Une serpillière ou serpillère est un morceau de toile grossière et résistante, de forme plus ou moins régulière et d'environ 50 cm de côté, servant à laver les sols à l'eau savonneuse (ou avec d’autres liquides). On la passe sur les sols durs et résistant à l'eau (ni la moquette, ni la terre battue, etc.) à l'aide d'un balai-brosse. Le lavage exploite le frottement du tissu sur le sol et la mise en suspension (ou, dans une moindre mesure, en solution) de la saleté dans l'eau. L'eau exerce en outre une action de lubrification qui limite l'usure de l'objet. La serpillière retient une grosse quantité d'eau par capillarité, laissant un sol humide mais séchant très rapidement. Toutefois, l'humidité peut a contrario aussi coller la poussière au sol.
On désigne également par serpillière un balai particulier destiné à laver les sols, dont l'extrémité est munie de franges (coton, tissu) ou d'un support à lingettes. Certains balais à serpillière comprennent un dispositif mécanique d'essorage, intégré au balai, ou au seau associé (serpillière « espagnole » par exemple).
Histoire
À l'origine, la serpillière était une toile grosse et claire servant aux marchands à emballer leurs marchandises[1]. De coût moindre que la toile classique, elle servait aussi de tablier[1], de pare-soleil[2], de tapis de selle[3] ou même de linceul[4]. La serpillière usée servait alors de torchon[2]. Ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que cette toile semble dévolue au nettoyage du sol[5],[6] bien qu'on lui préfère parfois, pour des raisons d'économie, les couvertures usées[7]. À la fin du XIXe siècle, des règlements en préconisent l'usage en lieu et place du balai dans les hôpitaux[8] et les casernes[9] pour des raisons de meilleure hygiène.
Odeur
L'odeur de vieille serpillière, comme celle de serviette mouillée, provient de la prolifération de bactéries et de levures (notamment de Rhodotorula glutinis(en)) rejetant des acides organiques volatils qui, en présence d'eau, se dissolvent et deviennent alors perceptibles[réf. nécessaire][10].
la toile ou tela, la frégone ou fregona, le fregador et la torca des Catalans ;
la toile à pavés des Normands ; on rencontre aussi le terme toile en Haute Bretagne ainsi que dans la Nièvre. En ce qui concerne plus particulièrement la Manche, on relève son emploi dialectal sporadique, sous la forme [twèl], dans le Cotentin et le nord du Saint-Lois[13],[14],[15],[16].
et, globalement, la wassingue dans le Nord de la France[5].
Une enquête linguistique récente a permis de cartographier avec précision l'aire géographique de ces différentes dénominations[20].
Notes et références
↑ a et bDictionnaire de l'Académie française, Firmin Didot frères, 1835, p. 735.
↑ a et bJacques Savary des Bruslons, Philemon-Louis Savary, Dictionnaire universel de commerce, 1741, vol. 3, p. 509.
↑F. Joseph Cardini, Dictionnaire d'hippiatrique et d'équitation, Bouchard-Huzard, 1845, p. 468.
↑Matthieu Joseph Bonaventure Orfila, Traité de Médecine légale, Béchet, 1836, p. 29.
↑ a et bSociété d'agriculture, sciences et arts, Mémoires de la société d'agriculture, sciences & arts centrale du département du Nord séant a Douai, 1852, p. 130.
↑ a et bFrançois Fertiault, Dictionnaire du langage populaire verduno-chalonnais (Saône-et-Loire), 1896, p. 78, Charpillère.
↑Recueil des circulaires, instructions et autres actes émanés du Ministère de la justice ou relatifs à ce département, Impr. administrative, 1854, circulaire no 1542.
↑Henri Huchard, Albert Robin, Charles Eloy, Charles Albert Fiessinger, Revue générale de clinique et de thérapeutique : Journal des praticien, s.n., 1898, p. 360.