Saburō Ienaga(家永三郎, Ienaga Saburō?), né le et mort le , est un enseignant, historien et historien de l’art japonais, ainsi qu’un militant pacifiste et pour la liberté d’expression. Il a été nommé pour le prix Nobel de la paix en 2001[1].
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Ienaga entame la rédaction de manuels scolaires présentant sans détour les crimes de guerre du Japon tels que le massacre de Nankin ou les expériences sur l’humain de l’Unité 731. Alléguant des inexactitudes historiques, le ministère de l’Éducation soumet systématiquement ses textes à une censure partielle[6]. Cette situation pousse Ienaga à assigner trois fois l’État en justice (1965, 1967, 1982) pour contester son contrôle sur le contenu des manuels scolaires qu’il juge anticonstitutionnel[7]. Ienaga perd ses deux premiers procès. Quant au troisième, les tribunaux lui donnent raison en 1997 sur la censure de faits historiques, mais confirment sur le fond le droit du ministère à contrôler le contenu des manuels scolaires, en regard à la loi et la Constitution[3],[6]. Cependant, la publicité que connaissent ses divers procès sur quelque trente années contribue à obtenir du ministère une réforme de son fonctionnement dans les années 1990, si bien que la plupart des manuels mentionnent désormais les principales zones d’ombre de l’histoire de l’empire du Japon[8],[6].
Ichi rekishi gakusha no ayumi, Sanseidō, 1967 ; traduit en anglais sous le titre Japan’s Past, Japan’s Future: One Historian’s Odyssey (Rowman & Littlefield, 2001)
Taiheiyō sensō, Iwanami Shoten, 1968 ; traduit en anglais sous le titre The Pacific War, 1931–1945 (Pantheon Books, 1978)
« The Glorification of War in Japanese Education », International Security, volume 18, numéro 3, hiver 1993/94, p. 113-133
Yamato-e, Heibonsha, 1969 ; traduit en anglais sous le titre Painting in the Yamato style (Weatherhill, 1973)
Japanese art: a cultural appreciation (Weatherhill, 1979)
↑ ab et c(en) Jonathan Watts, « Saburo Ienaga, One man’s campaign against Japanese censorship », The Guardian, (lire en ligne)
↑(en) Guohe Zheng et Louis G. Perez, « Ienaga Saburō (1913-2002) », dans Louis G. Perez, Japan at War: An Encyclopedia, ABC-CLIO, (ISBN9781598847420, lire en ligne), p. 135-136
↑ ab et c(en) Peter Clave, « The inescapability of politics? Nationalism, democratization and social order in Japanese ecucation », dans Marie Lall et Edward Vickers, Education as a Political Tool in Asia, Taylor & Francis, (ISBN9780415595360), p. 39-40https://books.google.ca/books?id=aAI-G2EuBr0C
↑ a et b(en) Paul Lewis, « Saburo Ienaga, Who Insisted Japan Disclose Atrocities, Dies at 89 », The New York Times, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
(en) Robert Neeley Bellah, « Ienaga Saburo and the search for meaning in modern Japan », dans Marius B. Jansen, Changing Japanese Attitudes Toward Modernization, Princeton University Press,
(en) John Caiger, « Ienaga Saburo and the First Postwar Japanese History Textbook », Modern Asian Studies, vol. 3, no 1, , p. 1-16 (lire en ligne)
(en) Randy Huntsberry, « "Suffering History": The Textbook Trial of Ienaga Saburō », Journal of the American Academy of Religion, vol. 44, no 2, , p. 239-254 (lire en ligne)
(en) Yoshiko Nozaki, War Memory, Nationalism and Education in Postwar Japan, 1945–2007 : The Japanese History Textbook Controversy and Ienaga Saburo’s Court Challenges, Routledge, , 204 p. (ISBN978-1-134-19590-9, lire en ligne)
(en) Yoshiko Nozaki et Hiromitsu Inokuchi, « Japanese Education, Nationalism, and Ienaga Saburo’s Textbook Lawsuits », dans Laura Hein et Mark Selden, Censoring History: Citizenship and Memory in Japan, M.E. Sharpe, (ISBN9780765604460)
Liens externes
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