Al Haud est un nom introduit tout récemment. Il vient de l’arabe الحوض al-Ḥawḍ, « la Mare, l’Abreuvoir »[13],[14], où viennent se désaltérer les Gazelles. Al Haud correspond au groupe constitué par τ, h, υ, φ, θ, e et f UMa. Ce groupe forme un cercle sur le cou, la poitrine et les deux genoux de la Grande Ourse, et fait partie de la grande scène céleste arabe de الظباءal-Ẓibā’, « les Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que le décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964), qui note à ce propos ce diction arabe[15],[16]:
« Quand les Gazelles sautèrent d'al-Halba [qui correspond à Coma Berenices], elles parvinrent à al-Ḥawḍ. »
À partir d’une version latine d’al-Ṣūfī, le nom apparaît à la Renaissance sous la forme latine labrum balneatorium, littéralement « la Baignoire », chez Peter Apian[17]. Plus tard, en citant al-Ṣūfī, Thomas Hyde (1665) transcrit ‘AlHaud’ dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[18]. Richard Hinckley Allen transcrit à son tour ‘Al Ḥauḍ’[19]. Jack W. Rhoads a attribué les noms de Alhaud I à VII pour le groupe f, τ, e, h, θ, υ, et φ UMa[20].
Sarir Banat al Na’ash est un autre nom du groupe précédemment cité. Il vient de l’arabe بنات نعش سرير Sarīr Banāt Naᶜš, « le Lit de repos des Filles de Nasch », que l’on trouve chez al-Ṣūfī[21],[22],[23]. Transcrit ‘Sarīr Banāt al Naʽash’ par Richard Hinckley Allen avec un /al-/ en trop et donné pour θ UMa[24], on trouve le nom Sarir Banat al Na’ash chez Julius D. W. Staal[25],[26].
↑(en) A. Poveda et al., « Statistical Studies of Visual Double and Multiple Stars II. A Catalogue of Nearby Wide Binary and Multiple Systems », Revista Mexicana de Astronomía y Astrofísica, vol. 28, , p. 43-89 (Bibcode1994RMxAA..28...43P)
↑(de) Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harr0assowitz, 1961, p. 67.
↑Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
↑ (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 59 (fr.), p. 60 (ar.).