Emile Reverdin, né à Genève le , et mort à Genève le est un architectesuisse, particulièrement actif dans sa ville natale[1].
Biographie
Né en 1845 à Genève, Emile Reverdin est l'élève de Charles-Auguste Questel de 1866-1869. Par la suite, il est lui-même, de 1879 à 1894[2], maître de l'architecte Léon Bovy. De 1863 à 1865 il étudie les sciences et les lettres, puis s'oriente vers l’architecture en suivant une formation à l’École des beaux-arts de Paris (1866-1869). Il termine ses études à Rome puis fera plusieurs voyages (Espagne, Italie, Égypte, Russie, Turquie, et Hongrie) avant de revenir à Genève. Là, débute la collaboration avec son père Adolphe Reverdin, lui-même architecte. En 1872, il reprend le bureau d'architecte de son père[3].
Emile Reverdin est membre de la Société suisse des ingénieurs et des architectes (en 1871) et de la Société nautique de Genève, qu'il préside. Il construit de nombreux bâtiments à Genève (villas, hôtels particuliers, écoles), notamment l’École de médecine (1875-1876) en collaboration avec Antoine Goüy et Charles Gampert[1]. Émile Reverdin dirige de travaux publics. En revanche, il construit plus de 200 maisons locatives, hôtels et villas pour une clientèle privée considérable et distinguée[3].
Fortune critique
Selon Rolf Pfänder, « trois modes de résidence composent l'essentiel de la production de Reverdin et se partagent les faveurs des propriétaires : hôtel particulier, l'appartement et la demeure sururbaine »[4].
Léon Bovy, quant à lui, le décrit ainsi :
« Dans tout ce qu’a fait Émile Reverdin, on peut retrouver l’indice de son caractère ; c’est vu en grand, c’est distingué et correct. Il fit plus pour l’embellissement de notre ville, soit par ses œuvres, soit par son exemple, que toutes les réglementations que nos autorités créent et multiplient dans un but louable, sans doute, mais dont le résultat souvent sera la monotonie et la banalité. Et, à notre époque de constructions agitées et chargées, aux originalités extravagantes, c’est une consolation que ces œuvres maîtresses, où la forme est raisonnée, où l’harmonie des lignes et l’unité de l’ensemble sont toujours sauvegardées. »
— Léon Bovy, Nos anciens et leurs œuvres : recueil genevois d'art, Genève 1901, p. 110
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Distinctions et prix
1872 : Concours pour la construction d'un théâtre lyrique, classé premier avec Gaspard André de Lyon. Cependant, le théâtre a finalement été réalisé par Jacques-Elysée Goss, choisit hors concours[5].
1896 : Exposition nationale. En collaboration avec Jacques-Elysée Goss, John et Marc Camoletti[6].
Réalisations architecturales
Emile Reverdin réalise de nombreux bâtiments à Genève
Vers 1860 : Maison locative (Rue de Hollande, no 10) appartenant à la compagnie d'assurance "La Genevoise"[3],[7]
1875-1876 : L'école de médecine (Rue de l'École-de-Médecine, no. 20). Collaboration avec les architectes A. Goüy et Charles Gampert[7]
1878-1880 : Suite d'hôtels particuliers avec terrasses et jardins (Rue Bellot, nos 8-16). Collaboration avec Jacques-Elysée Goss[8]
1879 : Chalet (Route de Lausanne no 328). Construit pour Edouard Fatio[9]
1891-1892 et 1895-1896 : Suite d'hôtels particuliers à façades d’inspiration néo-gothique anglaise Tudor (Rue Emilie-Gourd, nos 8-12). Collaboration avec Victor Vuagnat[8]
1891-1982 : Immeubles (Quai du Mont-Blanc, 23-25)[10]
1894-1895 : Hôtels particuliers (Rue de la Cloche, 6-8)[11]
1896 : Le Palais des Beaux-Arts de l'Exposition nationale[4], conçu en collaboration avec Paul Bouvier[6]
1899 : Immeuble (Quai Gustave-Ador, no 50)[12]. Maison de Monsieur Dupont[4]
Maison Bordier (Cours des Bastions, 6, Genève). Finalement construite par les architectes John Camoletti et Etienne Delesvaux en 1874.
Bibliographie
(de) Isabelle Rucki, Dorothee Huber (ed.) (trad. de l'italien), Architektenlexikon der Schweiz : 19./20. Jahrhundert, Basel/Boston/Berlin, Birkhäuser Verlag, , 614 p. (ISBN3-7643-5261-2), p. 442.
Références
↑ a et bDictionnaire historique de la Suisse, Hauterive : G. Attinger, cop. 2002-2014, p.385
↑ ab et cLeïla, El-Wakil, « Regard sur Léon Bovy (1863-1950), architecte », Genava, vol. XLIV, , p. 131-146 (ISSN0072-0585)
↑ abcde et fBovy, Léon, « Emile Reverdin, architecte », Nos anciens et leurs oeuvres : recueil genevois d'art, , p. 106-112
↑ abcdefghij et kRolf Pfänder, « Aperçu de l'architecture bourgeoise à Genève à la fin du XIXe siècle : le portefeuille de projets d'Émile Reverdin », Revue du Vieux Genève, , p. 30-39
↑Conrad-André Beerli... [et al.], Le grand siècle de l'architecture genevoise : 1800-1914 : un guide en douze promenades, Genève, Société d'art public, , p. 62
↑ a et bLeïla, El-Wakil, « Décors et décorateurs à l’Exposition nationale », Genève 1896 : regards sur une exposition nationale, , p. 119-136
↑ a et b« Inventaire topographique », Inventaire suisse d'architecture, Genève, 1850-1920, , p. 304-395
↑ a et bArmand Brulhart, Erica Deuber-Pauli ; plans de Gérard Deuber ; publ. par la Société d'histoire de l'art en Suisse sous la responsabilité de Catherine Courtiau, Ville et canton de Genève, Berne, Benteli, , 439 p. (ISBN3-7165-0916-7), p. 127
↑Armand Brulhart, Erica Deuber-Pauli ; plans de Gérard Deuber ; publ. par la Société d'histoire de l'art en Suisse sous la responsabilité de Catherine Courtiau, Ville et canton de Genève, Berne, Benteli, (ISBN3-7165-0916-7), p. 390
↑Conrad-André Beerli... [et al.], Le grand siècle de l'architecture genevoise : 1800-1914 : un guide en douze promenades, Genève, Société d'art public, , p. 192
↑Conrad-André Beerli... [et al.], Le grand siècle de l'architecture genevoise : 1800-1914 : un guide en douze promenades, Genève, Société d'art public, , p. 206
↑ a et bArmand Brulhart, Erica Deuber-Pauli ; plans de Gérard Deuber ; publ. par la Société d'histoire de l'art en Suisse sous la responsabilité de Catherine Courtiau, Ville et canton de Genève, Berne, Benteli, , 439 p. (ISBN3-7165-0916-7), p. 153