Si Francine (Micheline Lanctôt) est une femme au foyer ayant en apparence tout pour être heureuse, soit un mari travailleur (Luc Durand), des enfants joueurs et le confort du matérialisme bourgeois, pourquoi est-elle rongée par un malaise sans nom[7]? Parce qu'en dehors des rôles d'épouse, de mère et de ménagère, rien ne la définit en elle-même et pour elle-même, en termes d'ambition personnelle ou d'existence individuelle[5],[8].
La cinéaste Aimée Danis est recrutée par Anne Claire Poirier dans le cadre du programme En tant que Femmes de l'Office national du film du Canada (ONF), dont l'objectif vise à mettre en valeur le cinéma féminin en lui donnant à la fois moyens et structure[7]. Aimée Danis écrit le scénario de Souris, tu m'inquiètes après s'être documentée plusieurs mois durant auprès de plusieurs groupes de femmes québécoises : des mères célibataires aux femmes universitaires, en passant par des femmes séparées ou divorcées[15],[4]. Si le second groupe lui sert à déployer son récit autour de l'aliénation d'une femme ne vivant plus que pour sa famille, son parti pris fictionnel le plus évident réside dans le choix d’un milieu aisé, permettant par le fait même de distinguer le mal-être de Francine de toute préoccupation financière[7],[9].
↑Jocelyne Denault, Écriture cinématographique féminine au Québec (mémoire de maîtrise), Université de Montréal, , 226 p., p. 35.
↑ a et bJean-François Hamel, « Les pionnières québécoises : Naissance d’un cinéma féminin », Ciné-Bulles « Cinéma et femmes », , p. 25 (ISSN0820-8921, lire en ligne).
↑ a et bHuguette Poitras, « En tant qu'être humain », Séquences, no 81, , p. 14 (ISSN0037-2412, lire en ligne).
↑Ambre Sachet, « Genèse du cinéma québécois au féminin : l'héritage d'Anne Claire Poirier », Ciné-Bulles, vol. 36, no 3, , p. 28 (ISSN0820-8921, lire en ligne).
↑ abc et d(en) Marie-Ève Fortin (dir.), Challenge for Change: Activist Documentary at the National Film Board of Canada, Michael Brendan Baker, Thomas Waugh, and Ezra Winton, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press (MQUP), , 599 p. (ISBN9780773585263), « The En tant que femmes Series, the film Souris, tu m’inquiètes, and the Imagining of Women’s Consciousness in 1970s Quebec », p. 128.
↑Thérèse Lamartine, « Du cinéma et, de ci de là, des femmes », Copie Zéro, no 6, , p. 40-41 (ISSN0709-0471, lire en ligne).
↑ a et bHélène Ouvrard, « Le mal sans nom des femmes d’aujourd’hui, selon Aimée Danis », Le Nouvelliste, , s.p..
↑C.D., « Vision d’une grande justesse avec Souris, tu m’inquiètes », Le Soleil, , s.p..
↑ a et b« Souris, tu m'inquiètes », Nouveau cinéma canadien, no 26, , p. 4.
↑(en) Michel Euvrard et Bernard Queenan, « Parlez-vous Québécois?' », Film Comment, Film Society of Lincoln Center, vol. 16, no 2, , p. 45-48 (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Marie-Ève Fortin (dir.), Challenge for Change: Activist Documentary at the National Film Board of Canada, Montréal and Kingston, McGill-Queen’s University Press (MQUP), , 599 p. (ISBN9780773585263), « The En tant que femmes Series, the film Souris, tu m’inquiètes, and the Imagining of Women’s Consciousness in 1970s Quebec », p. 131.
↑Hélène Ouvrard, « Le mal sans nom des femmes d’aujourd’hui, selon Aimée Danis », Le Nouvelliste, .
Annexes
Bibliographie
Sur Souris, tu m'inquiètes
Louise Archer, « Le billet : Souris, tu m’inquiètes », Les 2 Rives,
s.n., « Souris, tu m'inquiètes (Canada : Québec, 1973) - En tant que femmes / Société Nouvelle / Challenge for Change », TV Hebdo, vol. 16, no 9, , p. 131