Unité urbaine en FranceEn France, une unité urbaine[1] est un territoire défini empiriquement par la continuité de l'habitat ou du bâti. Une unité urbaine peut agglomérer plusieurs communes lorsqu'elles paraissent former ensemble une seule ville. Cette expression, qui ne correspond à aucune circonscription administrative, est utilisée par certains statisticiens et urbanistes de l'administration. Dans ce cadre, dans le cas d'une unité urbaine limitée à une seule commune, on parle de ville isolée. Chaque pays a sa propre définition statistique de ce qu’il convient de considérer comme une ville, et, partant de là, une population urbaine. En France, le caractère urbain ou rural des communes et, par extension, de la population qui y réside, est appréhendé au travers de la notion d’unité urbaine définie par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en s'appuyant sur les recommandations adoptées au niveau international[2]. Ainsi, seront définies comme urbaines les communes incluses dans une unité urbaine[3]. La population urbaine est donc la population résidant dans une commune urbaine. Les communes ne relevant pas de la catégorie des communes urbaines appartiennent à la catégorie des communes rurales[4]. L'unité urbaine peut être définie comme le territoire d'une ou de plusieurs communes dont plus de la moitié de la population réside dans une zone d'au moins 2 000 habitants dans laquelle aucune habitation n'est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. Dans la nouvelle nomenclature de 2010, une unité urbaine offrant au moins 10 000 emplois est aussi appelée pôle urbain[5] si elle n'est pas située dans la couronne périurbaine[6] d'un autre pôle urbain. L'Insee distingue également des moyens pôles, unités urbaines offrant 5 000 à 10 000 emplois, et des petits pôles, unités urbaines offrant 1 500 à 5 000 emplois. Notion de commune urbaine et d’unité urbaineCommune urbaineDéfinitionUne définition courante mais erronée retient comme urbaines les communes comptant au moins 2 000 habitants. La définition est en réalité quelque peu plus complexe. Une commune urbaine est une commune dont plus de la moitié de la population réside dans une agglomération urbaine, c'est-à-dire une zone bâtie continue (agglomération) comptant au moins 2 000 habitants (urbaine). Trois conditions sont donc nécessaires pour qu’une commune soit considérée comme urbaine :
Exemple illustréPour illustrer la détermination des unités urbaines, les communes A, B, C, D, E, F, G et H seront pris en exemple. Disposant du décompte de la population totale pour chacune d’entre elles, on ne peut cependant pas en déduire directement leur caractère urbain ou non. Il est en effet nécessaire pour cela de savoir s’il existe sur le territoire de ces communes des zones agglomérées de plus de 2 000 habitants (des agglomérations urbaines, donc) et, le cas échéant, d’en localiser précisément les limites. On exclura en particulier les zones bâties continues de moins de 2 000 habitants, telles que des hameaux isolés ou de petits bourgs, à moins que celles-ci ne soient distantes de moins de 200 mètres d’une agglomération urbaine, auquel cas ils en feront partie. Ce travail est effectué à l’aide de photographies aériennes et de données sur la répartition de la population. Dans l'exemple ci-joint (première image à droite de la section), il existe donc trois agglomérations urbaines, représentées en orangé. Les zones agglomérées de moins de 2 000 habitants figurent en rouge. Replaçons ces agglomérations urbaines dans le contexte du découpage communal. Les hameaux et les petites agglomérations de population ne seront donc pas prises en compte et seront donc assimilées aux zones d’habitat diffuses (espace blanc). Seule la commune D n’est pas traversée par une agglomération urbaine. Il convient à présent de déterminer précisément pour chaque commune quelle est la part de la population résidant dans une agglomération urbaine. Ce nombre est indiqué par le chiffre bleu. Les communes dont plus de la moitié de la population vit dans une agglomération urbaine seront considérées comme urbaines. Celles-ci sont mentionnées en rouge. À noter par ailleurs que la commune B, qui n’a que 750 habitants, est urbaine tandis que les communes D et G, qui ont au total 2 000 habitants ou plus, sont rurales. Enfin, dans ce classement en unités urbaines, c’est la commune dans son ensemble qui sera considérée comme urbaine ou rurale. Cela ne signifie pas, bien entendu, qu’une commune urbaine n’a pas sur son territoire de zones naturelles voire agricoles ni, inversement, qu’une commune rurale n’a pas quelques zones agglomérées : cela signifie juste que la majorité de la population vit ou ne vit pas dans une zone agglomérée relativement importante. Unité urbaineDéfinitionUne unité urbaine est un ensemble de communes urbaines contiguës. Une unité urbaine peut être constituée d’une seule commune — auquel cas on parle d’unité urbaine monocommunale (ou ville isolée) — ou d’un ensemble de communes — on parle alors d’unité urbaine multicommunale. La zone agglomérée comprenant au moins 2 000 habitants peut en effet s’étendre exclusivement sur le territoire d’une seule commune ou sur le territoire de plusieurs communes. Exemple illustréAppliqué à notre exemple cartographique, cela nous donne une unité urbaine multicommunale (regroupant les communes A, B, C et E) et deux villes isolées (les communes F et H). La population d’une unité urbaine est celle de toutes les communes la composant, que cette population vive effectivement dans l’agglomération urbaine ou pas. La commune la plus peuplée donnera en général son nom à l’unité urbaine (exceptions : Douai-Lens, Marseille - Aix-en-Provence). Deux unités urbaines peuvent se jouxter sans en former une seule, dès lors qu’il n’y a pas de continuité entre leurs zones agglomérées. En ce qui concerne les unités urbaines multicommunales, on distinguera en outre deux types de communes :
Les unités urbaines multicommunales ainsi constituées ne respectent pas nécessairement les limites départementales, comme celle de Paris ou celle qui réunit Douai (Nord) et Lens (Pas-de-Calais), ni même les frontières nationales, comme dans le cas de Bâle (Suisse), Saint-Louis (France) et Weil am Rhein (Allemagne). Il existe quelques unités urbaines (toutes transfrontalières) qui ont moins de 2 000 habitants dans leur partie française, la définition de l’Insee permettant tout à fait une telle prise en compte de la situation des communes voisines. En revanche, les unités urbaines respectent nécessairement les limites communales, dans la mesure où le statut urbain ou rural reconnu à une commune s’applique à la commune dans son intégralité. Pour résumer, toute commune française relève donc nécessairement de l’une et d'une seule de ces quatre catégories incluant commune rurale, ville isolée, ville-centre et commune de banlieue. Pour savoir à quelle catégorie appartient une commune, on peut consulter le site de l’Insee[7] qui donne à la fois le statut de la commune et, le cas échéant, son unité urbaine de rattachement. Les unités urbaines sont redéfinies à l’occasion de chaque recensement de la population. Liste des principales unités urbainesVoici la liste des vingt unités urbaines de France qui dépassent 300 000 habitants en 2021 dans la délimitation de 2020, nombre de communes au ), à partir des résultats statistiques du recensement de 2021 publiés par l'Insee.
Nombre, évolution territoriale et démographiqueNombreSelon le nouveau zonage de 2010, l'Insee a délimité 2 293 unités urbaines en France, dont 50 dans les départements d'outre-mer (en incluant Mayotte). Au recensement de 2007, ces unités urbaines regroupent au total 49 815 847 habitants sur 63 786 907 (Mayotte incluse), soit un taux de population urbaine de 78,1 % sur l'ensemble des 101 départements français. Les unités urbaines étaient redéfinies à l’occasion de chaque recensement de la population de 1954 à 1999. Depuis la mise en œuvre de la nouvelle méthode de recensement, la redéfinition devient décennale. Par rapport aux délimitations de 1999, le périmètre de certaines unités urbaines a été fortement agrandi, notamment celles de Marseille - Aix-en-Provence, Lyon, Bordeaux, Grenoble, Rouen, Avignon, Montpellier, Saint-Étienne, Béthune, Tours, Pointe-à-Pitre, Bayonne, Nîmes, Chambéry, Saint-Paul ou Cayenne. En revanche, le périmètre des unités urbaines de Valenciennes, Metz et Nancy a été réduit par création de nouvelles unités urbaines.
Évolution territoriale des vingt premières unités urbaines de 2007 depuis 1982
Évolution démographique dans les limites de 1999À titre indicatif, le tableau ci-dessous fait apparaître l'évolution démographique des unités urbaines en France de plus de 100 000 habitants entre 1999 et 2008 dans la délimitation de 1999. Cela permet de voir comment une croissance de la population entraîne une densification de l'espace urbain initial — celui délimité en 1999 — ou, inversement, comment une décroissance démographique entraîne une baisse de la densité de population de cet espace urbain initial. La comparaison avec le tableau de la population des unités urbaines dans leur délimitation de 2010 rend compte de l'extension ou non de l'espace urbain délimité autour des villes-centres des unités urbaines (par augmentation ou diminution du nombre des communes qui les composent), en plus de ces effets de densification ou de baisse de densité des espaces urbanisés initiaux.
Historique des zonagesZonage de 1990Zonage de 1999Selon le recensement de 1999, la France regroupe 2 055 unités urbaines, dont 1 995 sur le continent et 60 en Outre-mer. Zonage de 2010Zonage de 2020Selon le zonage établi en 2020, la France compte 2 467 unités urbaines regroupant les 52 861 686 habitants de 7 580 communes[37]. 13 919 171 habitants, répartis sur 27 388 communes habitent hors unité urbaine. Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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