L'église Saint-Raphaël[1] est située dans le quart nord-est du département de la Dordogne, au cœur du bourg de Saint-Raphaël, sur les hauteurs entre la Loue au nord et l'Auvézère au sud.
Historique
La première mention écrite connue de l'église du lieu est relevée en l'an 1120 dans une bulle du pape Calixte II, sous la forme Ecclesiam S. Raphaëlis, archangeli[1], qui précise que l'église dépend de l'abbaye de Tourtoirac[2]. Cette église était celle d'un prieurébénédictin[3] fondé au XIe siècle[4], identifié dans un pouillé du XIIIe siècle sous la forme Monasterium Sancti Raphaelis[5],[6].
D'importants travaux sont effectués aux alentours de 1889 (nouvelle nef avec conservation des murs existants du transept, de la sacristie et d'une travée[9]), qui donnent à l'église son aspect actuel[4]. Lors de ces travaux, des éléments de décor sculptés sont déposés et plusieurs d'entre eux disparaissent[4]. En 1910, la commune engage une action en justice contre le curé de l'époque pour « avoir détourné 20 pierres sculptées datant du XIe siècle »[4].
L'église est inscrite partiellement au titre des monuments historiques en 1927 pour les « deux piliers de l'ancienne église et les deux chapiteaux encastrés dans le mur extérieur de la sacristie »[10].
Architecture et décor
L'église est orientée est-ouest. À l'ouest, sur le parvis à une dizaine de mètres du portail occidental, subsistent les vestiges de deux énormes piliers[10] montrant « des départs d'arcs-boutants[8] » de style roman. Un second portail s'ouvre dans la façade sud, surmonté par le clocher carré. Ces deux portails sont précédés de quelques marches. La nef est bordée par deux bas-côtés. Le chœur, éclairé de trois baies, s'achève par un chevet pentagonal. Le chœur et l'avant-chœur présentent plusieurs chapiteaux sculptés. Lors de la campagne de rénovation de 2008 à 2013, des décors peints ont été dégagés dans le chœur[4].
Extérieurement, au sud-est, deux chapiteaux ont été encastrés dans le mur sud de la sacristie[10]. Ils représentent le Christ en mandorle et l'Adoration des mages[11]. En haut de la façade méridionale du clocher, deux têtes en console ont été ajoutées de part et d'autre des fenêtres supérieures[11].
deux objets datant de 1674 : une plaque commémorative sur laquelle figure l'inscription « LIMAGE. TIRE. DE (LA) – PEYRE RELIERE. PAR – LORDRE. DE. MRE IEAN – DEBETZ. CURE. DE – St RAPHAEL. 1674 »[13], accompagnée d’une petite statue représentant saint Victurnien[14], un ermite du Limousin[1] ; autrefois, jusqu'à la fin du XIXe siècle[6], ces objets étaient censés correspondre à saint Rémy, qui faisait l'objet le d'une dévotion attirant des milliers de pèlerins, venus chevaucher son tombeau, pour ses supposés bienfaits en matière de santé[1] ;
Fragment de frise sur le panneau à l'intérieur de la nef.
Galerie
Le portail occidental.
La façade sud du clocher.
La nef.
Le chœur.
Un des chapiteaux de l'avant-chœur.
Chapiteau encastré dans le mur de la sacristie : Christ en mandorle entre deux anges.
Notes et références
↑ abc et dAbbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 44.
↑Abbé Farnier, Autour de l'abbaye de Ligueux, tome II, Le livre d'histoire-Lorisse, 2003 (fac-similé de l'édition de 1931), (ISBN2-84373-342-1), p. 233.
↑Jean Secret, Périgord roman, Zodiaque, , 307 p., p. 29.
↑ abcd et eNotice Le prieuré de Saint-Raphaël, à l'intérieur de la nef, vue le .