Les élections au Parlement de Galice de 1993 (en espagnol : elecciones al Parlamento de Galicia de 1993, en galicien : eleccións ao Parlamento de Galicia de 1993) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 75 députés de la IVe législature du Parlement de Galice pour un mandat de quatre ans.
Avec une participation record à l'époque pour une élection régionale galicienne, le scrutin voit le Parti populaire obtenir sa quatrième victoire consécutive et accroître sa majorité absolue, conquérant plus de la moitié des suffrages au niveau de la communauté autonome et dans trois des quatre provinces. Le Bloc nationaliste galicien enregistre lui aussi une importante progression, conquérant l'ensemble du nationalisme galicien et au-delà. À l'inverse, le Parti socialiste subit un important revers, payant ses divisions internes étalées en place publique.
Le , Manuel Fraga est élu président de la Junte par 38 voix favorables sur 75 et 37 voix contre, seul le PP lui accordant sa confiance[4]. Il prête serment le [5]. Présenté le [6], son premier gouvernement est assermenté et entre en fonction le [7].
Conformément à l'article 11 du statut d'autonomie, le Parlement est élu pour un mandat de quatre ans[8]. L'article 12 de la loi électorale galicienne du précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte de Galice, publié au Journal officiel[9]. La première disposition finale de cette même loi dispose que loi électorale relative au Congrès des députés s'applique pour tout ce qu'elle-même ne prévoit pas[10].
Nombre de députés par circonscription
Puisque l'article 11 du statut d'autonomie ne prévoit aucun nombre minimal de députés[8], l'article 9 de la loi électorale indique que le nombre de parlementaires est fixé à 75 et attribue à chaque circonscription 10 sièges d'office, les 35 mandats restant étant distribués en fonction de la population provinciale[11]. L'article 11 du statut énonce en effet que « Dans tous les cas, la province sera la circonscription électorale. »[8].
Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les sièges sont répartis ainsi[12] :
les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 10 jours après la convocation du scrutin ;
et les électeurs de la circonscription, à condition de représenter au moins 1 % des inscrits.
Répartition des sièges
Seules les listes ayant recueilli au moins 5 % des suffrages valides — ce qui inclut les bulletins blancs — dans une circonscription peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans cette circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[15],[16] :
les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.
Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative.
En dépit d'une météo pluvieuse en fin de campagne et le jour du vote, les électeurs se rendent nombreux aux urnes. La participation atteint plus de 64 % des inscrits, ce qui constitue alors le record pour des élections régionales en Galice. Elle est plus basse de seulement sept points par rapport aux élections générales anticipées du 6 juin précédent, alors que les Galiciens ont une habitude de mobilisation bien plus importante pour élire les Cortes Generales que leur Parlement[18].
Le Parti populaire (PP) du président de la JunteManuel Fraga remporte pour la quatrième fois consécutive les élections régionales[19], confirmant sa tendance à conquérir de nouveaux électeurs à chaque scrutin[20]. Sa victoire avec une majorité absolue nettement renforcée est comparée, dans ses proportions, par le journal El País à celle du PSOE de Felipe González aux élections générales de 1982[21]. Il s'impose avec plus de 50 % des voix au niveau de la communauté autonome et dans trois des quatre circonscriptions[20], et remporte plus de députés que la gauche dans celle de La Corogne[21].
L'autre grand vainqueur du scrutin est le Bloc nationaliste galicien (BNG). Conquérant huit députés supplémentaires, il réunit sur son bulletin la quasi-totalité du spectre électoral du nationalisme galicien, des modérés de gauche d'Unidade Galega(es) (UG) aux centristes de la Coalition galicienne(es) (CG), ainsi que des déçus du Parti socialiste (PSdeG-PSOE). Ce fort élargissement de la base électorale du BNG entre toutefois en contradiction avec la radicalité politique de sa base militante[22].
Avec un score plus de deux fois moindre que le Parti populaire, le Parti socialiste subit ce que El País[21] et ABC[19] qualifient de « revers » et La Vanguardia d'« effondrement »[22]. Bien que fortement soutenu par Felipe González, le chef de file du PSdeG-PSOE Antolín Sánchez Presedo(es) paie l'image d'un parti divisé, causée par l'exclusion des listes des proches du vice-secrétaire général Alfonso Guerra. Aussi le seul poids lourd socialiste de Galice, le maire de La Corogne Francisco Vázquez, proche de Guerra, s'est contenté d'une présence minimaliste. C'est d’ailleurs dans la circonscription homonyme, où le Parti socialiste enregistre ses meilleurs scores, qu'il subit son plus fort recul en perdant quatre de ses dix députés sortants[19],[20].
Conséquences
Le , Manuel Fraga est investi président de la Junte pour un second mandat par le Parlement. Il obtient 43 voix favorables sur 75 et 32 voix contre, le Parti populaire étant le seul à voter en sa faveur[23]. Il prête serment le [24].
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↑(es) « Fraga consigue la mayoría absoluta », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Izquierda Unida y CDS no consiguen entrar en el Parlamento », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) A. Maneiro et A. J. Padín, « Fraga pide, tras ser elegido presidente de la Junta, que no se trabe a las autonomías », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑(es) Xosé Hermida, « Fraga convirtió su toma de posesión como presidente de la Xunta en un acto masivo de adhesión personal », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Arturo Maneiro, « Romay, Cuiña y Vázquez Portomeñe serán los pilares del primer Gobierno de Fraga », ABC, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
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↑(es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. Première disposition finale. (version en vigueur : 17 août 1985) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)]
↑(es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. 9. (version en vigueur : 17 août 1985) [lire en ligne (page consultée le 11 juin 2023)]
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↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
↑(es) Espagne, Galice. « Ley 8/1985, de 13 de agosto, de elecciones al Parlamento de Galicia. », BOE, art. 10. (version en vigueur : 5 janvier 1993) [lire en ligne (page consultée le 8 janvier 2024)]
↑(es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 15 mars 1991) [lire en ligne (page consultée le 2 septembre 2023)].
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