Le Tamil Nadu (tamoul : தமிழ் நாடு, Tamiḻ Nāṭu, /ˈt̪ɐmɨɻˈn̪aːɖu/[2]Écouter, litt. « pays tamoul »[3]) est un État d'Inde du Sud. Il compte environ 83 millions d'habitants pour un peu plus de 130 000 km2. La densité moyenne est forte, mais la croissance démographique est inférieure à la moyenne indienne. Le Tamil Nadu est plus riche et plus urbanisé que la moyenne nationale. La capitale de l'État est Madras, rebaptisée Chennai.
Le Tamil Nadu a été créé selon des critères linguistiques en 1956 : il correspond à peu près aux régions d'Inde où l'on parle tamoul. Il s'appelait « État de Madras » jusqu'en 1960.
Le territoire semble occupé par l'homme depuis environ 385 000 ans[4]. Les populations dravidiennes sont peut-être arrivées vers 1500 av. J.-C., poussées par l'avancée d'autres peuples Indo-Européens (cependant rien n'est certain à ce sujet).
Selon des scientifiques et des historiens, les Dravidiens seraient des descendants d'agriculteurs néolithiques d'Asie occidentale (Monts Zagros)[5] qui ont conquis et largement déplacé les chasseurs-cueilleurs locaux. Certains ont postulé l'idée d'un lien entre les proto-Dravidiens et les Élamites du sud de l'Iran[6].
Lors de l'indépendance de l'Inde, en 1947, la présidence de Madras devint l'État de Madras. Il comprenait le Tamil Nadu, l'Andhra Pradesh, ainsi qu'une partie des États de l'Orissa, du Karnataka et du Kerala. Les frontières actuelles datent de 1956.
La population du Tamil Nadu a été sévèrement touchée par le tsunami de décembre 2004 avec plus de trois mille morts.
L'État, tout comme l'ensemble de la côte est de l'Inde, est vulnérable au risque cyclonique. En moyenne, un à deux cyclones importants touchent la région chaque année, durant la saison des pluies hivernales[9]. La sécheresse est également un aléa dans de nombreux secteurs, notamment le sud-est (Ramnad, Madurai) et le nord-ouest (Coimbatore)[7].
Le principal cours d'eau de l'état est le fleuve Kaveri, dont le cours et le bassin versant occupent la partie centrale du territoire. Le reste de l'état est traversé par d'autres rivières d'importance, qui sont notamment le Palar, le Ponnaiyar et le Vellar au nord, la Vaigai, le Vaipar et la Thamirabarani au sud.
Les villes principales sont :
Chennai anciennement Madras : capitale de l'État ; quatrième ville du pays par la taille ; ville industrielle (automobile) ; port et aéroport international.
Coimbatore : ville industrielle (dont textile) située dans l'Ouest de l'État et desservi par un aéroport international.
Madurai : capitale culturelle et cœur du pays tamoul.
Le Tamil Nadu est divisé depuis 2020 en trente-huit districts[10], qui ont été constitués au fil du temps, à partir de douze districts initiaux qui composaient la partie tamoulophone de la présidence de Madras.
En 1986, le Tamil Nadu a supprimé son Conseil législatif au profit d'une législature monocamérale, comme la plupart des États indiens. Une tentative de recréation du Conseil a été stoppée en 2011 par la Cour suprême[11].
Résultats des élections législatives de l'État de 2011
Lors des élections de 2011, la coalition dirigée par le DMK (DMK+, allié au Congrès) a été défaite par l'alliance autour de l'AIADMK sous la houlette de Jayalalithaa.
Dans l’État du Tamil Nadu, le sable de plage recèle des minerais très convoités, comme le grenat, l’ilménite, le rutile, le zircon, le silicate, le leucoxène ou la monazite. Depuis des années, de véritables mafias font la loi dans ce secteur. Selon la journaliste Sandhya Ravishankar, qui fut harcelée : « La mafia du sable a des connexions avec des responsables politiques, des policiers et des fonctionnaires au sein même du gouvernement. Dès que vous révélez leurs agissements, ils ne vous lâchent plus ! »[12].
Démographie
Avec 72 147 030 habitants en 2011[13], le Tamil Nadu se classe au septième rang des États indiens les plus peuplés.
Selon le recensement religieux de 2011, le Tamil Nadu comptait 87,6 % d'hindous, 6,1 % de chrétiens, 5,9 % de musulmans, 0,1 % de jaïns et 0,3 % suivant d'autres religions ou aucune religion[14].
Culture
L'une des formes de danse classique de l'Inde, le Bharata Natyam, est originaire du Tamil Nadu. Des chorégraphes et danseuses bien connues, comme Malavika Sarukkai, sont aussi originaires de cette région.
Originaires du Tamil Nadu, le Silambam (pratiqué de nos jours en mode d'autodéfense mais aussi durant les festivals sous une forme acrobatique), le Varma Kalai (art des points vitaux), et le style du Sud du Kalaripayat comptent parmi les plus anciens arts martiaux du monde.
Agriculture
Le Tamil Nadu est le premier État indien producteur de jasmin, avec une production annuelle de 77 247 tonnes sur une surface cultivée de 9 360 hectares. Les fleurs produites sont exportées dans les pays voisins, au Sri Lanka, à Singapour, en Malaisie et dans les pays du Moyen-Orient[15]. Elles sont aussi absorbées localement pour les productions de la fleuristerie indienne, telles que les gajras et les mâlâs (guirlandes de fleurs).
Kanyakumari ou Cap Comorin est la ville la plus méridionale de la péninsule indienne, située sur le cap du même nom.
Nataraja est un aspect de Shiva très vénéré et emblématique du Tamil Nadu.
Le Chettinad est une région célèbre pour ses villages de grandes demeures habitées par la communauté des Nattukottai Chettiars.
Le Temple de Rameshwaram est l'un des sites de pèlerinages les plus fréquentés de toute l'Inde. Un lieu associé à l'épopée du Ramayana, qui est aussi un des Char Dham.
↑(en) George van Driem, Roger Blench (dir.) et Matthew Spriggs (dir.), Archaeology and Language II: Archaeological Data and Linguistic Hypotheses, Routledge, (ISBN978-1-134-82869-2, OCLC40885246), I (Correlating Archaeological and Linguistic Sequences), chap. 2 (« Neolithic correlates of ancient Tibeto-Burman migrations »), p. 89-90
↑ a et bK. Nathan, « Droughts in Tamil Nadu: A Qualitative and Quantitative Appraisal », Drought Network News (1994-2001), (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) A. Priya et Dr N. D. Mani, « Cyclone Prone Areas in Tamil Nadu State - A Geospatial Approach », International Journal of Engineering Research & Technology, vol. 4, no 2, (ISSN2278-0181, DOI10.17577/IJERTV4IS020623, lire en ligne, consulté le )