Les petits ordinateurs de bureau scientifiques série 80 de Hewlett-Packard ont été lancés en 1980, en commençant par le populaire HP-85 destiné aux applications d’ingénierie et de contrôle. Ils offraient la capacité des ordinateurs de bureau de la gamme HP 9800 avec un moniteur intégré dans un boîtier plus petit comprenant une unité de stockage et une imprimante, pour un prix deux fois moins cher.
Caractéristiques
Le premier modèle de la série 80 lancé en était le HP-85[1]. Le magazine Byte écrivait : « Nous avons été impressionnés par les performances du HP-85. Les graphismes à eux seuls en font un choix attrayant, quoique plutôt coûteux, qui se pose en alternative aux autres petits systèmes présents sur le marché. […] À notre avis de nombreux expérimentateurs et passionnés d'informatique seront intéressés par cet ordinateur »[2].
Dans un boîtier de type machine à écrire, et pour 3 250 dollars, le HP-85 contient un processeur et un clavier, avec un système d’exploitation en ROM (comme la série 9800), une mémoire vive de 16 Ko, un écran CRT de cinq pouces (seize lignes de 32 caractères ou 256 × 192 pixels), un lecteur de bande pour cartouches DC-100 (capacité de 210 Ko, transfert à 650 B/s) et une imprimante thermique. L'écran mais aussi l'imprimante affichent à la fois graphiques et textes. L'imprimante est capable de reproduire tout ce qui est affiché à l'écran. Le châssis comprend quatre emplacements d'extension à l'arrière pouvant contenir des modules de mémoire, extensions de ROM ou des interfaces telles que RS-232 et GPIB[3]. Tous les composants ont été conçus par la division Ordinateurs personnels de Hewlett-Packard à Corvallis (Oregon), y compris le processeur et le chipset principal[2].
Les derniers modèles offraient des variantes telles que des écrans différents ou externes, des interfaces intégrées ou un boîtier monté en rack (voir le tableau ci-dessous pour plus de détails).
Les ordinateurs ont été construits autour d'un processeur propriétaire HP portant le nom de code « Capricorn », fonctionnant à 625 kHz (0,625 MHz) et disposant d'un interpréteur BASIC en ROM (de 32 ko). Les programmes pouvaient être stockés sur bandes (cartouches DC-100) ou sur des unités externes de disque et bande.
Malgré la fréquence du processeur relativement faible, ces appareils étaient plutôt en avance comparés aux autres ordinateurs de bureau de l'époque[4], en particulier les fonctionnalités logicielles destinées à une utilisation technique et scientifique. La représentation numérique standard était un format à virgule flottante avec une mantisse à douze chiffres (décimaux) et des exposants allant jusqu'à ± 499. L'interpréteur offrait un ensemble complet de fonctions scientifiques (fonctions trigonométriques, logarithme, etc.) qui calculaient avec ce niveau de précision. Le langage comprenait les tableaux à deux dimensions et une extension ROM permettait l'ajout de fonctions de haut niveau telles que la multiplication et l'inversion de matrices.
Pour les séries HP-86 et HP-87, plus importantes, HP a également proposé un module de carte processeur CP/M avec un processeur Zilog Z80 séparé.
Contexte historique
La fin des années 1970 a été marquée par la conception d’ordinateurs domestiques peu coûteux, tels que l’Apple I et le TRS-80. Steve Wozniak avait conçu l'Apple I en suivant l'idée d'un ordinateur qui fonctionnerait sous BASIC dès qu'il est allumé. Il a offert plusieurs fois les droits sur l'Apple I à HP qui n'a pas accepté[5]. Dans une interview, il avait remarqué que, peu de temps après, le département des calculatrices commençait un projet d'ordinateur 8 bits appelé « Capricorn », et il n'était pas autorisé à travailler sur ce projet[6]. Finalement, le marché de l'informatique de bureau irait aux ordinateurs personnels et compatibles IBM PC dotés d'un système d'exploitation basé sur lecteur de disquettes et d'un processeur Intel 8088 conforme aux normes de l'industrie (l'IBM PC a été annoncé peu après la série 80 de HP).
moniteur composite externe, pas de lecteur de bande ni d'imprimante ; deux interfaces pour disquette 9130 et un port imprimante Centronics intégré ; 64 K de RAM
HP-87
1982
2 495 $
Écran 9", affichage 80 × 16 (256 × 128), sans imprimante, sans bande, avec HPIB intégré et 32 K de RAM
Les modules d'interface de la série 80 ont été construits autour d'une puce d'interface de bus propriétaire qui connecte un microcontrôleur Intel 8049 standard au bus principal. Les fonctions d'interface telles que le handshaking ont été transférées au firmware 8049[15].
Interface de liaison de données (pour se connecter aux hôtes HP 1000/3000)
82967A
Module de synthèse vocale, vocabulaire de 1 500 mots utilisant une puce synthétiseur Texas InstrumentsTMS5220[16]
Notes et références
↑Todd R. Lynch, A New World of Personal/Professional Computation. (Un Monde Nouveau dans le Calcul Personnel/Professionnel), Hewlett-Packard Journal, , vol. 31, no 7, p. 3-7.
↑ a et bChristopher P. Morgan, « Hewlett-Packard's New Personal Computer », Byte, , p. 60 (lire en ligne, consulté le ).
↑Todd R. Lynch, A New World of Personal/Professional Computation (Un Nouveau Monde dans le Calcul Personnel/Professionnel), Hewlett-Packard Journal, , vol. 31, no 8, p. 16-22.