Elle est fille aînée d'un père artisan charpentier et d'une mère bibliothècaire[1].
Passionnée par la photographie, elle se tourne d'abord vers le design et le graphisme en suivant des cours dans les années 1990 en atelier préparatoire, puis à l'École nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD) de Paris où elle suit le cursus de graphisme[1]. Elle est diplômée en 1996.
C'est pendant ses études que Rébecca Dautremer commence à travailler en tant qu'illustratrice pour la maison d'édition Deux Coqs d'Or, où elle répond à des commandes en imagerie, coloriages ou décalcomanies. Dès sa sortie de l'école, en 1995, la maison d'édition Gautier-Languereau lui confie l'illustration d'un premier album, puis d'un second. Les commandes se multiplient[1]. En parallèle, Rébecca Dautremer commence à travailler pour d'autres éditeurs, et gagne peu à peu en notoriété.
Son album jeunesse L'Amoureux, publié en 2003, est « très remarqué[2] », et remporte le Prix Sorcières 2004[3] dans la catégorie Album. La même année elle illustre Babayaga, sur un texte de son mari[2], Taï-Marc Le Thanh, avec qui elle travaille régulièrement[3]. Leur collaboration continue avec, en 2005, l'album Cyrano[2], raconté par Taï-Marc Le Thanh, qu'elle illustre, d'après Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Selon le journal La Libre Belgique : « Aisément reconnaissable avec son trait aiguisé, ciselé, détaillé et anguleux, elle pousse également volontiers le ton japonisant pour orientaliser des gouaches aquarellées jouant sur les transparences[2]. »
En 2004, paraît l'album Princesses oubliées ou inconnues, écrit par Philippe Lechermeier, qui connaît « un immense succès commercial[4],[1] ». L'album est traduit en plus de 20 langues.
S'inspirant beaucoup de la photographie, du cadrage, des couleurs et de la lumière, Rébecca Dautremer travaille comme une photographe, en réfléchissant à la composition, à la profondeur de champ, au flou… et essaye de proposer dans ses illustrations plusieurs degrés de lecture, afin de toucher petits et grands.
Rébecca Dautremer travaille essentiellement au crayon et à la gouache[3],[5] à grande échelle (110 ou 120 %), sur du papier aquarelle. On retrouve également dans ses illustrations, des collages et des textures photographiques.
De plus, certains de ses albums adaptés en pièces de théâtre l'ont amenée à concevoir les costumes et la scénographie d'autres spectacles (Seule dans ma peau d’âne, mise en scène d'Estelle Savasta).
Elle a également enseigné à l'école Émile-Cohl, à Lyon et a assuré la direction artistique d'un long métrage d'animation : Kérity, la maison des contes, réalisé par Dominique Monféry et sorti en 2009.
Certains de ses originaux sont visibles à la galerie Jeanne Robillard et à la galerie 9e Art, toutes deux situées à Paris.
Prix Chrétien de Troyes 2019 pour Les Riches Heures de Jacominus Gainsborough
Prix Franco-Allemand / Jugendlitaraturpreis pour Les Riches Heures de Jacominus Gainsborough
Adaptation de son œuvre
Au théâtre
L'Amoureux, mise en scène et scénographie Philippe Saumont ; pièce d'après l'album de Rébecca Dautremer ; musique Yann Honoré ; marionnettes Petr Rézacovi et Katarina Rézacovi ; production Théâtre des Tarabates ; avec Sandrine Decourtit et Philippe Saumont ; Espace culturel René Prigent ; 2010
"Caché dans son Buisson de Lavande, Cyrano sentait bon la lessive" de Taï-Marc Le Thanh par la Compagnie Hecho en Casa
René Lesné, « Rébecca Dautremer », dans 250 Illustres : 1767-2017 - Dictionnaire, Dijon, Ar/Dé - École nationale supérieure des arts décoratifs, (ISBN9782905710987), p. 99-100
Vidéographie
Rebecca Dautremer, in Rebecca Dautremer ; François Place, film documentaire réalisé par Thierry Mercadal, On Stage, Lyon, Cap Canal, 2008, 26 min (DVD)