Robert-Thomas Lindet est issu d'une famille bourgeoise. Son père, Robert Lindet, est un marchand et un négociant de bois qui épouse en 1741 Marie-Anne Jouvin. De leur union naissent quatre enfants dont Robert-Thomas est le premier[3] :
Marie Anne Thérèse Lindet (1751-1819), qui épouse, en 1772, Charles Depierre de Villeneuve, et qui entretient une importante correspondance avec ses frères durant les évènements de la Révolution.
François Lindet (1752-1826), membre de la société populaire de Bernay.
Descendance
Le 18 novembre 1792, Robert-Thomas Lindet épouse, en la paroisse Sainte-Marguerite de Paris, sa gouvernante, Julie Scolastique Desplanques[4], née en 1759 à Gouttières[5], morte en 1833 à Bernay[6]. De leur union naissent deux enfants morts en bas âge, et une fille :
Adèle Lindet, née le 5 floréal an VII (24 avril 1799) à Bernay[7], morte le 28 mai 1813 dans la même ville[8].
Entre 1791 et 1792, Lindet, initialement défavorable au mariage des prêtres, adhère à cette opinion et à l'ordination d'hommes mariés face à la pénurie de prêtres[4].
En septembre 1792, Robert-Thomas Lindet est élu député du département de l'Eure, le deuxième sur onze, à la Convention nationale. Son frère aîné, Jean-Baptiste-Robert Lindet, député à l'Assemblée nationale législative, est réélu député, le troisième sur onze[11].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution. En avril 1793, il est absent lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat[12]. En mai, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[13].
En juin, sous la présidence de Jacques-Alexis Thuriot (député la Marne), il est élu secrétaire aux côtés de René Levasseur (député de la Sarthe) et de Jacques-Nicolas Billaud-Varenne (député de Paris)[14]. Le 17 brumaire an II (7 novembre 1793), en même temps que bon nombre de ses collègues ecclésiastiques et que Gobel, il renonce solennellement à ses fonctions ecclésiastiques[15].
Le 2 germinal an III (le 22 mars 1795), il prend le relais de son frère, qui prononce un long discours dans lequel il défend ses anciens collègues du Comité de Salut public[16].
Mandat aux Anciens
Sous le Directoire, Robert-Thomas Lindet est élu député au Conseil des Anciens, tandis que l'élection de son frère cadet aau Conseil des Cinq-Cents est invalidée. Il est tiré au sort pour quitter le Conseil en prairial an VI (mai 1798)[17].
Lors des élections de germinal an VI (avril 1798), il est réélu député aux Anciens et son frère ainé est réélu député aux Cinq-Cents, mais leur élection est cassée par la loi du 22 floréal an VI ((11 mai 1798).
À l'issue du coup d’État du 30 prairial an VII (18 juin 1799), Lindet est désigné commissaire du Directoire exécutif près le département de l'Eure.
Lindet n'est pas visé par la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides qui ont soutenu les Cent-Jours. Il meurt à Bernay le 10 août 1823.
Patrimoine
Il avait une maison en copropriété avec ses frères et sœurs, au 19 rue des Maillots à Caen qui venait du côté de leur mère et qui leur échut en 1806, représentant une valeur de 20.000 francs
↑ abc et dGuy Antonetti, « Lindet (Jean-Baptiste-Robert) », dans Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire (I) : Dictionnaire biographique 1790-1814, Institut de la gestion publique et du développement économique, coll. « Histoire économique et financière - XIXe-XXe », , 235–250 p. (ISBN978-2-8218-2825-4, lire en ligne)
↑ a et bRuth Graham, « Les mariages des ecclésiastiques députés à la Convention », Annales historiques de la Révolution française, vol. 262, no 1, , p. 480–499 (DOI10.3406/ahrf.1985.1132, lire en ligne, consulté le )
Thomas Lindet, Rapport à l'assemblée générale de la paroisse de Sainte-Croix de Bernay, Bibliothèque Municipale de Bernay.
Thomas Lindet, Correspondance de Thomas Lindet pendant la constituante et la législative, 1789-1792, publiée par Amand Montier, Paris : Société d'Histoire de la Révolution française, 1899 [1]
Dominique Soulas de Russel, Un Révolutionnaire normand fidèle aux siens, à son terroir et à ses convictions : Thomas Lindet, à travers sa correspondance familiale de 1789 à 1799, 1949-; Lindet, Robert-Thomas, Luneray, Bertout, 1997 (ISBN2-86743-245-6)
Henry Turpin, Thomas Lindet, évêque constitutionnel de l'Eure...essai biographique, Bernay, 1886, 256.p.: portrait, in-4°.
H. Méaulle, Histoire de Bernay, Bernay, 1947, p.168.
S. Lefèvre, Notice sur les nouveaux noms des rues de Bernay, Commission d'instruction publique de Bernay, 1920, p.17
A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny, Dictionnaire des Parlementaires français, 1789-1899, Paris, Borl, 1891.
F. Malebranche, Notes pour servir à l'histoire de la Révolution , ms, Bernay, 1890, p.9. sq
Guy Antonetti, Fabien Cordoni, Matthieu de Oliveira, Dictionnaire biographique... les Ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, éd. Igpde, Cheff, 2008, 3. vol.