Les listes du maire sortant UMP, Jean-Claude Gaudin, arrivent largement en tête. Le candidat socialiste, Patrick Mennucci, réalise un très mauvais score, perdant trois secteurs jusque-là détenus par la gauche dont un, le VIIe secteur, au profit du candidat FN, Stéphane Ravier. À l'issue de ces élections, la gauche et le Front national détiennent le même nombre de sièges au conseil municipal et Jean-Claude Gaudin est réélu maire pour un quatrième mandat.
Contexte
Mode de scrutin
Suivant la loi PLM, les élections municipales se déroulent par secteur, regroupant chacun deux arrondissements.
Chaque secteur élit ses conseillers (303 au total), dont un tiers siègent au conseil municipal (101), selon la même procédure que dans les communes de plus de 1 000 habitants. Les premiers élus de chaque liste siègent également au conseil municipal, les suivants seulement au conseil de secteur. Lors de sa première séance, chaque conseil de secteur élit son maire de secteur.
Dans chaque secteur, la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges. Le reste est réparti à la proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des voix. Un deuxième tour est organisé si aucune liste n'atteint les 50 % au premier tour, seules les listes ayant obtenu aux moins 10 % peuvent s'y présenter.
Pape Diouf, ancien président de l'Olympique de Marseille, annonce le sa candidature en rejetant « “la politique politicienne” confisquée par les partis ». Il est rallié par des dissidents EELV, dont Sébastien Barles, des membres des collectifs « Les Gabians » et « Le Sursaut » (son directeur de campagne étant Pierre-Alain Cardona, qui avait tenté de se présenter à la primaire socialiste[1]) et le Mouvement unitaire progressiste[2]. Bien que des discussions ait été entamées avec Pape Diouf, le MoDem décide de rejoindre Patrick Mennucci[3].
Stéphane Ravier, conseiller régional et conseiller d'arrondissement du VIIe secteur, mène la liste « Marseille bleu Marine » du Front national[5].
En , Anna Rosso-Roig, qui était candidate du Front de gauche lors des élections législatives de 2012 annonce son ralliement à la liste du Front national[6] avant de renoncer quelques mois plus tard en indiquant ne pas vouloir « faire partie de cette frange radicale »[7].
En , Stéphane Ravier remplace les candidats précédemment désignés têtes de liste dans les Ier et IVe secteurs, l'un pour des « blagues douteuses sur Facebook », l'autre parce qu'il aurait quitté le parti[8].
Le Parti socialiste décide en d'organiser à Marseille une primaire ouverte à l'ensemble des citoyens inscrits sur les listes électorales[9],[10]. Le , les noms des candidats à la primaire sont officialisés[11],[12],[13].
Le premier tour a lieu le . Plus de 20 000 personnes y participent qui assurent la qualification pour le second tour de Samia Ghali, arrivée en tête, et Patrick Mennucci, qui devance la ministre Marie-Arlette Carlotti. Menucci reçoit immédiatement le soutien de Carlotti et Henri Jibrayel.
Le , Patrick Mennucci l'emporte avec une participation en hausse.
Résultats proclamés par la Haute Autorité des primaires[20]
En , Karim Zéribi, député européen (élu en 2009 sur la liste du PS en tant que « société civile ») et président du conseil d'administration de la RTM, est désigné tête de liste d'Europe Écologie Les Verts (EELV) à 91 % des voix face à Sébastien Barles[21]. Cette désignation est toutefois contestée au sein même d'EELV, Sébastien Barles dénonçant « une adhésion massive de nouveaux militants dont certains ignoraient qu'ils avaient adhéré » et des « spoliations de mandats » de procuration[21]. Toutefois le Conseille Statutaire EELV national réfute ces accusations, une procédure d'exclusion est engagée à l'encontre de Sébastien Barles pour dissidence et accusation non fondée.
Après avoir d'abord indiqué qu'il n'y a « aucune discussion » avec le Parti socialiste[22], Karim Zéribi conclut finalement en une alliance dès le premier tour avec le candidat socialiste Patrick Mennucci : Karim Zéribi sera la tête de liste dans le Ve secteur et EELV obtiendra neuf conseillers municipaux et trois adjoints en cas de victoire. Sébastien Barles, opposé à cette union, annonce qu'il va discuter « ceux qui croient à une force autonome »[23].
Alliance avec des membres du MoDem
Après avoir annoncé des listes autonomes puis des discussions notamment avec Pape Diouf, le leader local du MoDem et eurodéputéJean-Luc Bennahmias annonce le qu'il rallie la candidature de Patrick Mennucci avec une douzaine de membres de son parti sous l'étiquette « Démocrates marseillais »[3].
Cette décision traduit une rupture de Jean-Luc Bennahmias avec le MoDem de François Bayrou qui apporte le soutien officiel de son parti à Jean-Claude Gaudin[24].
Adjointe au maire de Marseille, conseillère régionale.
Listes présentes sur certains secteurs seulement
« Marseille à vivre » : Robert Assante
Le maire UDI du VIe secteur, Robert Assante, annonce en qu'il quitte l'UDI et la majorité de Jean-Claude Gaudin[30]. Il se déclare « en phase » avec le député FNGilbert Collard mais se représente sans étiquette dans son secteur[31].
Parti radical de gauche
Le , le Parti radical de gauche (PRG) annonce son intention de présenter des listes autonomes dans les huit secteurs de la ville[32]. Jacques Soubeyrand, gériatre à l'hôpital Sainte-Marguerite, est la tête de liste du PRG[33].
Lisette Narducci, maire sortante du IIe secteur – élue avec le PS en 2008 et candidate dissidente aux élections législatives de 2012 qui a ensuite rejoint le PRG – déclare qu'elle est « candidate à [sa] succession », sans toutefois prendre la tête de liste de la ville[32]. Elle déclare également que si elle devait recevoir le soutien de Jean-Noël Guérini, elle ne le refuserait pas[32]. Le , elle reçoit le soutien du président du Conseil généralJean-Noël Guérini, qui la considère comme « une amie très fidèle »[33].
Entre les deux tours, Lisette Narducci s'allie dans le IIe secteur avec la liste UMP de Solange Biaggi arrivée première[34]. Cet accord — dénoncé nationalement par le PRG[35] — permet à Lisette Narducci d'être réélue maire du secteur.
Ci-dessous figure la liste des intentions de vote à l'échelle de la ville, sans tenir compte des secteurs. L'attention du lecteur est attirée sur le fait que les questions posées peuvent différer en fonction des périodes et des sondeurs. Les cases en gras colorées indiquent la liste en tête ; les cases en gras indiquent les listes pouvant se qualifier pour le second tour.
Note : à la suite de la fusion des listes MoDem avec les listes menées par le Parti socialiste entre les deux tours, LO a décidé de retirer ses candidats des listes d'union de la gauche.
Alors que les sondages prédisaient un scrutin serré, les résultats du premier tour donne une large avance aux listes UMP-UDI du maire sortant Jean-Claude Gaudin. Comme au niveau national, la liste socialiste, soutenue par EELV, subit un revers : Patrick Mennucci termine même troisième derrière le Front national. Le candidat du FN, Stéphane Ravier, arrive en tête dans le VIIe secteur.
Pour le second tour, les listes PS-EELV fusionnent avec celles du Front de gauche[41] mais Pape Diouf refuse de soutenir qui que ce soit[42]. Dans le IIe secteur, la liste UMP fusionne avec la liste PRG de Lisette Narducci soutenue par Jean-Noël Guérini, ce qui permet au second tour de faire basculer à droite ce secteur, traditionnellement acquis à la gauche[43]. Enfin, dans le VIe secteur, la liste UMP de Roland Blum fusionne avec celle divers droite de Robert Assante. Ainsi, dans les sept secteurs encore en jeu, le second tour prend la forme de triangulaires droite/extrême-droite/gauche.
Finalement, en plus du IVe secteur gagné dès le premier tour, la droite remporte cinq secteurs, y compris le Ier secteur dont Patrick Mennucci est le maire sortant. Le FN remporte le VIIe secteur : Stéphane Ravier devient ainsi le premier maire de secteur FN à Marseille. Sur les quatre secteurs qu'il détenait avant le scrutin, le PS ne réussit qu'à garder le VIIIe, remporté par la maire sortante Samia Ghali.