ZarmasZarmas
Jeunes filles en tenue traditionnelle
Les Zarmas sont une population du Sahel, vivant essentiellement au Niger – où ils représentent 28 % de la population –, et d'une façon minoritaire au Nigeria, au Bénin, au Ghana au Burkina Faso et au Soudan. Ils font partie du groupe Songhaï. EthnonymesSelon les sources et le contexte, on observe de très nombreuses formes : Adzerma, Dierma, Djerma, Djermas, Djermi, Dyabarma, Dyarma, Dyerma, Jerma, Jermas, Saberma, Zabarima, Zabarma, Zabarmawa, Zaberma, Zabermawa, Zabirmawa, Zabrama, Zabrima, Zarbarma, Zarberma, Zarmas, Zerma, Zermas[1]. Origine et histoireLes Zarmas sont des populations Songhaïs émigrées du lac Débo, région du delta intérieur du fleuve Niger entre Mopti et Goundam, dans la marge occidentale de l'empire songhaï Appelé Dirma dans l'historiographie. Leur proximité historique explique notamment le degré élevé de continuité linguistique entre les Zarmas et les Songhaïs de Gao, Tombouctou et Djenné, les similitudes dans la croyance religieuse (basée à l'origine sur des religions animistes, diluées depuis par l'islamisation) et les établissements politiques. Dès le XVe siècle, les Zarmas ont laissé le secteur du lac Debo pour la région de Gao. Ils ont continué à se déplacer vers le sud au milieu du XVIe siècle pour s'installer dans l'Anzourou et le Zarmaganda au nord de Niamey. Pour des problèmes politiques et économiques, certains Zarmas se sont déplacés de Zarmaganda durant le XVIIe et le XVIIIe siècle vers les régions de la vallée du Niger au sud de Niamey et dans les plateaux de Fakara et de Zigui au sud-est. À chaque étape, les Zarmas ont rencontré des groupes pionniers, qu'ils ont assimilés : Goole, Kalle, Tchi, Lafar, et Sabir, de nos jours ces noms sont restés des appellations claniques. Les sous-ethnies Haoussa notamment Suje, Goubé ou Goubawa, Mawri ou Arawa, Mogobiri ou Gobirawa se sont installées par vagues migratoires ou commerciales et se sont mixées avec les populations zarma mais ont conservé leurs cicatrices rituelles (scarifications). Le début du XIXe siècle est marqué par des résistances acharnées contre des invasions touaregs et peuls. C'était d'abord Anzourou et Zarmaganda, qui luttaient contre les Touaregs en 1800. Puis commença le Djihad des Peuls en 1804, alors une classe de guerriers Wongari, émerge en partie des Zarmas du Dallol Bosso, et lutte avec acharnement durant une cinquantaine d'années : Dawda Bongaran, Issa Korombé et leurs alliés font la guerre contre les Peuls envahisseurs. Entre 1849 et 1856, c'est la période de l'apogée des Peuls sur le Zarmatarey, puis la situation s’inverse entre 1856 et 1866 au profit des Zarmas. Dès lors, les régions de la rive droite du Niger (Gourma), jusqu’aux pays Gurunsi devint une zone de razzia pour les Zarmas. En fait, des princes zarmas comme Babatou, qui font du mercenariat, dans le Dagomba et les pays Gurunsi arrivent à organiser une base de militaires et un État qui n’arrête pas de croître jusqu'à l’arrivée des colonnes français en septembre 1896. Organisation socialeWindi (concession) est l'unité de base sociale chez les Zarmas, collectivité d'homme et femme apparentés par les liens de descendance paternelle, unis sous l'autorité du plus âgé entre eux, le chef de la famille s'appelle Windikoy. Chaque village Zarmas est dirigé par un kwarakoy, chef du village qui est aussi sous l'autorité d'un bonkoyni ou laabukoy, ce dernier a sous son autorité un pays (ou une principauté). Les pays ZarmaLes Zarmas découpent le secteur qu'ils occupent en trois régions principales connues sous des appellations traditionnelles : Boboye, Zarmaganda, et Zarmatarey. Dans ces régions s'organisent plusieurs principautés, leur création remonte aux environs de la fin du XIXe siècle. À la tête de chaque pays se trouve une famille princière (Koyze) qui exerce un pouvoir autonome. La plupart des chefs règnent sous la tutelle de Zarmakoy, dont la plus célèbre est celle de Dosso. On trouve aussi des Gabdakoy, des Kallekoy, des Wonkoy, des Mayaki et des Amirou. Les castesLes systèmes de castes sont très remarquables chez les Zarmas, on y retrouve:
CroyancesLes Zarmas sont en majorité des musulmans. Les chrétiens Zarmas sont très peu nombreux. Leur pratique de l'islam est mêlée légèrement à la croyance ancestrale Holey[2],[3]. Ils participent à de divers cultes Holey, dont le plus célèbre est le Yenendi (refroidissement) qui se situe vers la fin de saison chaude, destiné à Cirey de faire venir la pluie dans des conditions favorables aux cultures et à concilier l'humeur de Dongo génie de la foudre. La ville de Kiota où habite le cheikh Aboubacar Hassoumi reste un centre des musulmans de la confrérie Tijaniyya. Cependant des sectes comme le Sohanti (sorcier antagoniste du Tyerkaw ) et le Tyerkaw (sorcier mangeur d'âme) sont très dominants dans cette société. CultureMusiqueLa musique des Zarmas est très variée mais, les plus remarquables sont :
La cavalerie de DossoHabiles cavaliers de l'époque pré-coloniale, pendant les fêtes les cavaliers du palais de Djermakoy portent leurs costumes de guerre : grand manteau brodé de motifs floraux rouges, jaunes et bleus. Un casque rouge cerclé de bandes métalliques argent, surmonté d'un plumet de plumes d'autruche, noires et blanches. Un grand bouclier en peau d'antilope coloré. Un sabre de fer dont la poignée est en forme de croix, poignard fixé à l'avant-bras gauche. Une lance longue torsadée de tresses rouges, blanches et noires. Le cheval caparaçonné de tissus matelassé en losanges rouges, jaunes et bleus. Personnalités Zarma
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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