Simon Bening naît vers 1483, à Gand ou à Bruges. Il est fils d'Alexandre Bening (mort à Gand en 1519)[1] et de Catherine van der Goes (probablement apparentée au peintre Hugo van der Goes). Il fait son apprentissage dans l'atelier d'enluminure de son père, à Gand. Il s'installe ensuite à Bruges[1], où il acquiert rapidement une grande renommée. Il se spécialise dans l'illustration de livres d'heures mais la vogue de ces ouvrages décline et la demande n'émane plus guère que de clients fortunés appartenant à l'élite sociale, tels Albert de Brandebourg, cardinal et archevêque-électeur de Mayence puis archevêque de Magdebourg, ou l'empereur Charles Quint.
Ses œuvres les plus achevées sont des représentations de travaux des mois, qui illustrent le calendrier ouvrant les livres d'heures[2]. Il s'agit de paysages habilement peints sur un format réduit, avec une minutie des plus raffinées. Par leur parfaite maîtrise de la perspective atmosphérique et leur profond sentiment poétique, leur style, qui s'inscrit dans la tradition de la peinture flamande, établit une transition entre l'art des enlumineurs du XVe siècle et celui de Pieter Brueghel l'Ancien. Simon Bening n'a pas son égal dans le rendu délicat des feuillages. Son art de coloriste, excellant à rendre le velouté de la matière et les effets de la lumière, force également l'admiration[3].
Il réalise aussi des portraits miniatures - dont un, voire deux autoportraits -[2] qui attestent un grand souci de vérité psychologique et comptent parmi les premiers exemples du genre.
Simon Bening devient doyen des calligraphes, libraires, enlumineurs et relieurs dans la guilde de Saint-Luc.
Il meurt à Bruges le .
Il épouse en premières noces Catherine Stroo, morte en 1542. Parmi ses six filles, trois le suivront dans la carrière de peintre. L'aînée, Levina Teerlinc, s'établit à la cour anglaise comme miniaturiste officielle. Alexandrine Claeiszuene, née Bening, puinée de la précédente, se livre au commerce de peintures, de miniatures, de parchemin et de soie. Puis viennent Anne, Claire et Barbe, la cadette.
Avec Gerard Horenbout, Simon Bening compte au nombre des enlumineurs les plus éminents de l'école ganto-brugeoise[4].
Double portrait de Henri III de Nassau (1483-1538) et sa troisième épouse Mencia de Mendoça (1508-1554), miniatures montées sur panneau de bois, Gemäldegalerie, Berlin, M.514 ;
↑ ab et cPaul Durrieu, « L'enlumineur flamand Simon Bening », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 54, no 3, , p. 162–169 (DOI10.3406/crai.1910.72606, lire en ligne, consulté le )
↑voir, par exemple, Les Heures de Notre-Dame dites de Hennessy par Joseph Destrée. Œuvre nationale pour la reproduction de manuscrits à miniatures de Belgique - Bruxelles, 1923. Pages 14 à 16.
↑Notice « Simon Bening » dans Le Dictionnaire des peintres belges du XIVe siècle à nos jours depuis les premiers maîtres des anciens Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège jusqu'aux artistes contemporains, 2 volumes, La Renaissance du Livre, département de De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1995.
↑Dominique Cordelier, Deux enluminures de Simon Bening, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, automne 2020, n° 52.
↑(en) Sandra Hindman, « Pietà - Leaf from the Hours of Albrecht of Brandenburg », dans The Robert Lehman Collection (IV - Illuminations), New York, Metropolitan Museum of Art, (ISBN0870998390, lire en ligne), p. 99-112 (notice 13)
↑L'enlumineur flamand Bening par Paul Durieu. Persée, Compte-rendu de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1910, 54-3, pp.162-169.
Annexes
Bibliographie
Thomas Kren, « Simon Bening » in Scot McKendrick et Thomas Kren, Illuminating the Renaissance: The Triumph of Flemish Manuscript Painting in Europe, Getty Publications, 2003, (ISBN9780892367047), 591 pages, pp.447-448 [lire en ligne]
Colum Hourihane, The Grove Encyclopedia of Medieval Art and Architecture, Volume 2, Oxford University Press, 2012 p.307-309 [lire en ligne]