyotes, Los Mestizos et Radio Futura, qui se sont formés comme groupes de new wave et post-punk, s'inspireront aussi de la musique latine dans les années 1980[33].
Le genre se consolide dans les années 1990 en Amérique latine[13]. Le groupe mexicain Maná est actuellement, et depuis 1993, celui qui a le plus de succès populaire en Amérique Latine.
↑(es) Michael Heatley, Rock & Pop. La historia completa : Un recorrido exhaustivo a través de cinco décadas de rock y pop., Robinbook, , 528 p. (ISBN978-84-96222-85-4, lire en ligne)
↑ a et bLarry Finn, Beyond the Backbeat : From Rock and Funk to Jazz and Latin, Berklee Press Publication,
↑Michelle H. Pallan, Loca Motion : The Travels of Chicana/Latina Popular Culture, NYU Press,
↑ a et bTom Waldman David Reyes, Land of a Thousand Dances : Chicano rock 'n' roll from Southern California, University of New Mexico Press, (ISBN0-8263-1929-7)
↑Christopher Dunn, Brutality Garden : Tropicália and the Emergence of a Brazilian Counterculture., Chapel Hill: University of North Carolina Press, , 256 p. (ISBN0-8078-4976-6, lire en ligne)
↑(it) Giancarlo Mei, Canto Latino : Origine, Evoluzione e Protagonisti della Musica Popolare del Brasile, Stampa Alternativa-Nuovi Equilibri,
↑Chris McGowan Riccardo Pesanha, The Brazilian Sound : Samba, Bossa Nova and the Popular Music of Brazi, Philadelphia: Temple University Press, , 248 p. (ISBN1-56639-545-3, lire en ligne)
↑ a et b(es) Jesús Ordovás, Historia de la música Pop española, Alianza editorial, , 410 p. (ISBN978-84-206-0224-0)
↑Charles Aniagolu, Osibisa : Living In The State Of Happy Vibes And Criss Cross Rhythms, Trafford Publishing, , 208 p. (ISBN1-4120-2106-5, lire en ligne)