Ils bâtirent donc, dès le XIe siècle, leur couvent et une église à proximité du château. L'église Saint-Jean-Baptiste est bâtie durant le Xe siècle. L'église existait en 1100[2].
Elle devint église prieurale et paroissiale[3] de Château-Gontier. Par bulle du pape Nicolas, du , le prieuré était annexé comme bénéfice à l'abbaye de Saint-Aubin, son chef. Les religieux y tenaient néanmoins toujours la conventualité.
Confréries
Beaucoup de confréries anciennes étaient présentes[4]. On mentionne en 1655 des dons aux confréries de la Couronne de Notre-Seigneur et du Rosaire, instituées ès églises de Saint-Rémy et de Saint-Jean-Baptiste.
Les religieux de l'Abbaye de Saint-Maur, introduits au prieuré le , organisèrent leur chœur[5].
Les anciens bâtiments conventuels, dont il ne reste rien, sont remplacés par ceux du presbytère actuel en 1671.
Révolution française
Le , les huit religieux qui habitaient le prieuré sont expulsés. À la Révolution française, l'église sert de grange et est transformée en Temple de la Raison.
Le , à la requête des officiers municipaux. le directoire du département autorise la démolition du grand autel et de trois petits autels[6].
Le , la foudre tombe sur le clocher, l'endommageant[7]. La maison sert déjà de prison le . Le 12 thermidor an III, le prieuré est occupé par les bureaux de l'administration du district, par la prison et la maison d'arrêt. On place dans la tour, un timbre de 3 000 k pour avertir la garnison en cas d'alarme.
L'église est classée une première fois en 1840. Eugène Hawke, l'architecte départemental avait vérifié l'état des murs intérieurs de l'église en 1877[8]. Il fut préféré, contrairement à ses options, une décoration en peintures d'un genre archaïque. Les travaux de restauration recouvrirent de plâtre et d'enduits. Ces travaux, faits sans considération du style roman de l'édifice, provoquèrent le déclassement de l'église en 1888.
Le , un obus allemand tombe sur l'édifice qui est ravagé par un incendie. La restauration qui s'ensuit efface les restaurations du XIXe siècle, mais surtout découvre sous les enduits des fresques du XIe siècle au XIIIe siècle, recouvertes depuis le XVIIe siècle. L'édifice est classé une seconde fois au titre des monuments historiques en 1941[1].
Architecture
L'église possède un plan en croix latine orientée. Elle fait 56 mètres de longueur et 23 de largeur au niveau du transept. Elle se compose d'une nef de sept travées, bordée de deux bas-côtés.
Le transept saillant possède deux absides orientées, la croisée du transept supportant le clocher. Le chœur est formée d'une abside orientée elle-aussi, au-dessus de la crypte qui reprend la forme du chœur.
Pour l'abbé Angot, l'église est grandiose : nef avec collatéraux auxquels correspondent exactement un chœur en abside et deux absidioles, celles-ci, par là-même, appliquées aux deux côtés du chœur ; entre le chœur et la nef, un transept vaste, élevé, au centre duquel quatre forts piliers supportent sur leurs arcs doubleaux une voûte en coupole et une tour à baies géminées ; des fenêtres romanes très simples ; enfin neuf arcades en plein cintre, donnant des latéraux dans la nef et qu'au simple aspect on croirait, à tort d'ailleurs, faites en rupture dans les murs plutôt que de la construction primitive, séparées qu'elles sont, non par des pilastres ou des colonnes, mais par de larges trumeaux en maçonnerie. Tel est ce vaste vaisseau, couvert d'un simple lambris pour la nef, voûté en berceau pour le transept, le chœur et les absidioles, en voûte d'arête pour les bas-côtés. Pas de colonnes, aucune moulure, à peine un tailloir à la naissance des cintres, et malgré cette sobriété, un ensemble majestueux. La crypte, divisée en trois nefs par ses dix colonnes trapues en grès roussard, à chapiteaux informes, supportant une voûte d'arête, seul édifice de ce genre que possède le diocèse, est aussi l'une des plus intéressantes des deux provinces de l'Anjou et du Maine..
Nef.
Croisée du transept.
Bas-côté sud.
Crypte.
Fresques
Nef
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Transept
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Dès le XIIe siècle, et peut-être dès l'origine, les Bénédictins ont des chapelains, pour exercer le ministère paroissial. Ceux qui étaient en fonction en 1157 voulant s'approprier la cire, les cierges des offrandes, et les trois quarts des honoraires des baptêmes, reconnurent leur tort devant les abbés de Saint-Aubin et de la Roë et jurèrent fidélité aux religieux pour l'avenir. Le vicaire de l'église paroissiale de Saint-Jehan-Baptiste promit de nouveau, en prenant possession, de ne pas porter atteinte aux prérogatives de l'abbaye.
Étienne Thibault, cousin germain de Jean Bourré, écrit le 18 novembre 1461 au conseiller de Louis XI pour lui demander un bénéfice, car, dit-il, Madamoiselle jeunesse m'a lessé et la mauvaise veille vieillesse m'a assailli ; pourquoi il me faist bien besoing moy armer pour icelle[14].
Jean Godier et André Durand desservent la paroisse en 1527, 1529.
Jean Georget, 1540.
Jean Luet, 1550.
Julien Perchaud, 1551.
Jean Leverrier, chanoine de Saint-Just, 1569, 1579.
René Le Sayeux, 1583, 1613, et le 25 juin 1625.
Philippe Le Roy, 1613-1621.
Georges Le Roy, 1621-1645, † 1646.
Jean Besnier, 1615, inhumé dans le chœur de Saint-Jean-l'Évangéliste, comme les suivants, le 21 juillet 1653.
René Le Roy, 1653, chanoine de Saint-Just, 1656, prieur de Saint-Michel, 1670.
Jean Allard fut commis à la desserte de la paroisse pendant son absence, 4 février 1670.
Madelon Martin, 1670, résigne, 1726, † 13 août 1734
François Deshayes, petit-neveu du précédent, chanoine de Saint-Just, 1726, t 9 février 1769.
Jean Mahier, 1770, mort à Évron, prisonnier en 1799. Ses vicaires, Étienne Rousseau et Léonard Girault, refusent eux aussi la Constitution civile du clergé.
Pierre-Joseph Fouqueret, né à Château-Gontier le 5 août 1762, vicaire épiscopal de l'évêque constitutionnel d'Angers, installé le 30 juillet 1791 par le maire Détriché, qui lui passa l'étole. Il est le premier jureur. Il meurt subitement, peut-être empoisonné, le 8 novembre suivant[15].
Louis-François Levenard, vicaire épiscopal de Noël-Gabriel-Luce Villar, après un interrègne de trois mois, prend la succession, apostasie, se marie, et après rétractation, occupe la cure jusqu'en 1814. Le 25 mai 1803, le préfet Harmand reçut à Château-Gontier, des prêtres de l'arrondissement, le serment de fidélité au Concordat et au gouvernement.
René-François Hayer, ancien professeur du collège de Château-Gontier avant la Révolution, déporté pour refus de serment, prend possession le 26 mai 1814 avec le titre de curé de la commune de Château-Gontier, des églises de Saint-Jean, de Saint-Remi et de Saint-Fort, réunies en une seule paroisse. Il meurt en fonctions, le 19 août 1828.
↑En tant que paroissiale, l'église a quelquefois pris le vocable de Saint-Laurent, 1669,1778.
↑De Notre-Dame, 1286 ; de Saint-Jacques, fondée en 1331 ; des prêtres, 1483 ; de Sainte-Catherine, 1565 ; de Sainte-Barbe, dont les statuts très anciens ont été réimprimés à Laval, chez Genesley-Portier ; du Rosaire, avant 1661 ; du Sacré-Cœur, établie en 1731.
↑Sur deux rangs de stalles entre les quatre piliers de l'intertransept, leur autel étant tout au fond de l'abside. L'autel paroissial se dressait au haut de la nef ; antérieurement il était dans le bas-côté méridional.
↑Qui séparaient la partie de l'église réservée aux religieux de celle occupée par les fidèles.
↑La flèche, incendiée par la foudre, n'était pas encore rétablie en l'an IV.
↑Et reconnu que les piliers et l'intrados des arcades étaient formés de pierres de roussard taillées régulièrement, tandis qu'au-dessus les murs étaient en blocage, proposait de mettre à nu et de jointoyer les parties appareillées et de figurer un appareil sur l'enduit dans les parties hautes.
René Gauchet, « Excursion de la Société Historique et Archéologique dans le Haut-Anjou (Pays Castrogontérien, Craonnais et partie du Segréen) : Visite de Château-Gontier, église Saint-Jean-Baptiste », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, t. 55, no 1, , p. 23-32 (lire en ligne)
Marc Thibout, « Découverte de peintures murales dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier », Bulletin Monumental, t. 101, no 1, , p. 5-40 (lire en ligne)
Philippe Lauer, « Les peintures murales de Château-Gontier et les miniatures du fonds de La Trémoïlle à la Bibliothèque nationale », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France. 1942, , p. 42-43 (lire en ligne)
Marc Thibout, « L'église Saint-Jean-Baptiste de Château-Gontier », dans Congrès archéologique de France. 122e session. Anjou. 1964, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 282-288
René Chappuis, « Églises romanes à coupole portée sur deux ou trois étages d'arcs », Bulletin Monumental, t. 123, no 4, , p. 295-314 (lire en ligne)
Marcel Deyres, « Château-Gontier. L'ancienne priorale Saint-Jean-Baptiste », dans Maine roman, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « la nuit des temps » (no 64), (ISBN2-7369-0016-2), p. 358-361, 363, 381-383, planches 135-145