Le choix de cette dissolution est pris après la défaite de la liste Renaissance aux élections européennes qui ont eu lieu le 9 juin 2024[1].
Le scrutin est marqué par une chute du camp présidentiel, qui perd trois circonscription au profit de la gauche. Le Rassemblement national réussit l'exploit de se qualifier pour neuf seconds tours, contre un seul en 2022, mais ne converse finalement que sa seule députée, tandis que Nicolas Dupont-Aignan perd son siège au profit de la gauche.
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits dans la circonscription, soit 25 %. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits, soit 12,5 %. Les deux candidats arrivés en tête du 1er tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu[4],[5].
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares[3],[6].
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiés en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette[7].
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : EXG (extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et EXD (extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et EXG)[10].
La première circonscription de l'Essonne est composé des cinq villes d'Évry-Courcouronnes, Corbeil-Essonnes, Bondoufle, Lisses et Villabé. Fief de gauche, elle est longtemps détenue par Manuel Valls, jusqu'à sa démission en 2018. Farida Amrani est élue face à la majorité présidentielle en 2022 avec 60 % des voix. Deux ans plus tard, le Rassemblement national effectue une percée et se qualifie pour le second tour, avec le maire d'Évry Stéphane Beaudet (ex-Les Républicains) arrivé deuxième[23]. La députée sortante obtient tout juste la majorité absolue lors de cette triangulaire. Elle réunit 56 % des voix à Évry[24], 58 % à Corbeil[25], 39 % à Villabé et 35 % à Lisses[26], mais est en dernière position à Bondoufle avec 30 %[27].
La deuxième circonscription, la plus vaste de l'Essonne, couvre le sud plutôt rural du département. C'est un bastion historique de la droite, conquis par le Rassemblement national en 2022 avec 53,3 % des voix. Deux ans plus tard, le même duel se répète au second tour et la députée sortante est réélue avec une marge légèrement inférieure. Villes les plus peuplées de la circonscriptions, Étampes et Mennecy, sont presque des deux seules communes votant à gauche au second tour, où le candidat de La France insoumise réunit 64 % et 53 % des voix respectivement[29],[30]. A contrario, l'extrême-droite est en tête à Ballancourt-sur-Essonne avec 52 % des voix et Itteville avec 58 %[31].
Située dans le centre-ouest du département, la troisième circonscription est disputée entre la droite et la gauche. Conquise par le camp macroniste en 2017, Alexis Izard est élu de justesse face au candidat écologiste Steevy Gustave en 2022. Deux ans plus tard, le Rassemblement national arrive en tête au premier tour et le député sortant, arrivé troisième, se désiste en faveur de la gauche[35]. L'écologiste est largement élu au second tour, avec notamment 69 % des voix à Brétigny-sur-Orge[36], 63 % à Dourdan[37] mais seulement 51 % à Arpajon[38], les trois villes les plus peuplées de la circonscription.
Située dans le nord de l'Essonne, la quatrième circonscription couvre notamment les villes de Limours, Longjumeau, Villebon-sur-Yvette et Montlhéry. Bastion de la droite modérée, elle est détenue par Nathalie Kosciusko-Morizet durant dix ans, avant que Marie-Pierre Rixain ne soit élue en 2017 en soutien à Emmanuel Macron. Elle est réélue avec près de 56 % des voix face à la gauche en 2022. Deux ans plus tard, le Rassemblement national soutient Jérôme Carbriand, candidat proche d'Éric Ciotti[41], qui arrive en deuxième position, dépassant de peu le candidat communiste, qui se retire pour faire « barrage à l'extrême-droite ». Au second tour, la députée sortante est largement réélue, arrivant en tête dans toutes les communes de la circonscription. Au sein des principales villes, elle réunit 74 % des voix à Villebon[42], 71 % à Limours[43], 70 % à Longjumeau[44] et 58 % à Montlhéry[45].
Circonscription située au nord de l'Essonne, elle est disputée entre la gauche et la droite. Cédric Villani, élu en 2017 en soutien à Emmanuel Macron, est battu en 2022 par Paul Midy avec seulement 19 voix d'avance après avoir rallié la Nupes. Seule circonscription du département où l'extrême-droite n'accède pas au second tour, le député sortant est réélu avec une courte avance. Il obtient 65 % des voix à Verrières-le-Buisson et 57 % à Gif-sur-Yvette[47],[48], tandis que Pierre Larrouturou est en tête aux Ulis avec 73 % des suffrages et à Orsay avec 54 %[49],[50].
Circonscription plutôt orientée à gauche, elle est remportée par Amélie de Montchalin en soutien à Emmanuel Macron en 2017. Elle est battue en 2022 par Jérôme Guedj, socialiste soutenu par l'union de la gauche de la Nupes. Deux ans plus tard, celui-ci refuse l'étiquette du Nouveau Front populaire. Son ancienne suppléante Hella Kribi-Romdhane se présente alors contre lui avec le soutien de la France insoumise « au nom du Nouveau front populaire »[51]. À l'issue du premier tour, elle arrive deuxième et se retire en vue du second tour. Jérôme Guedj devient le député le mieux élu du département. Il obtient son meilleur score à Massy avec 82 % des voix[52] tandis que la candidate du Rassemblement national obtient son meilleur score à Morangis avec 46 %[53].
Située dans le nord du département, la septième circonscription est l'une des plus petites du département, composée de cinq communes seulement. Disputée entre la gauche et la droite, elle bascule dans le camp présidentiel en 2022, quand Robin Reda, récemment rallié à Ensemble, est réélu de justesse face à la candidate de l'union de la gauche. Deux ans plus tard, la même candidate de La France insoumise est élue à la suite d'une triangulaire avec le Rassemblement national. La gauche est en tête dans quatre communes, avec notamment 54 % des voix à Athis-Mons, 42 % à Viry-Châtillon et 39 % à Savigny-sur-Orge, tandis que l'extrême-droite est première à Paray-Vieille-Poste avec 36 %[62].
La huitième circonscription est située dans le nord-est du département, et comprend cinq communes : Yerres, Vigneux-sur-Seine, Brunoy, Montgeron et Crosne. Elle constitue le fief historique de Nicolas Dupont Aignan, réélu depuis 1997, qui bénéficie de l'absence de candidat Rassemblement national depuis 2022, où il est largement réélu avec 57 % des suffrages. Deux ans plus tard, il fait face à la candidature de François Durovray à droite, dénonçant ainsi la trahison d'un de ses proches[65].
Nicolas Dupont-Aignan perd son siège au profit du cheminot Bérenger Cernon à l'issue d'une triangulaire. Il est néanmoins en tête à Yerres avec presque 50 % des suffrages, tandis que la gauche est largement en tête dans les quatre autres villes, réalisant son meilleur score à Vigneux-sur-Seine avec 55 % des voix.
Circonscription du nord-est du département, elle est représentée par Marie Guévenoux pour le camp présidentiel depuis 2017 puis par son suppléant Éric Husson depuis sa nomination au gouvernement. Arrivée en troisième position à l'issue du premier tour, elle se désiste pour le second tour tandis que le Rassemblement national double son score depuis 2022. La candidate écologiste est largement élue au second tour, avec notamment 75 % des voix à Épinay-sous-Sénart[67], 71 % à Ris-Orangis[68] et 62 % à Draveil, l'extrême-droite étant seulement en tête à Varennes-Jarcy avec 56 % des suffrages[69] et Morsang-sur-Seine avec 52 %[70].
↑Les résultats reportés par le Ministère de l'Intérieur sur la commune de Saint-Chéron pour le 2d tour[33] sont incorrects : les candidats ont obtenu une voix de plus que le nombre de suffrages exprimés. C'est au candidat Steevy Gustave que cette voix de trop a été attribuée : d'après la mairie il a obtenu 1178 (et non 1179) voix[34]. Le tableau ci-dessous reflète cette correction.
↑Thibaut Faussabry, « Législatives 2024 : en Essonne, le Rassemblement national investit des candidats dans neuf circonscriptions », sur www.actu.fr, le 14 juin 2024 à 18h16 (consulté le ) : « Sur les neuf candidats présentés par le RN en Essonne, seul un est issu de l’alliance nouée avec le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti. Il s’agit de l’ancien conseiller municipal de Juvisy-sur-Orge, Jérôme Carbriand, qui a siégé de 2014 à 2020 alors que la ville était dirigée par Robin Reda, passé depuis chez Renaissance. »