Trophime d'Arles
Trophime d'Arles ou saint Trophime est un saint chrétien dont l'histoire est mal connue. Il serait le premier évêque d'Arles. Il est fêté le 29 décembre[1]. Légendes et traditionsUne légende dit que saint Trophime serait arrivé à Arles vers 46. Le point de départ de cette légende est à chercher dans l'homonymie avec le compagnon de saint Paul, un païen d'Éphèse qui l'accompagna lors de son troisième voyage missionnaire. Mais la date improbable et le fait qu'il tombe malade à Milet (2 Timothée 4,20) sans continuer de suivre l'apôtre aurait tendance à invalider la légende. D'après Grégoire de Tours, il aurait été l'un des sept missionnaires envoyés par l'évêque de Rome pour évangéliser la Gaule au même titre que Saturnin à Toulouse et Austremoine en Auvergne ; il serait ainsi le fondateur de l'Église d'Arles au IIIe siècle en tant que premier épiscope. BiographieCet évêque éventuellement légendaire, pourrait donc bien avoir existé. En cohérence avec les propos rapportés par Grégoire de Tours, des sources ténues mais basées sur des documents authentiques - des lettres de l'évêque de Carthage Cyprien écrites dans les années 250-254 - précisent la participation d'un évêque Trofime aux évènements liés à la persécution de Dèce. En effet, peu après ces évènements, vers 252, une lettre de Cyprien à Antonianus[2] évêque en Numidie (lettre 55[3]) évoque un Trofime qui après avoir renié l’église, avait demandé à revenir en son sein.
Bien qu’il ne soit pas affirmé que cet évêque soit l’évêque d'Arles, il est impossible de ne pas apercevoir une grande concordance entre ce Trofime et l'évêque d'Arles Trophime. Ce Trofime, dont le patronyme est proche, a été évêque vers 250 à la même époque que celui évoqué par Grégoire de Tours ; il a renié la foi chrétienne lors des persécutions de Dèce, ce que ne rappelle toutefois pas - avec une certaine logique - le récit hagiographique légendaire. Ce Trofime semble très connu dans la chrétienté au point que Cyprien, s'adressant à son interlocuteur, ne se sent pas obligé de préciser le diocèse dont il est l'évêque[4]. Cyprien nous apprend également que ce Trofime souhaite retourner dans la communauté de l'Église, ce qui suscite des interrogations de la part de ses anciens collègues, tels que cet Antonianus. Or, l'évêque de Carthage évoque dans une de ses lettres suivantes, la lettre 68 datée de 254[5], toujours à propos du schisme novatien, l'évêque d'Arles Marcianus qui refuse de réintégrer dans l'Église les chrétiens repentants :
Enfin comme évoqué dans la lettre 55, un des enjeux de ce pardon papal, c'est de savoir si Trofime récupère ou non son diocèse. Tous ces éléments expliquent très bien la conduite de Marcianus, élu évêque d'Arles à la place de Trofime, qui ne souhaite pas que Trofime reprenne sa place au sein de l’église arlésienne. Il est donc possible que ce Trofime ne soit qu'une seule et même personne avec Trophime comme l'admet historien du XIXe siècle, Wladimir Guettée[7]. PatronageSon nom a été donné à la cathédrale de la cité construite au Ve siècle ; initialement appelée Saint-Étienne, l’édifice prend le nom de Trophime au XIIe siècle. Il est considéré comme le saint patron de la ville d'Arles. Galerie
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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