Sauveur-François Morand ( à Paris[1] – à Paris) est un chirurgien français, collaborateur de l'Encyclopédie.
Biographie
Son arrière-grand-père et son grand-père étaient chirurgiens[2]. Son père, Jean Morand, né dans le Limousin en 1658 et mort en 1726, avait été, pendant près de trente ans, chirurgien-major à l’hôtel des Invalides et avait, le premier, essayé d’amputer le bras dans son articulation avec l’omoplate.
Sauveur-François Morand étudia au collège Mazarin. Durant le Grand hiver de 1709, les classes étant fermées, il se rendait quand même au collège consulter son professeur[3]. Il commença à étudier la chirurgie à treize ans[4]. Il fit sous la direction de son père de tels progrès dans la chirurgie qu’il devint, dès l’âge de quinze ans, aide à l’hôtel des Invalides, où il fut admis comme chirurgien en 1724.
Membre de l’Académie des sciences depuis , démonstrateur des opérations de chirurgie en 1725, censeur royal et chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité (), chirurgien-major des Gardes-françaises (1739) et chirurgien en chef de l’hôtel des Invalides, Morand acquit, par le talent dont il fit preuve dans ces diverses fonctions, une grande réputation, qui s'effaça à la fin de sa vie[5].
Morand est l'auteur de nombreux mémoires insérés dans les recueils de l’Académie des sciences et de l’Académie de chirurgie. Il a collaboré aux volumes I, IV, V de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.
« Sur l'opération latérale de la taille [1731] », dans Collection académique : composée des mémoires, actes ou journaux des plus célèbres académies et sociétés littéraires étrangères…, t. 7, Paris-Liège, 1784, p. 151
Jean Devaux, L'art de faire des rapports en chirurgie, plusieurs éditions augmentées par Morand dans les années 1740
« Cette nouvelle édition a l'avantage sur les deux précédentes, de renfermer des additions et corrections faites par M. Morand. »
Éponymie
Sauveur-François Morand a laissé son nom à une structure anatomique du cerveau, un renflement situé à la face médiale de la corne occipitale du ventricule latéral appelé « ergot de Morand » ou calcar avis[22].
↑Les éloges que fait son fils (Lettre, p. 9) du caractère de son père ne sont pas sans fondement. Sauveur-François Morand, ajoute son fils (Lettre, p. 10), « faisait, s'il est permis de s'exprimer ainsi, la conquête de l'oreille et de l'imagination des malades qui l'appelaient ».
↑Samuel Sharp(en), A treatise on the operations of surgery, 1739. Traduction française : Augustin François Jault, Traité des opérations de chirurgie, avec les figures et la description des instruments qu'on y emploie ; et une Introduction sur la nature et le traitement des plaies, des abcès et des ulcères, 1741 (date du privilège du roi : fiche de worldcat.org).
↑« Cette collection fut faite par les soins de Morand et toutes les pièces d'anatomie artificielles furent exécutées par une demoiselle Bicheron [lire : Biheron] et envoyées ensuite dans la capitale de la Russie qui manquait alors de tout ce qui pouvait faciliter l'étude de la chirurgie. » (Quérard).
↑Recension du volume 2, dans Histoire de l'Académie royale des sciences avec les mémoires de mathématique et physique [pour l'année 1773], vol. 1, 1778, p. 144.
↑Roger Teyssou, La médecine à la Renaissance et évolution des connaissances de la pensée médicale du quatorzième au dix-neuvième siècle en Europe, L'Harmattan, Paris, 2002, p. 199. (ISBN2-7475-3059-0).