Soufflet à boucheLe soufflet à bouche est le plus élémentaire des soufflets : un tube de bois ou de métal dans lequel on souffle pour attiser le feu. TerminologieÉtant donné son ancienneté et son universalité, le soufflet à bouche a été désigné par de multiples termes, selon sa situation géographique et ses variations matérielles : canabuse[1] ou sarbacane, ou soufflette (en wallon, soflète, sofla, sofflette[2]), ou diable, ou souflet à canon, ou bouffadou (Occitanie)[3], ou chalumeau, cette liste n’étant pas exhaustive. D'autre-part le soufflet à bouche peut-être associé à une catégorie d'outils scientifiques qu'on appelle tube de soufflage ou chalumeau (en anglais blowpipe) : cet instrument, en projetant une flamme stable contre la surface d'un minéral, permet de révéler la présence de certains métaux au-delà de la gangue de terre et d'oxydes qui les recouvre. Redécouvert par Berzelius, l'ingénieur suédois Swab en popularisa l'usage parmi les géologues et les chimistes à partir de 1740 : ainsi, Antoine Lavoisier[4], Edward Daniel Clarke, Robert Hare, Axel Fredrik Cronstedt et Goldsworthy Gurney découvriront par expérimentation le rôle de l'oxygène et de l'hydrogène comme comburants pour augmenter l'action du feu dans les opérations de transformation chimiques, notamment dans l'analyse des minéraux[5], etc. DescriptionLe soufflet à bouche est constitué d'un long tube en fer ou en bois d'un mètre environ, ou quelquefois par un canon de fusil sans culasse. On soufflait à une extrémité, dont la forme était éventuellement aménagée, comme pour une trompette, pour recevoir les lèvres. L'autre extrémité était plongé dans les braise de l'âtre. Le soufflet pouvait se terminer par une pointe, une fourche ou une spatule et combiner la fonction de soufflet avec celle de fourche d'âtre, de pelle ou de pincettes. C'est donc à ce type, amélioré par sa combinaison avec la fourchette à feu qu'appartenaient les « grappins » maconnais[6],[3].
L'origine de l'objet est très ancienne. Certaines représentations égyptiennes le montrent : on voit en effet sur un fourneau dans l'une des tombes de Gournah à Thèbes « un vase au travers duquel paraît suinter un liquide et un personnage debout auprès du fourneau est occupé à activer le feu au moyen d'un soufflet à bouche ou chalumeau[8] ». Les Égyptiens se servaient du roseau pour faire des flûtes, des flèches, des treillages, des tubes à l'usage des soufflets de forge[9]. La technique aurait pu être aussi utilisée à l'âge du bronze, dans les Bouches-du-Rhône, pour les travaux de métallurgie[10]. Voir aussiArticles connexesNotes et références
|