Émile MayerÉmile Mayer Le colonel Émile Mayer, vers 1935.
Émile Mayer (né à Nancy le et mort à Paris le ) est un officier supérieur français, connu pour ses idées sur la mécanisation des armées modernes, notamment sur le rôle prépondérant que devaient jouer l'aviation et les véhicules blindés, idées qui inspirèrent Charles de Gaulle. Un militaire non-conformisteIssu d'une famille juive de Lorraine assimilée (son père était inspecteur général des Poudres à Angoulême), petit-fils de Michel Goudchaux, il reçut des cours privés de la part d'Émile Boutmy. Reçu à l'École polytechnique en 1871, promu capitaine à l'âge de vingt-huit ans, il fut chargé d'un enseignement de balistique. À partir de 1889, il se mit à publier des articles de théorie militaire qui allaient à l'encontre des thèses officielles. Il y soutenait notamment que les guerres de l'avenir seraient non pas, comme on le pensait alors, des guerres de mouvement fondées sur des tactiques d'offensive à outrance, mais des “guerres d'immobilité” où l'on verrait les armées s'enterrer, clouées au sol. Une mise à l'écart progressiveMis en cause durant l'Affaire Dreyfus par le journal le Gaulois ainsi que par un député de droite à la Chambre, pour ses prises de position critiques à l'égard de l'état-major et de la justice militaire, Mayer fut mis d'office en non-activité en 1899, avec “retrait d'emploi”. Au centre d'un cercle de réflexionLes vingt dernières années de sa vie, Mayer les consacra à multiplier les avertissements, à tenter de convaincre les gouvernements de « jouer à fond la carte de l'aviation ». À partir de 1930, il constitua autour de lui un cénacle de fidèles, civils ou militaires, qui se réunissait le dimanche matin au domicile de sa fille et de son gendre Paul Grunebaum-Ballin, boulevard Beauséjour, où il s'installa après la mort de sa femme. Là, et plus souvent encore, le lundi, à la Brasserie Dumesnil, il discuta longuement de stratégie avec Charles de Gaulle qui y défendit ses idées prophétiques en matière de stratégie militaire et d'armement. Le lieutenant-colonel Mayer rendit hommage à ces thèses dans les colonnes de la Lumière, le journal de Georges Boris ; avec son gendre Grunebaum-Ballin, il fit se rencontrer de Gaulle et Léon Blum, mais sans résultat. La dernière année de sa vie, il corrigea les épreuves de La France et son armée. Mayer se lia également d'amitié avec Roger Martin du Gard, qui lui soumit les manuscrits de Jean Barois et des Thibault pour conseils et corrections, et avec lequel il échangea une importante correspondance entre 1922 et 1938. Il fut, avec Lyautey, l'un des modèles du lieutenant-colonel de Maumort, personnage de Martin du Gard. La mort de ce vieux militaire au destin manqué fut à l'image de sa personnalité d'exception : pris d'un malaise le , il écrivit dans son carnet « aujourd'hui, ma mort » et s'éteignit dans la soirée. Distinctions
Ses écritsAuteur de 3 000 articles, d'une quinzaine d’essais militaires et même d'un roman d'histoire-fiction (Le Ministère Fidicz ).
Bibliographie
Notes et références
Liens externes
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