Connu seulement sous forme végétative, comme Pentatrichomonas humanis, il est plus grand que lui : 10 à 20 µm ; ovale ou arrondi, avec un axostyle dépassant nettement plus à l'arrière, il porte 3 ou 4 flagelles antérieurs et 1 flagelle récurrent soulevant une membrane ondulante courte (un tiers du corps).
Se déplaçant activement, il se nourrit par osmose et se multiplie par division longitudinale. Le cycle est à un seul hôte et, en l'absence de formes kystiques, la transmission des formes végétatives est directe.
Pathogénie chez l'être humain
Épidémiologie
Malgré des porteurs sains nombreux (jusqu’à 50 % des cas sont asymptomatiques), surtout chez les hommes, le Trichomonas vaginalis a un rôle pathogène net dans les deux sexes :
la vaginite à Trichomonas vaginalis représente 50 % des vaginites avec leucorrhées.
Transmission
Chez la femme, après la puberté et lorsque l'acidité vaginale est diminuée, on le retrouve de manière fréquente comme parasite de la cavité vaginale et de l'urètre ; mais aussi de la vessie ou encore des glandes de Skene et de Bartholin.
La transmission se fait habituellement par contact vénérien, avec un taux de transmission très élevé (environ quatre fois sur cinq, surtout de l'homme à la femme). La transmission est aussi théoriquement possible par échange de linge de toilette humide[3].
Diagnostic
Le diagnostic se fait en examinant un prélèvement frais (prélèvement vaginal ou goutte urétrale) au microscope au faible grossissement entre lame et lamelle en lumière diaphragmée ou au contraste de phases qui montre le protozoaire. Les trichomonas sont reconnus à leurs mouvements et à leur morphologie. Chez l'homme, le dépistage pourra être fait par recueil de la première goutte du méat le matin avant toute miction, ou encore par massage prostatique.
En cas de diagnostic d'une trichomonose génitale, il faut rechercher l'ensemble des germes responsables des IST.
Autres éléments du diagnostic microscopique: modification du pH vaginal à 4,5 , présence de nombreuses polynucléaires au cours du prélèvement vaginal, diminution ou disparition de la flore de Doderlein.
Clinique
Rappelons que les porteurs sains sont nombreux (jusqu'à 50 % des cas sont asymptomatiques).
la patiente se plaint de dyspareunie au niveau de l’orifice vaginal (douleurs lors des rapports sexuels).
Chez l'homme
Il est très souvent asymptomatique (90 % de cas), d'où son dépistage difficile et sa dissémination facile. En cas d'urétrite avérée, il existe une dysurie. Des signes plus discrets comme une goutte matinale ou une méatite peuvent être présents.
Traitement
Il faut traiter toutes les personnes contaminées (patiente et tous les partenaires connus), la recherche d’infection devant se faire que les sujets soient symptomatiques ou pas[4], par:
métronidazole (Flagyl) : 2 grammes par voie buccale en dose unique ;
conseiller aux patientes de ne pas consommer de boissons alcooliques durant le traitement au métronidazole ni dans les 48 heures qui suivent afin de prévenir un effet antabuse ;
le métronidazole, mal supporté, tend à être remplacé par le tinidazole (Fasigyne) en dose unique (quatre comprimés à 500mg en une seule prise) ;
le mimorazole (Naxogyn) en dose également unique (huit comprimés à 250mg ou deux comprimés à 1g) a été supprimé du marché en 2002 ;
éviter les rapports sexuels sans préservatif jusqu'à la guérison (clinique ou parasitologique) ;
Le traitement par métronidazole est possible pendant l'allaitement ou la grossesse[5].
Notes et références
↑Donné MA. « Animalcules observés dans les matières purulentes et le produit des sécrétions des organes génitaux de l’homme et de la femme » extrait d’une lettre. Acad Sci (Paris) 1836;3:385-386.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) A Lennox Thorburn, « Alfred François Donné, 1801-1878, discoverer of Trichomonas vaginalis and of leukaemia », Br J Vener Dis, vol. 50, no 5, , p. 377-80. (PMID4138951, PMCIDPMC1045069, lire en ligne [PDF])