Longue de 37 km sur 6,7 km de large, soit une superficie de 178 km2, l'île se trouve à 7,4 km au large de la ville de Saint-Louis-du-Nord et à 8,2 km au nord de Port-de-Paix. Elle est séparée de ces deux cités par un bras de mer, le canal de la Tortue.
Géologie
Bien qu'à sa proximité immédiate, l'île de la Tortue fait partie d'un bloc tectonique distinct du reste d'Hispaniola. Son relief est très accidenté avec une crête centrale, des terrasses au nord, un sol sableux et limoneux sur les côtes et argilo-acide sur les hauteurs qui atteignent 450 mètres. La côte sud présente des plages et des récifs.
Littoral
L'île de la Tortue possède au nord une côte comportant des falaises battues par la houle océanique et rendues si inaccessibles qu'on appela ce littoral inhospitalier la « Côtes-de-Fer ». Sa côte sud « sous le vent » offre d'excellents refuges bien abrités, dont la rade de Basse-Terre, et de magnifiques plages. L'une d'elles, « La Pointe-Ouest », a été désignée par la revue de tourisme Condé Nast, comme l'une des dix plus belles plages des Caraïbes[1].
Démographie
La commune est peuplée de 35 347 habitants[2] (recensement par estimation de 2009).
L'île de la Tortue est le premier territoire colonisé de Saint Domingue par la France. Les Espagnols étaient alors fortement présents sur la partie orientale de l'île principale (Hispaniola), mais par contre faiblement présents (voire inexistants) sur la partie occidentale et la Tortue.
L'histoire coloniale de la Tortue comporte deux grandes périodes, les XVIIe et XVIIIe siècles :
le XVIIe siècle est l'âge d'or de la flibuste dont la Tortue devient la capitale régionale. Bertrand d'Ogeron de La Bouëre en est le gouverneur dans la seconde moitié du XVIIe siècle ;
le XVIIIe siècle est marqué par un déclin relatif, face à la « Grande Île » devenue française par le traité de Ryswick en 1697. L'île de la Tortue sert alors surtout de refuge pour la qualité de son climat réputé sain, et pour sa sécurité lors de la période révolutionnaire (c'est là que Charles Victoire Emmanuel Leclerc décède en 1802) ;
l'île de la Tortue est restituée par les Français à la république d'Haïti, sous Charles X, en 1826.
Économie
Potentiel touristique
Avec sa géologie, ses sites naturels, ses plages, ses récifs, ses montagnes, ses vestiges historiques et culturels, son histoire de boucaniers et de flibustiers, l'île a un grand potentiel touristique. Elle dispose également de terres argileuses qui se prêteraient facilement à la fabrication de poteries et de briques entrant dans la construction de maisons et d'autres ouvrages d'art.
Administration
La commune est composée des sections communales de :
Alexandre-Olivier Exquemelin, chirurgien ayant vécu sur l'île de la Tortue et auteur d'une Histoire des aventuriers et boucaniers, 1678, Amsterdam ;
Roger Riou[3], prêtre montfortain ayant œuvré sur l'île de la Tortue de 1949 à 1969 dans des projets humanitaires. Ceux-ci continuent à être mis en place par l'association Roger Riou[4].
En , à la suite du passage de l'ouragan Jeanne, les médias internationaux (y compris français) ont annoncé pendant plusieurs jours que l'île de la Tortue avait disparu. L'île avait effectivement été inondée, mais elle n'a jamais été engloutie. Elle a néanmoins souffert de dégâts très importants[5]
Animation : La Famille Pirate, dessin animé, 40 épisodes (1999–2004) s'inspire du nom de cette île.
Au cinéma, dans la série de films Pirates des Caraïbes, Tortuga est une île hors-juridiction où les pirates peuvent mouiller sans inquiétude. Les bagarres et le stupre y sont monnaie courante.
Dans le jeu vidéo Sid Meier's Pirates!, Tortuga est un comptoir français où il est possible de faire escale.
Dans le jeu vidéo Assassin's Creed IV Black Flag, Tortuga est une des îles secondaires se trouvant à l'Est de la carte où l'on peut trouver un entrepôt.
Moreau de Saint-Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'isle Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797–1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984), p. 694-710.