L’édition 1959 accueillit une participation étrangère de grande qualité, tandis que les coureurs italiens échouaient à répondre aux attentes et essuyaient une débâcle. Pour la première fois, le maillot rose fut porté par des coureurs étrangers de la première à la dernière étape. Les Italiens ne remportèrent que neuf étapes. Charly Gaul et Jacques Anquetil portèrent la Maglia Rosa successivement, puis le Luxembourgeois réalisa une prouesse dans l’étape Aoste-Courmayeur, franchissant la ligne d’arrivée avec près de dix minutes d’avance sur Anquetil au bout de 296 km d’efforts[1]. Diego Ronchini les suivait sur le podium.
L'exploit de Charly Gaul l'avant-dernier jour
L’édition 1959 accueillit une participation étrangère de grande qualité : Rik Van Looy, Gaul, et surtout Anquetil, pour qui le patron de la course Torriani avait dessiné un Giro avec quatre contre-la-montre. Même si le parcours ne lui était pas vraiment favorable, Gaul réalisa une prouesse dans l’étape Aoste-Courmayeur, l’étape que tout le monde attendait, l’étape du Monte Bianco, où il se consacra “Ange de la montagne”. Gaul, extravagant et peu enclin aux relations publiques qui faisaient partie des devoirs d’un champion, se retrouva ce jour-là dans un début de bagarre avec des mécaniciens, journalistes, simples passants et supporters et refusa de signer des autographes. Durant l’étape, il avait d’abord grimpé le Col du Grand-Saint-Bernard puis la Forclaz et le Petit Saint Bernard, signant l’une des plus grandes victoires de l’histoire du cyclisme au bout des 296 kilomètres de cette étape interminable. Quand tout le monde pensait qu’il avait course perdue, à seulement 50 kilomètres de l’arrivée, il trouva un second souffle pour s’imposer en solitaire à Courmayeur. Il s’empara du maillot rose à l’arrivée et se présenta en vainqueur le lendemain au Vigorelli à Milan. Il tenait sa revanche après avoir perdu le Giro 1957 en raisons de difficultés gastriques en pleine course.