La commune est aux confins du Bocage flérien et du Mortainais. D'après l'atlas des paysages de la Basse-Normandie, elle appartient aux Hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais caractérisés par « un paysage rude, marqué par un relief complexe modelé par les cours d’eau qui en divergent comme d’un château d’eau »[1]. Son bourg est à 5,5 km au sud de Tinchebray, à 15 km à l'est de Sourdeval, à 16 km à l'ouest de Flers et à 20 km au nord-ouest de Domfront[2].
Le bourg d'Yvrandes est situé à l'est du territoire, en limite avec Saint-Cornier-des-Landes. Il est légèrement au sud de l'intersection des routes départementales 23 (de Beauchêne à Tinchebray) et 229 (de Truttemer-le-Petit à La Forêt-Auvray). La D23 relie Yvrandes à Ger au sud et à Tinchebray au nord, tandis que la D229 conduit à Saint-Jean-des-Bois à l'ouest et à Saint-Cornier-des-Landes, permettant un accès vers Flers, à l'est. La D289 relie le bourg au Ménil-Ciboult au nord, et après avoir emprunté le tracé de la D23 sur 2 km, la quitte pour se diriger vers Beauchêne au sud-est. En outre, le territoire est parcouru au sud par la D817 qui relie Saint-Jean-des-Bois à Beauchêne, et au nord par la D237 reliant Tinchebray au Fresne-Poret.
Le sud du territoire est parcouru par des ruisseaux qui alimentent l'Égrenne (sous-affluent de la Mayenne) qui matérialise la limite de département avec Ger (Manche). Le nord est arrosé par le ruisseau de Monbayer et le ruisseau du Bois Robert qui donnent leurs eaux au Noireau, affluent de l'Orne. Yvrandes est donc partagé entre les bassins de la Loire et de l'Orne. La ligne de partage des eaux est parcourue par la D 229.
L'altitude maximum (321 mètres) est au nord-ouest, près du lieu-dit la Béharie, en limite de commune, sur une pente qui culmine au château d'eau de Saint-Jean-des-Bois. Une altitude similaire (318 mètres) est atteinte sur la ligne de partage des eaux. Le point le plus bas (181 mètres) est à l'extrême sud, à la sortie de l'Égrenne du territoire.
La pluviométrie annuelle avoisine les 1 150 mm[3].
Le lieu-dit la Dépoiserie, à moins d'un kilomètre au nord du bourg, également proche de la limite avec Saint-Cornier-des-Landes, est en fait plus bâti que le bourg. La commune étant en région bocagère, le nombre de lieux-dits est très important. Les principaux sont, du sud-est à l'est, dans le sens horaire, le Bourg, les Trois Cheminées, la Butte Louvet, le Foncé, la Fougère, le Haut Bréchedaux, la Fieffe à la Rivière, les Hautes Sources, la Butte aux Peigniers, la Béharie, la Foutelée et la Dépoiserie.
Le toponyme est attesté sous la forme Yvranda vers 1200[5]. Il vient du toponyme gaulois equoranda[6] dont la dérivation la plus fréquente en français est Ingrandes. Equoranda signifiait fondamentalement « limite » et correspondait souvent à la frontière entre deux peuples gaulois[Note 2].
Le gentilé est Yvrandais.
Un prieuré-cure d'Augustins, qui relevait du prieuré du Plessis-Grimoult, y fut fondé vers 1170 sur le lieu d'un ermitage plus ancien[7]. Il faisait partie du diocèse de Bayeux, de l'archidiaconé de Bayeux et du doyenné de Condé[8]. Ce prieuré fut le lieu où Robert Courteheuse, duc de Normandie, passa sa dernière nuit de liberté avant d'être fait prisonnier par son frère Henri Ier Beauclerc, roi d'Angleterre, à la bataille de Tinchebray le . Ses troupes étaient parquées au lieu-dit Bois Robert, situé près du gué se trouvant sur le chemin reliant Yvrandes à Tinchebray. Henri II Plantagenêt, qui séjournait à Domfront, fut victime d'une attaque lors d'une chasse dans la forêt de la Lande Pourrie du côté de Barenton et transporté dans la motte castrale de Ger pour y être soigné. Il dota richement le prieuré voisin en signe de reconnaissance après sa guérison par une charte datant de 1170 :
l'église Notre-Dame avec ses dîmes, dépendances et le fief presbytéral délimité par une enceinte de haies doubles avec fossés extérieurs et intérieurs sur une surface de 75 hectares ;
le droit de passage, de pacage des porcs et de chauffage par l'usage du bois mort de la forêt de la Lande-Pourrie, du Passais, de Tinchebray, et de la forêt d'Andenne (Andaine) ;
La chapelle, couverte d'un toit de chaume fut en partie détruite en 1327 par un incendie. Le prieuré fut reconstruit dans le style gothique, on peut encore voir aujourd'hui la porterie datant de cette époque (XIVe siècle). Sur le point le plus élevé d'Yvrandes, situé sur la ligne de partage des eaux entre la Manche et l'Atlantique, au nord du manoir du prieur et des bâtiments de service organisés autour d'une cour, l'église du prieuré fut reconstruite sous la forme d'une chapelle sans transept ni bas-côtés, avec une abside ajourée de larges baies en ogives, des meneaux trilobés et des tympans ornés d'étoiles et de trèfles. Il ne subsiste que le puits datant de la construction du manoir prieurial, car la partie résidentielle du logis des chanoines fut rebâtie en 1750 sur les vestiges médiévaux.
Pendant la Révolution, lors de la chouannerie normande, le marquis de Frotté s'y cacha quelque temps. Saisi comme bien national puis vendu à la Révolution, le prieuré fut acheté par Gilles Chancerel, un des principaux acteurs de la zone cloutière de Chanu capitale du clou normand.
Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[15].
Démographie
En 2019, la commune comptait 154 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Yvrandes[16]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 3].
Au premier recensement républicain, en 1793, Yvrandes comptait 874 habitants, population jamais atteinte depuis.
↑Ici, entre les Abrincates et les Baïocasses ? Il est à noter que la frontière avec les Aulerques Diablintes est très proche également, et qu'Yvrandes se situe dans un triangle entre les trois
↑Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.