Les spaghetti (/spa.gɛ.ti/, en italien /spa'get:i/) ou spaghettis sont une variété de pâteslongues, fines et cylindriques, typique de la cuisine italienne.
Étymologie
Le substantifmasculin[1],[2] « spaghetti » est un emprunt[3] à l'italienspaghetti[1],[2], pluriel de spaghetto (« ficelle »)[1], dérivédiminutif de spago (« fil pour ficelle »), lui-même issu du latin tardifspacus (« cordon, ficelle »)[1]. En français, la forme plurielle « spaghetti » est correcte (le singulier correspondant étant « spaghetto », d'usage rare mais néanmoins correct) mais les rectifications orthographiques de 1990 recommandent de ne l'employer que pour le singulier. Le pluriel « spaghettis » est désormais majoritaire [4].
Histoire
La plus ancienne mention de pâtes sèches remonte au XIIe siècle, où Al Idrissi, dans le Livre de Roger de 1154, décrit une fabrique de pâtes allongées légèrement arrondies appelées itrya, de l’arabe itryah qui signifie « pâte fine coupée en bandes », dans la ville de Trabia, à 30 km de Palerme en Sicile[5],[6]. Ces pâtes, ancêtres des spaghettis, se diffusent rapidement parce qu’elles sont sèches, et donc moins périssables et plus faciles à transporter[7].
Dans les autres pays, ils se préparent aussi selon de multiples variantes de recettes, souvent dictées par la simple recherche de l'originalité ou par la transposition de recettes d'autres types de pâtes. On peut trouver, par exemple, des « spaghettis aux fruits de mer », accompagnés de larges tranches de jambon, sans autre assaisonnement, ou bien des « spaghettis à la bolognaise » (qu'on trouve même vendus en boîtes dans le nord de l'Europe), contenant une sorte de sauce à la bolognaise et des spaghettis déjà cuits.
D'innombrables recettes de pâtes et de sauces existent en Italie, dont plusieurs centaines pour les spaghettis. Néanmoins certaines recettes sont plus adaptées aux spaghettis, parmi lesquelles :
1954 : Misère et Noblesse, d'Eduardo Scarpetta. Les spaghettis sont les mémorables héros d'un gag de cette comédie, également interprétée au cinéma par Totò, dans lequel ils finissent dans les poches du protagoniste miséreux, qui devant les cacher, les met dans les poches de sa veste[9].
1954 : Un Américain à Rome, de Steno. Un plat de spaghettis est également le « protagoniste » d'une célèbre séquence de ce film, avec un jeune Alberto Sordi dans le rôle du Yankee aux prises avec un très grand plat (extra-large) de spaghettis (très) assaisonnés à la tomate[10].
1988 : Le Grand Bleu, de Luc Besson, dans plusieurs scènes avec Enzo, dont le repas de spaghetti alle vongole (sous le nom de spaghetti del mar, « de la mer ») avec Jacques, Johanna, et la mama d'Enzo, au restaurant panoramique du bord de mer de Taormine en Sicile[13].
1997 : Le Génie de l'aubergine et autres contes loufoques, de Pierre Cormon. Le conte « Confession publique faite par la dernière mangeuse de spaghettis » de ce recueil met en scène une femme qui refuse d'abandonner les spaghettis traditionnels au profit des spaghettis en cube, dernière innovation de l'industrie agro-alimentaire en 2053, et le paie au prix fort[14].
1994 : Hotel Mario jeu vidéo sur CD-i. Dans une des cinématiques du début de ce jeu, Luigi raconte à Mario qu'il « espère qu'elle (la princesse Peach) a fait plein de spaghettis ». Scène parodiée plus d'une fois, y compris dans sa version en anglais.
Sciences
Quand on plie un spaghetti (sec) il ne se casse jamais en deux morceaux, mais en trois ou plus. Ce « mystère du spaghetti », popularisé par le physicien américain Richard Feynman, s'explique par le fait que le spaghetti se brise bien d'abord en deux morceaux, mais qu'ils sont ensuite parcourus par une onde de détente de flexion qui fait transitoirement repasser la contrainte au-dessus du seuil de rupture. Une astuce pour réussir à casser un spaghetti en deux consiste à lui appliquer une certaine torsion avant de le plier[15],[16].