Société des lettres, sciences et arts de l'AveyronSociété des lettres, sciences et arts de l'Aveyron
La Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron est une société savante fondée en 1836 par des notables aveyronnais sur l'initiative d'Hippolyte de Barrau. Elle est reconnue d'utilité publique le . HistoireContexte historiqueAprès la Révolution française de 1789, de nombreux groupements intellectuels ou sociétés d'émulation voient le jour, en particulier la Société des antiquaires de France. À partir de la Restauration, les travaux historiques sont encouragés. En 1834, sous la monarchie de Juillet, le Comité des travaux historiques et scientifiques est créé, encouragé par le ministre Guizot. En Aveyron, la vie culturelle est à cette époque influencée par des personnalités et des familles de notables. Parmi eux quelques-uns se réunissent pour fonder au sein de leur département une société d'émulation. Sur le contexte historique dans lequel s'insère la création de cette Société il est rapporté ceci : « (...), la Société [des lettres, sciences et arts de l'Aveyron] figure parmi les vingt-trois sociétés pluridisciplinaires de seconde génération fondées entre 1830 et 1849 ; douze seulement l'avaient été sous la Restauration, la grande majorité le seront après 1850. »[1] La créationDifférents documents donnent des informations sur la naissance de cette société savante[2],[3],[4]. Jacques Frayssenge rapporte que dans une lettre à Hippolyte de Barrau du , Jules Duval, alors directeur du journal Le Ruthénois, « fait allusion au projet de constitution d'une société scientifique aveyronnaise « pour laquelle vous vous donnez beaucoup de soin » »[5]. Le Hippolyte de Barrau écrit à Jules Duval : « Monsieur, je devais en effet me rendre à Rodez il y a quelques jours, à l'effet de m'entretenir avec vous d'un projet de société aveyronnaise pour les progrès des arts, des sciences et des lettres dans le pays, mais une indisposition m'a retenu. Je viendrai prochainement et vous communiquerai mes idées à ce sujet. Cette association pourra être d'une grande utilité au Ruthénois dont j'ai appris avec plaisir que vous deveniez le directeur. Votre numéro prospectus est fait pour donner de la vogue à ce journal et je ne doute pas qu'avec une telle rédaction, son succès ne soit assuré. Agréez mes affectueux hommages... »[6]. Le , au domicile de Jules Duval à Rodez, se réunissent MM. Boissonnade, Bouloumié, Teissier, Bonhomme, Carcenac, Hippolyte et Adolphe de Barrau[7]. Le , dans la ville de Rodez, les individus dont les noms suivent, savoir, Hippolyte de Barrau, membre du conseil général ; Jules Duval, avocat, économiste et homme de lettres ; Jules Bonhomme, banquier ; Étienne-Joseph Boissonnade, architecte du département ; Louis Bouloumié, avocat ; Adolphe de Barrau, naturaliste ; Eugène Teissier, officier de marine ; Henri Carcenac, banquier ; Théodore de Cabrières, ancien officier de marine ; Joseph-Dominique Bouloumié, maire de Rodez ; Gustave Cassanac, ingénieur ordinaire des ponts-et-chaussées ; Adolphe Boisse, ingénieur des mines ; réunis sur l'invitation d'Hippolyte de Barrau, se sont constitués en Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron[2]. L'arrêté préfectoral qui autorise cette Société est pris le . Le Journal de l'Aveyron précise à cette occasion : « Cette Société s'interdira toute discussion sur des matières politiques et religieuses et se consacrera exclusivement aux progrès des lettres, des sciences, des arts et de l'industrie dans le département de l'Aveyron »[8]. Hippolyte de Barrau est élu président et Jules Duval secrétaire du premier bureau de la Société. En 1837, le conseiller général de Barrau, s'exprime ainsi : « J'ai mené à bonne fin une assez grande entreprise : c'est la formation d'une société littéraire, scientifique et industrielle, composé des hommes distingués de toutes les opinions, tels Monsieur de Bonald, Monsieur de Gaujal, le général Tarayre, l'évêque de Rodez, Girou de Buzareingues, Monsieur de Guizard, etc., et qui m'a élu pour président le dernier. Cette combinaison d'éléments hétérogènes est un assez joli coup de force... »[3]. « Les espérances du président ne furent pas trompées ; la société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron prit rapidement de l'expansion et réunit dans son sein tout ce que le département de l'Aveyron comptait d'hommes instruits, studieux, amis de la science. »[9] « Il [le président] exalte « l'amour de la science et le désir du progrès » »[10]. Objets d'étudesLa Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron a pour objet l'étude de l'histoire et de l'inventaire du patrimoine, aussi bien naturel que culturel, du département de l'Aveyron (anciennement Rouergue). Dès sa création, cette Société se donne pour objectifs de faire prospérer en Rouergue le progrès des lettres, des sciences, des arts et de l'industrie : « La Société avait pour but général de faire connaître le département de l'Aveyron (...). Pour y parvenir, elle répartissait son travail entre trois sections : lettres, sciences, arts (...). Le président [Hippolyte de Barrau] terminait en ces termes : (...) Parce que par son but spéculatif, l'histoire et la science, cette Société tend à nous élever à l'instruction qui, pour les peuples comme pour les individus, est le sceau de la considération ; Parce que par son but pratique, l'industrie, elle tend à procurer au pays ce bien-être matériel, cette aisance de la vie que tout le monde recherche. »[9] Au XIXe siècleThibault Corroyez dans un article intitulé Les prêtres érudits du diocèse de Rodez des années 1880 aux années 1960 écrit : « (...). Nul n'est besoin de faire un historique pour montrer l'importance de cette institution en Aveyron. Au début des années 1880, c'est, après une quarantaine d'années d'existence, un pôle intellectuel de premier ordre. Il suffit de jeter un œil dans les Procès-verbaux de la Société pour se rendre compte de la qualité et de la diversité des travaux qui attirent de nombreux candidats à l'admission. Au cours de ce siècle, cette renommée ne cessera de croître, eu égard aux nombreux travaux scientifiques produits. (...) »[11]. Au XXIe siècleAu début du XXIe siècle, la Société des lettres de l'Aveyron regroupe 500 membres[12].
La Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron publie depuis son origine les Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron (de 1838 à 1864) devenus par la suite Procès-verbaux des séances de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron (de 1864 à 1994) devenus depuis 1995 Études aveyronnaises (qui est le recueil annuel de ses travaux) et qui depuis l'année 2010/2011 est complété par des articles de la Revue du Rouergue. Elle édite des travaux de recherche sur le Rouergue et organise des colloques et des manifestations culturelles en Aveyron[12],[14]. Organisation de la SociétéAdmission des membresPendant longtemps le recrutement des membres était sensible aux publications des postulants. Désormais, pour être admis parmi les membres de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, il faut être parrainé par deux membres au sein de la Société. FonctionnementLa société est dirigée par un conseil d'administration qui élit un bureau. Le renouvellement des membres se fait tous les cinq ans. Il y a quatre séances académiques par an et une assemblée générale annuelle. La Société organise chaque année une sortie culturelle pour ses membres au sein du département. Elle travaille en collaboration avec d'autres sociétés savantes, des universités (Université Panthéon-Sorbonne, Université Toulouse-Jean-Jaurès...), le CNRS, l'École nationale des chartes, la Bibliothèque nationale de France, etc. Les présidentsLes présidents de 1836 à nos jours[4] :
Les membres de droit
PersonnalitésQuelques personnalités :
Les collectionsLa Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron possède une bibliothèque de 150 000 ouvrages, une photothèque de 20 000 clichés, et plusieurs fonds d'archives[19],[20]. Le prix CabrolLa Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron récompense par le prix Cabrol les travaux et les œuvres qui honorent la culture rouergate. Ce prix est désormais remis tous les quatre ans. Le muséeDès 1837, la création d'un musée est décidée afin d'exposer de nombreux objets et collections. Ils sont visibles de nos jours au Musée Fenaille, à Rodez. Les publications en ligne
Notes et références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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