Les élections au Parlement de Galice de 1985 (en espagnol : elecciones al Parlamento de Galicia de 1985, en galicien : eleccións ao Parlamento de Galicia de 1985) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 71 députés de la IIe législature du Parlement de Galice pour un mandat de quatre ans.
Gerardo Fernández Albor se soumet une première fois au vote d'investiture des députés en sans avoir conclu d'accord au préalable, ce qui enchaîne un rejet de sa candidature. Après avoir envisagé une coalition avec le Parti socialiste et le Parti socialiste galicien(es), la Coalition galicienne choisit finalement de s'abstenir pour laisser gouverner Albor. Celui-ci est réélu président de la Junte de Galice à la majorité relative et entre en fonction près de 100 jours après le scrutin.
Après que l'Union du centre démocratique a décidé de prononcer, le , sa dissolution en raison de sa déroute aux élections générales du 28 octobre 1982[4], l'Alliance populaire conclut un pacte le avec 12 députés régionaux élus sous l'étiquette UCD pour qu'ils forment une majorité parlementaire avec l'AP, en échange de leur intégration au sein du gouvernement de la communauté autonome[5]. Gerardo Fernández Albor procède donc, quatre jours plus tard, à un remaniement gouvernemental pour intégrer trois ex-centristes à son exécutif[6].
Conformément à l'article 11 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[7]. L'article 14 de la loi électorale galicienne du précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte de Galice, publié au Journal officiel[8]. La première disposition finale de cette même loi dispose que loi électorale relative au Congrès des députés s'applique pour tout ce qu'elle-même ne prévoit pas[9].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 11 du statut d'autonomie ne prévoit aucun nombre minimal de députés[7], l'article 9 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 75 et attribue à chaque circonscription 10 sièges d'office, les 35 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[10]. L'article 11 du statut énonce en effet que « Dans tous les cas, la province sera la circonscription électorale. »[7]. La cinquième disposition transitoire de la loi électorale dispose cependant que pour les élections de 1985, le nombre de parlementaires est fixé à 71[11].
La cinquième disposition transitoire dispose que les sièges sont répartis ainsi[11] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, à condition de représenter au moins 1 % des inscrits.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — ce qui inclut les bulletins blancs — dans une circonscription peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans cette circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[14],[15] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
En hausse de 12 points de pourcentage, le taux de participation frôle les 60 %[20]. La Voz de Galicia attribue cette baisse de l'abstention au déploiement réussi de l'autonomie interne, à une météo convenable et à une absence d'activité de fin de semaine dans le milieu rural, qui boude traditionnellement les urnes[21].
Dans les quatre circonscriptions, la Coalition populaire devance le Parti socialiste, profitant notamment de la disparition de l'Union du centre démocratique pour asseoir son hégémonie sur l'ensemble de la Galice[22]. La Coalition populaire l'emporte dans six des sept principales villes de la communauté autonome : le Parti socialiste maintient en effet son fief de La Corogne mais subit un revers à Vigo et Ferrol, deux communes marquées par la politique de reconversion industrielle menée par le gouvernement socialiste au pouvoir en Espagne[23].
Conséquences
Lors de la séance d'installation de la IIe législature, le , le sortant Antonio Rosón(es), proposé par la Coalition populaire, est réélu au second tour par 34 voix, contre 33 pour le candidat du Parti socialiste, Antonio Carro. Ce dernier bénéficie du soutien de la Coalition galicienne mais échoue en raison de l'abstention des trois députés du Parti socialiste galicien-Gauche galicienne(es). Ce soutien des centristes aux socialistes, lors du second tour, est vertement critiqué par les conservateurs[24].
Le , la Coalition galicienne annonce qu'elle ne donnera pas suite aux propositions du Parti socialiste ou du Parti socialiste galicien de former une majorité alternative. Elle indique avoir proposé à la Coalition populaire un accord en six points pour garantir son soutien à l'investiture de Gerardo Fernández Albor, qui prévoit notamment une coordination renforcée entre la Junte de Galice et les députations provinciales[25]. Cet aspect génère une crise au sein de la Coalition populaire, les présidents des députations rechignant à perdre leur autonomie[26]. Faute d'entente, Gerardo Fernández Albor échoue lors du premier vote d'investiture, le , par 34 voix pour et 37 voix contre[27]. Il échoue lors du deuxième vote, 24 h plus tard, avec le même résultat[28].
La Coalition galicienne entreprend, une dizaine de jours plus tard, des négociations parallèles, avec la Coalition populaire d'un côté[29], et avec le Parti socialiste et le Parti socialiste galicien de l'autre[30]. La CG suspend le ses échanges avec la CP[31], et décide trois jours plus tard de poursuivre ceux avec le PSdeG-PSOE et le PSG-EG[32]. Alors qu'un accord de principe avec les partis de gauche et centre gauche est conclu le [33], il est repoussé le lendemain par le comité exécutif de la Coalition galicienne, par 17 voix contre et 6 voix pour, qui considère ne pas avoir assez de garantie quant à la mise en œuvre réelle du programme commun et critique l'absence de participation du Parti socialiste galicien au gouvernement régional[34].
Finalement, le , la direction de la CG approuve, par 15 voix pour et 4 voix contre, de favoriser le maintien au pouvoir de Gerardo Fernández Albor en s'abstenant lors d'un nouveau vote d'investiture[35]. Se soumettant au vote des parlementaires le , Fernández Albor échoue à conquérir la majorité absolue, recevant 33 voix pour, 26 voix contre et 11 abstentions, le président du Parlement étant absent[36]. Le lendemain, il obtient effectivement la confiance de l'assemblée parlementaire par 34 voix pour, 26 voix contre et 11 abstentions, la majorité simple étant alors suffisante[37]. Il prête serment le , 97 jours après les élections, au palais de Fonseca(es), en présence notamment du ministre Félix Pons[38].
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